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Essai Jaguar XKR

Essai Jaguar XKR

L’autoroute derrière nous, il est temps de basculer le levier de sélection de boite sur la gauche du « J », ce qui sélectionne le mode « sport » à commande séquentielle par des palettes bien disposées derrière le volant. Elles permettent de rester en grande partie maître de la situation. En effet, dans ce mode la boite reste aux ordres du pilote en toutes circonstances, sauf à l’approche du régime maxi où le rapport supérieur est automatiquement sélectionné. Les ingénieurs de Jaguar ont délivré une très bonne copie en ce qui concerne la commande de cette boite automatique. Pour autant que les appels sur les palettes restent dans la logique des circonstances, elle est très réactive, les changements de rapports se font sans délai, avec un bon coup de gaz à la descente des rapports. Un « double-click » étant même possible lors des forts ralentissements pour passer de 4 en 2 par exemple, en un éclair.

Comme vu plus haut, le moteur respire bien, les accélérations sont très franches, mais malheureusement accompagnées à l’intérieur du bruit du compresseur très présent, ressemblant plus à une complainte « ne m’abuse pas » qu’à une incitation à le cravacher. Heureusement de l’extérieur celui-ci est complètement masqué par un échappement bien sonore. Malgré le système de suspension active CATS (Computer Active Technology Suspension), le tangage et le roulis sont notables, le confort ne s’obtient malheureusement pas sans compromis pour le comportement en virages. Première conséquence, il faut doser son ralentissement de manière à ne pas trop « rentrer » sur les freins, sinon l’arrière va décrocher sous l’effet du transfert de masse vers l’avant. Cette XKR n’est pas une adepte du freinage jusqu’au point de corde. Lors de la remise des gaz, la voiture se cale sur la roue arrière extérieure et permet une sortie dans de meilleures conditions, ceci d’autant plus que le contrôle de stabilité DSC est très finement calibré. Il va doser le couple avec subtilité avec comme seule conséquence visible sur route sèche que l’indication de son fonctionnement au tableau de bord. En cas d’adhérence précaire, par contre, le couple important vient à bout du système et l’arrière va louvoyer. Clairement l’un des meilleurs dosages du marché, hors Ferrari 430/599, sur une autre planète dans ce domaine.

Les enchainements de virages ne sont pas non plus son terrain de prédilection, la direction un peu trop assistée à mon goût, et surtout un roulis important ne la rendent pas très incisive dans ces circonstances. Le comportement reste néanmoins neutre, le DSC restant toujours en veilleuse pour éviter le survirage en sortie sous l’effet du couple généreux. Vous l’aurez compris, les petites routes de campagne ne sont pas son terrain de prédilection. En ville elle va s’en sortir à son avantage, grâce au silence de fonctionnement et à la qualité de sa boite.

Grâce à un poids contenu, la consommation de carburant reste raisonnable pour cette catégorie de voiture avec 14.85 L/100Km. A souligner l’ordinateur de bord s’est montré assez précis en affichant une valeur légèrement inférieure à 14.5 L/100Km. Selon moi, la vraie concurrente de cette Jaguar XKR est la Maserati GranTurismo. Ces deux modèles offrent ce petit quelque chose en plus en prestige que les Mercedes ou BMW ne peuvent prétendre. Entre les deux le choix se fera principalement sur l’attache à la marque que sur des critères objectifs. La Maserati offre un agrément sonore un peu supérieur un intérieur de meilleure facture ainsi que des places arrière légèrement plus utilisables, mais elle aura de la peine à suivre cette XKR : le couple est largement supérieur, son confort et la sophistication de sa boite à vitesses ainsi que son train roulant au moins aussi bons. Un design de premier plan qui attire les regards, tout en assurant la pérennité de la marque en fait de cette Jaguar XKR une voiture incontournable avant le choix d’un coupé dans la tranche des CHF 150’000.

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