Essai Toyota iQ – La micro nippone
Un empattement de 2 mètres avec des portes à faux courts voilà une excellente solution pour obtenir un comportement sain et équilibré. En dynamique donc, l’iQ tient ou semble mieux tenir la route que la Smart. Elle passe plus vite et surtout plus sereinement dans la majorité des virages. Le confort de roulage est bien présent, la position de conduite est bonne, même si je préfère la position haute et la rudesse de la Smart, je dois avouer que pour moins de 3 mètres mais grâce à son Q la voiture est confortable et permet de tenir la vitesse légale sur autoroute plus facilement qu’avec la Smart très très sensible au vent latéral. Le volant et la direction sont précis et communicatifs. En revanche, l’iQ essayée avec ce moteur semble lourde, il fallait cravacher le moteur pour la faire avancer à la moindre déclivité. Au contraire, la Smart parait légère (parfois au point de se dire que si on continue d’accélérer on va s’envoler). Mais une fois l’appréhension passée, la Smart est bien plus fun à conduire, voire à piloter sur la neige/glace. La Toyota se veut de suite plus rassurante surtout en dehors de la ville. Quelques éléments expliquent cela : des pneus moins larges à l’avant sur la Smart, 155, alors que l’iQ est en 175 « au carré », et surtout l’implantation des moteurs.
La Smart, de par sa conception moteur arrière/propulsion, est agile là ou la Toyota moteur avant en traction est pataude. En termes de braquage, les deux font aussi bien et le font très bien. Il faut saluer l’implantation du réservoir situé très bas sur l’iQ, abaissant le centre de gravité.
Côté freinage, aux vitesses légales, la Smart freine bien plus court. De plus, la pédale de l’iQ est moins ferme que sur la Smart, moins franche pourrait-on dire, mais surtout et étonnement, l’iQ manque totalement de stabilité lors de freinages appuyés. A un moment, j’ai même cru que l’arrière –qui n’est pas bien loin- allait passer devant malgré les aides électroniques. Je n’ose imaginer un fort freinage en courbe sur une chaussée mouillée ! Un gros défaut à corriger très vite en recalibrant ce VSC (control de trajectoire). Il était prévu des disques à l’arrière, nous avions des tambours, peut être que la D-4D avec son poids supérieur en sera équipée.
En conclusion, sans parler du tarif trop élitiste de l’iQ, qui en temps de « crise » risque de lui faire perdre des parts de marché, je n’achèterais pas l’iQ. J’aime trop la position de conduite de la Smart, son côté agile où la conduite prend tout son sens quand on ne choisit pas l’option direction assistée. Sa boite auto « softouch » n’est pas exempte de tout reproche mais j’ai appris à l’exploiter. C’est une voiture trop attachante et qui plus est bien plus facile à caser, surtout en largeur, que l’iQ. Econome, consommant 5,2 litres aux 100 de SP95 (mesurés sur 10000 kilomètres avec des parcours difficiles : autoroute, montagne, route et ville). De plus, elle existe en cabriolet et même en version électrique alors que rien de tel n’est prévu pour le moment pour l’iQ, Toyota étant pourtant à la pointe en matière d’hybride.
L’iQ est nouvelle, classe à l’extérieur, rassurante (sécurité active et passive moderne) sauf en freinage d’urgence à vitesse élevée (>100km/h), confortable mais à quoi bon 4 places quand on voit que le matin ou le soir, en semaine, les voitures n’ont qu’un seul passager? Son succès, s’il y a, sera dû au changement de mentalité. Il est de plus en plus politiquement correct de rouler dans du petit gabarit. Quand on voit le succès de la Smart aux USA, Toyota devrait vite s’y engouffrer si elle veut prendre des parts de marché. En Inde, je n’en parle même pas car la Tata Nano fait aussi bien et même mieux en termes d’habitabilité avec certes, beaucoup beaucoup moins de confort, mais pour dix fois moins cher. En Europe, je pense que la Smart ForTwo restera devant en termes de nombre de ventes pendant encore un bon moment. Et pour cause, dans SA catégorie, elle reste la seule !
Face à la concurrence
Toyota iQ 1.0 VVT-i | Smart Fortwo coupé | Peugeot 107 1.0 | Daihatsu Trevis | |
Moteur | 3 cylindres, 998cm3 | 3 cylindres, 999cm3 | 3 cylindres, 998cm3 | 3 cylindres, 989cm3 |
Transmission | Avant | Propulsion | Avant | Avant |
Boite de vitesse | 5, mécanique | 5, mécanique robotisée | 5, mécanique | |
RPP (kg/ch) | 13.40 | 14.37 | 13.16 | 15.34 |
Poids à vide (constr.) | 911 kg (885 kg) | (750 kg) | (895 kg) | (890 kg) |
Puissance (ch/régime) | 68 / 6000 | 71 / 5800 | 68 / 6000 | 58 / 6000 |
Couple (Nm/régime) | 91 / 4800 | 92 / 4500 | 93 / 3600 | 91 / 4000 |
0-100 km/h | 14.7 sec | 13.3 sec | 13.7 sec | 12.2 sec |
Vitesse max. | 150 km/h | 145 km/h | 157 km/h | 160 km/h |
Conso. mixte (constr.) | 7.3 (4.3) | (4.3) | (4.5) | (4.8) |
Émissions CO2 | 99 g/km | 103 g/km | 106 g/km | 114 g/km |
Pneumatique | 175/65 R15 | 155/60 R15 175/55 R15 | 155/55 R14 | 155/65 R14 |
Prix de base (CHF) | 21’400 | 16’540 | 14’200 | 16’500 |
Remerciements à Toyota Suisse pour le prêt de cette Toyota iQ et au garage Emil Frey Genève pour la logistique.
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