Home / BMW  / 

Essai longue durée BMW M3 E46: Sportcooning

Me voici donc par une jolie matinée d’Octobre dans les rues de la capitale fédérale au volant de notre nouvelle acquisition, appréciant sans retenue le luxe de notre nouveau « City Coupé » alors que j’en dirige le mufle vers l’autoroute. L’amortissement est ferme mais pas sec, je découvre à chaque feu rouge un gadget de plus alors que la voix cristalline de Sheryl Crow me raconte des histoires de cœurs solitaires et de fleurs sauvages. Le moteur est raisonnablement souple, mais pas de miracles malgré la distribution variable, le couple à bas régime n’a rien d’impressionnant. Le confort sur autoroute à allure légale est remarquable pour une sportive, le 6 en ligne se fait oublier, le niveau sonore faible. Au premier freinage pour sortir faire le plein, première surprise : les freins dûment testés lors de la course d’essai font toujours ce grommellement bizarre, mais en plus ils vibrent maintenant. La voiture a pourtant à peine plus de kilomètres. La conclusion s’impose : j’ai voilé les disques en essayant moi-même la voiture, suite à un freinage appuyé de 160 à 80 km/h. Ma M-experience commence bien.

bmw-m3-e46-02

Qu’à cela ne tienne, coupons par la voie des champs pour rejoindre destination et voyons ce que cette M3 a dans le ventre. Démarrage depuis le stop de l’échangeur, accélération, le grondement se transforme en un bruit rauque et métallique, avec une belle balance entre le bruit d’admission et d’échappement, agressif, sportif. Le six en ligne pousse fort, tout à son aise à prendre des tours, l’aiguille du compte tours se ruant sur la diode orange logée entre 7500 et 8000 t/min. Légère côte,  grande courbe à droite, prise d’appui impeccable, une épingle rapide se dessine, rétrogradage, le pédalier présente de bonnes dispositions au talon pointe, on sent à travers la jante charnue du volant les roues avant mordre le bitume, pas une once de sous-virage, et la motricité permet d’ouvrir dès la corde pour ressortir comme une balle dans le hurlement du 3.2L. Du potentiel, de l’équilibre, un cocktail largement au-delà des limites du raisonnable sur route ouverte si on déguste sans modération.

bmw-m3-e46-02 bmw-m3-e46-02 bmw-m3-e46-02

Deuxième test, un joyau de route secondaire déserte comme en regorge la campagne vaudoise, tortueuse, étroite, forçant à une improvisation rigoureuse sur la distance visible. L’amortissement est presque un peu trop dur sur certaines inégalités, peut-être la rançon des 19 pouces, mais le grip des Michelin Pilot Sport 2 impressionne, tant en entrée qu’en sortie. Je m’attendais à un train arrière plus volage, mais rien de vicieux tant qu’on s’abstient de provocations ou d’erreurs grossières. Un tel parcours met en valeur l’avantage incontestable des boîtes séquentielles à commande au volant, une M3 SMG2 me permettrait de me concentrer sur ma conduite alors que je me bats avec (contre ?) la boîte 6. Nous y reviendrons.

Au quotidien, la M3 se révèle être docile et polyvalente, même si la longueur des portes force à des contorsions dans les parkings, et quelques détails d’ergonomie irritent : l’absence de passe ceinture force à se démonter le dos pour aller chercher l’appendice sur le montant central ; certains contacteurs sont mal disposés, comme les commandes d’antibrouillards cachées par le volant, le bouton de DSC et de mode Sport qui ne sont pas côte à côte. Un DSC très doux par ailleurs, remarquable de discrétion et d’efficacité dans ses interventions, ça change du comportement binaire de l’ASR des Ferrari Modena et Maranello. DSC salvateur sur neige où, expérience faite, je recommande une certaine circonspection si l’index droit vous démange: de placide et contenu avec le DSC enclenché, on passe à des réactions valant leur pesant d’adrénaline, même en ligne droite.

bmw-m3-e46-02

Abonnez-vous !

Les derniers articles dans votre boîte email 1 à 2x par mois.