Essai Chevrolet Camaro 2SS: l’autre pur sang américain
En comparaison avec l’extérieur, l’intérieur me laisse une impression beaucoup plus mitigée. Bien que les sièges soient confortables, l’ensemble de la planche de bord me semble austère… pour ne pas dire ascétique. Entendons-nous bien ; en terme d’ergonomie, il n’y a pas grand chose à dire : les icônes sont claires, les réglages faciles et les commandes aisées à utiliser (j’ai synchronisé mon iPhone en 5 minutes). Toutefois, l’originalité n’est pas au rendez-vous, les plastiques utilisés (qualité et texture) sont moyens et l’interface de l’ordinateur de bord est sommaire.
Le temps de me familiariser avec les différentes commandes, de régler les sièges et miroirs, j’écrase l’embrayage et enclenche la première vitesse. Alors que je cherche le point de friction pour sortir du parking, je constate qu’il est assez haut et que la pédale est dure.
Le véhicule étant pratiquement neuf et les huiles encore froides, je réserve mon jugement et me lance tranquillement dans le trafic avant de prendre l’autoroute.
Alors que la voiture monte en température et que j’égrène des kilomètres, je dois me rendre à l’évidence : le moteur est aphone et j’espère ne pas rester coincé dans le trafic tant la combinaison boîte de vitesses/embrayage est dure. Pour ceux qui sont souvent amenés à être bloqués dans la circulation et qui ont une constitution de bureaucrate, je conseille d’y réfléchir à deux fois avant d’opter pour la boîte manuelle. Il serait judicieux d’évaluer la boîte automatique en espérant qu’elle soit plus efficace que celle de la Mustang.
Ceci dit, sur route ou autoroute, la voiture est très confortable et agréable à rouler. Le châssis par exemple est nettement meilleur que celui de la Mustang. Suspensions, freins (Brembo sur les quatre disques), direction, tout ou presque est plus en ligne avec une voiture estampillée 2010.
Je vous entends : « Et le moteur alors ? » Il est là, mais vu la faible sonorité, il faut s’en remettre aux sensations qu’il transmet lors d’accélérations et autres reprises pour comprendre de quoi il est capable. Sur le papier, tout est là pour apporter de belles émotions au conducteur et pour cause : avec 8 cylindres et un peu moins de 6.2 litres, le moteur concourt dans la catégorie des barytons. Il produit un son grave et délivre 426 chevaux à 5’900 t/min avec un couple maximum de 568Nm à 4’600 t/min.
A la moindre sollicitation de l’accélérateur, pas de creux ou de soubresaut, la poussée est très constante et le moteur réclame une autre vitesse bien avant la zone rouge fixée à 6’500 t/min. Première, seconde, troisième, les vitesses s’enchaînent et la voiture me propulse de façon très linéaire aux limites de vitesse autorisées. Le bruit est civilisé et lassant pour une voiture de ce calibre. On aurait bien aimé plus de voix sur ce point.