Nous essayons l’Audi S3 8P.

Trois ans et demi après le lancement de la deuxième génération de l’A3, Audi présente  enfin son modèle sportif S3 au Mondial de l’automobile de Paris en automne 2006. Avec environ 32’000 véhicules vendus, la première version a été un grand succès : son look, son équipement, sa transmission 4 roues motrices et son moteur 1.8L turbo de 210ch puis 225ch en ont fait une voiture très désirée, surtout des jeunes. Un marché de l’occasion très actif l’atteste également.

Cette nouvelle S3 propose une évolution du moteur 4 cylindres 2.0L turbo FSI qui a remporté le titre de « moteur de l’année » en 2005 et 2006, et qu’on retrouve dans de nombreux modèles du groupe VW, notamment la Golf GTI ou la récente nouvelle Audi TT . La version S3 développe 265ch à 6000 tr/mn, avec un couple maxi de 350 Nm sur la plage de régime de 2500 tr/mn à 5000 tr/mn. Ce moteur allie l’injection directe de l’essence dans le cylindre (système FSI), garantissant un bon rendement, et le turbocompresseur pour un couple élevé sur une large plage de régime. Pour obtenir ces valeurs il a été fortement retravaillé, avec notamment des modifications des bielles, des pistons, et de l’arbre à cames. Le turbocompresseur génère jusqu’à 1.2 bar de pression, soit 0.3 bar de plus que la version 200ch de la TT.

Le train roulant de cette S3 a été abaissé de 25 mm par rapport à celui de l’A3, il est composé d’un essieu avant McPherson en construction aluminium et d’un essieu arrière à quatre bras. Le freinage est assuré par 4 disques ventilés (17 pouces de diamètre pour les disques avant) équipés d’étriers noirs avec inscription du modèle. Comme tous les modèles « S » Audi, cette S3 est équipée d’une transmission aux quatre roues. La répartition du couple entre les essieux varie en fonction des conditions, à l’aide d’un embrayage Haldex piloté. Dans les cas extrêmes jusqu’à 100% du couple peut être envoyé sur un essieu. Le reste de l’équipement comprend une direction électromécanique à assistance variable, et une boite à vitesse manuelle à 6 rapports rapprochés. A noter : la boite S-tronic à double embrayage n’est pas disponible sur la S3.

La face avant se distingue clairement des autres modèles A3 avec un look rappelant la RS4 et ses grilles latérales en nid d’abeille. Les lamelles verticales chromées de la calandre reprennent le dessin apparu sur la S6 et S8. Les rétroviseurs à coque en aluminium ainsi que les jantes au design à 7 double bâtons de série, complètent l’assortiment. Ces jantes en fonte d’aluminium sont montées de pneumatiques taille basse en 225/40 R18. Malheureusement, l’arrière ne se démarque des modèles « normaux » que par le petit spoiler de toit, et des sorties d’échappement ovales.

A l’intérieur, les habitués de l’A3 ne seront pas dépaysés, le tableau de bord reprend son design avec des touches d’aluminium, notamment autour des bouches d’aération et sur le pommeau du levier de vitesse. Des inserts en style laqué piano noir peuvent être remplacés par de l’aluminium brossé, plus en ligne avec le caractère de cette voiture. Le volant spécifique peut être remplacé par celui à jante aplatie en option. Les sièges aussi sont spécifiques, ils offrent un maintien correct, qui pourrait être meilleur au niveau des épaules. Je trouve les coutures apparentes avec fil de couleur contrastée très classe, par contre je déconseille le cuir Nappa gaufré pas du tout esthétique. Les sièges baquets type RS4 sont également disponibles, mais il faudra casser sa tirelire pour les obtenir : c’est une option à 5625 CHF ! Les différents réglages (manuels) du siège et du volant permettent d’obtenir une position de conduite satisfaisante, avec toutefois un bémol : la manipulation du dossier du siège pour atteindre la banquette arrière, peu pratique. Le repose-pied se trouve un peu trop décalé sur la gauche et nécessite un temps d’adaptation.