La série 1 coupé se voit dotée du 3 litres biturbo N54.
La Série 1 a permis à BMW de bien se placer sur le marché des compactes tout en gardant un niveau de qualité supérieur afin de concurrencer une Audi A3 un peu seule dans le segment du luxe compact. Voilà qu’à l’automne 2007, BMW élargit la gamme en proposant une version de sa Série 1 entre la micro-berline et le coupé compact. BMW gardera cette deuxième définition pour cette version disposant uniquement de deux portes et l’appellera Série 1 Coupé. Depuis, la “1” s’est aussi déclinée en cabriolet pour répondre à l’offensive d’Audi qui a récemment lancé son A3 découvrable. En fait en remontant l’histoire de BMW, on peut constater que cette Série 1 Coupé est la digne héritière des BMW 2002 produites il y a tout juste 40 ans, et que notre modèle d’essai, la 135i, pourrait bien reprendre le flambeau de la mythique 2002 Turbo.
Les lignes de la BMW Série 1 ne laissent personne indifférent et cette nouvelle version Coupé marque encore une fois l’originalité du constructeur Bavarois; après on aime ou on n’aime pas, c’est personnel. En la découvrant dans les catalogues et brièvement dans la concession, je reconnais que je n’ai pas accroché du tout. Mais là, en prenant possession de notre modèle d’essai équipé de la finition Sport Design (équivalent Pack Motorsport) avec des superbes jantes 18″, dans une livrée “Le Mans Blau” réservée au modèle 135i, je suis sous le charme et le meilleur est encore à venir.
En l’observant de face, elle ressemble beaucoup à sa petite soeur, la Série 1 équipée du hayon. mais du fait de la ligne générale et des attributs sportifs de cette finition, la voiture est plus agressive. Pour reprendre les mots de mon filleul, âgé de 5 ans, en découvrant ma nouvelle voiture temporaire : “Oui c’est une voiture de sport parce qu’elle a les phares fâchés”. Quand on dit que la vérité sort de la bouche des enfants… Et l’effet est encore plus accentué avec uniquement les “Angel Eyes” (feux de position) allumés en forme de cercle autour de l’optique bi-Xenon disponible en option. La grande différence vient en fait de l’arrière où une malle termine la ligne en lui donnant un air de mini Série 3 Coupé, mais rappelant surtout la ligne de la BMW 2002 de la fin des sixties. En plus du kit carrosserie, le pack Sport Design se compose de la suspension Sport M qui rabaisse la voiture de 15mm, ainsi que d’un échappement de couleur noir qui finalise le coté définitivement sportif de cette 135i.
A l’intérieur, l’ambiance est tout aussi sportive avec la présence de deux sièges “sport” dont le dessin typé baquet procure un excellent maintien tout en gardant un confort exemplaire. Il faut noter néanmoins qu’en choisissant l’option “sièges électriques”, la position de conduite est trop haute à mon goût. Le volant “M” gainé de cuir est extrêmement agréable du fait de sa jante très épaisse. Le tableau de bord n’a rien d’extravagant et reste dans les standards de la marque tant au niveau du design que de la qualité. La finition de la baguette aluminium qui habille la planche de bord est en retrait par rapport au reste de la voiture, un effet “cheap” regrettable pour ce qui devrait être une touche supplémentaire de sportivité chic.
L’accès aux places arrières se dégage en rabattant les sièges avant, demandant à vos passagers une petite gymnastique inhérente aux coupés. Vos invités seront par contre très bien calés car la banquette arrière se compose de 2 sièges bien distincts et profonds qui en font une stricte 4 places, mais avec de l’espace en suffisance pour y loger des adultes. Le volume du coffre est tout à fait acceptable pour une voiture de ce genre et nous n’aurez aucun problème à emmener les bagages des quatre occupants. Revenons au poste de pilotage et attardons nous un petit instant sur l’écran rétractable situé sur le haut de la console centrale. Il se manie avec le fameux contrôleur “iDrive” logé derrière le levier de vitesses, bien connu des conducteurs de “béhèmes” modernes. Grâce à cette commande, vous pilotez votre téléphone, le GPS, la musique, la climatisation, etc… il faudra bientôt un diplôme de polytechnique pour comprendre toutes les fonctions d’un tel équipement, bien qu’il ait déjà été simplifié par rapport à sa première version sur les Série 7 E65 en 2001.
Le moteur qui équipe notre petite BMW est déjà bien connu puisqu’il équipe différents modèles de la marque allemande. Il s’agit du 6 cylindres bi-turbo développant 306 cv à 5’800 t/min pour un couple maximum de 400 Nm disponible de 1’300 à 5’000 t/min. Déjà récompensé deux fois par le titre de “Engine of the year”, ce moteur n’a plus à faire ses preuves. S’il est déjà très performant dans un série 3, il est prometteur de le retrouver dans ce petit gabarit, au détail près que la 135i cache sous sa robe un embonpoint conséquent: 1560 kg annoncés (1530 kg mesurés), soit à peine 40kg de moins qu’une 335i, pourtant plus longue de 22cm ! Malgré cette faible différence de poids, le châssis de la 135i est plus agile et les sensations qu’elle nous procure lui donnent un esprit nettement plus sportif que sa grande soeur.
La clé installée dans son logement, on appuie sur le bouton starter. Le bruit typique des 6 cylindres BMW envahit doucement l’habitacle. Ca ronronne bien et, alors que nous prenons le temps de monter en température les différents éléments – pilote y compris – on se rend compte dès les premiers kilomètres de balade que le plaisir sera de la partie. J’augmente progressivement le rythme, les poussées sont très linéaires et le moteur répond parfaitement aux sollicitations de la pédale d’accélérateur. La mise en charge des turbos est très discrète et je n’ai pas eu la sensation de “trou” à l’accélération qui peut se ressentir généralement sur les voitures turbocompressées. En fait le plus impressionnant n’est pas la puissance pure, mais bel et bien le couple qui rend la voiture très agréable à rouler et qui réagit parfaitement à toute demande. Sans s’en rendre vraiment compte, on est en train de cruiser à un rythme très élevé et il faudra régulièrement observer le compteur de vitesse pour calmer certaines ardeurs qui nous feraient perdre notre cher et tendre permis de conduire. Comme bon nombre de voitures actuelles, il faut rouler vite – voire très vite – pour éprouver des sensations dignes de la motorisation qui les équipe.
En comparaison avec la plus grande partie de la production automobile, cette nouvelle 135i procure de sacrées sensations tout en offrant la possibilité de rouler confortablement. Il se peut même qu’elle vous donne l’envie d’aller lui dégourdir les roues sur un circuit sans qu’il soit nécessaire de lui apporter de lourdes et coûteuses modifications.
Quel que soit le terrain, la voiture est très à l’aise. Elle se faufile avec agilité en ville, s’avère confortable sur autoroute et dès que le tracé sinueux de la montée de St-Cergue se profile devant ses naseaux, son côté animal se réveille pour notre plus grand plaisir. Le comportement routier est impressionnant, mais il faudra rapidement enlever quelques assistances électroniques pour réellement s’amuser. Pour cela on actionne une fois le bouton DTC (Dynamic Traction Control) qui se désactive sans broncher mais qui se réactivera en cas de nécessité. Nous héritons donc d’un train arrière joueur, dérivant légèrement en toute sécurité. Nos conditions d’essai ne nous ont pas permis de totalement désactiver les assistances afin de juger des limites de cette voiture. Il est bien entendu plus judicieux de tester cela sur une piste fermée. La direction est peu assistée, chose plutôt rare de nos jours sur les voitures “grand public”, mais c’est une qualité non négligeable pour l’amateur de voitures sportives.
Le petit levier de vitesse est suffisamment ferme mais manque de précision lors des changements de rapports rapides, surtout entre la 2ème et la 3ème. Nous n’avons pas encore parlé du freinage. Là a été notre plus grande surprise; voilà enfin une BMW qui freine. Grâce aux étriers 6 pistons, ça freine même très fort. Malgré plusieurs freinages puissants en redescendant de St-Cergue, aucun signe de faiblesse à constater et le mordant reste excellent. La marque bavaroise devrait appliquer ce standard sur ces modèles Motorsport qui ont, par le passé, rarement brillé dans ce domaine. Bien entendu à ce rythme, le moteur demande de boire en quantité, et durant notre essai nous avons calculé une consommation moyenne de 12,8 l/100km (l’ordinateur de bord indiquait 12,2 l/100km) ce qui est à mon goût encore correct au vu de ce que nous avons fait subir à cette petite BMW. Plusieurs propriétaires de BMW Série 3 équipées de ce même moteur nous ont confirmé descendre régulièrement en dessous des 10 l/100km de moyenne en roulant cool.
Bien entendu toutes les bonnes choses ont un prix, et celui de la BMW 135i commence à 58’500 Frs, ce qui est raisonnable pour une telle voiture. Malheureusement, comme d’habitude avec les constructeurs allemands, la liste des options est interminable et y puiser allègrement risque de faire bondir la facture finale.
Et la concurrence me direz vous ? La première qui vous viendra en tête est l’Audi S3 qui a l’avantage de proposer une transmission intégrale Quattro, mais avec une puissance et un couple moindres. De nos jours, l’électronique permet de faire face à la plupart des mauvaises conditions météorologiques et je trouve que la BMW est nettement plus piquante et attachante que sa concurrente d’Ingolstadt. Du coté des coupés, je préfère laisser l’Audi TT-S comme concurrente de la BMW Z4 3.0Si et de la Porsche Cayman 2.7. Grâce au plaisir de conduite qu’elle offre, en grande partie dû au fait que c’est une propulsion, la vraie rivale de cette BMW 135i semble être la Porsche Cayman S, mais le supplément de prix de 33’000 Frs calmera rapidement vos envies dépensières les plus folles. Donc au final, cette BMW 135i est un excellent rapport qualité prix/plaisir pour qui veut en plus du confort en toute occasion, le piment d’une sportive pure et dure.
BMW 135i | BMW 335i | Audi S3 | Porsche Cayman S | |
Moteur | 6 cyl, 2979 cm3, biturbo | 6 cyl, 2979 cm3, biturbo | 4 cyl, 1984 cm3, turbo | 6 cyl, 3387 cm3 |
Transmission | Propulsion | Propulsion | Intégrale | Propulsion |
Boite de vitesse | 6, mécanique | 6, mécanique | 6, mécanique | 6, mécanique |
RPP (kg/ch) | 5.00 | 5.23 | 5.64 | 4.83 |
Poids à vide (constr.) | 1530 kg (1560 kg) | 1600 kg) | (1495 kg) | (1425 kg) |
Puissance (ch/régime) | 306 / 5800 | 306 / 5800 | 265 / 6000 | 295 / 6250 |
Couple (Nm/régime) | 400 / 1300-5000 | 400 / 1300-5000 | 350 / 2500-5000 | 340 / 4400-6000 |
0-100 km/h | 5.3s | 5.5s | 5.7s | 5.4s |
Vitesse max. | 250 km/h | 250 km/h | 250 km/h | 275 km/h |
Conso. mixte (constr.) | 12.8 (9.2) | (9.1) | (8.5) | (10.6) |
Pneus AV & AR | 215/40 & 245/35R18 | 225/45 & 255/40R17 | 225/40R18 | 235/40 & 265/40R18 |
Longueur | 4360 | 4580 | 4214 | 4341 |
Largeur | 1748 | 1782 | 1765 | 1801 |
Hauteur | 1423 | 1395 | 1399 | 1305 |
Prix de base (CHF) | 58’500 | 68’200 | 56’250 | 91’300 |
Prix de base (EUR) | 41’450 | 46’850 | 41’400 | 61’561 |
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