Essai Volkswagen Passat 2.0 TDI: état de sobriété
Un tribut à payer pour une sobriété de chameau, l’ordinateur de bord affichant une conso moyenne à peine vraisemblable de 55.1 miles par gallon de l’empire de sa très gracieuse majesté, soit 5.13 L/100km. Sceptiques ? Moi aussi. Vérification faîte, la conso effective est de 5.98 L/100km sur 1170km d’un réseau secondaire accidenté parcouru à une moyenne 56 km/h. Plutôt élogieux pour une auto de ce gabarit, bien aidé en cela par des rapports longs (2200 t/min à 120 km/h en sixième).
Malgré 320 Nm, pas d’effet de couple dans la direction, même sur les rapports inférieurs. En fait, le volant est plutôt avare en informations provenant des roues avant, mais autorise des prises d’appui précises, bien aidé en cela par un amortissement ferme sans être dur. Pas de pompages intempestifs ni de flottements, la voiture reste étonnamment homogène tant que le style de conduite reste en phase avec sa vocation de discrète dévoreuse de kilomètres. Un soupçon d’attaque dévoile vite un train avant dont les guidages manquent de rigueur, indiquant vite que toute tentative dépassant le strict cadre d’une conduite coulée relève de l’aquoibonisme.
Le cuir du volant est soyeux mais celui des sièges est ordinaire d’aspect et de toucher, on sent la préoccupation de robustesse et de maîtrise des coûts. La crevasse qui cerne la planche de bord a un effet visuel réussi, bien plus d’ailleurs que les garnitures en faux aluminium brillant, d’un toucher froid. Les commandes et plastiques sont au standard VW, mais on reste loin de la référence Audi, d’autant plus que des vibrations parasites sont audibles du côté passager. L’ensemble donne cependant une impression décente de qualité et s’avère confortable, les sièges offrant un double réglage lombaire et suffisamment de maintien pour les colonnes délicates. Les passagers arrière jouissent également d’une bonne assise, d’un espace très confortable aux genoux, un point fort des Passat depuis des générations, d’une garde au toit généreuse et d’une bonne visibilité d’ensemble. Le seuil haut et les portes courtes entravent cependant leur accès. Le coffre est d’un volume conséquent, on lui regrette juste un seuil un peu haut.