Essai BMW 335xi Touring
En route pour quelques dizaines de kilomètres. La « clé » reste dans la poche, en fait, il s’agit plutôt d’un module de commande de secours, étant donné que les portières se déverrouillent automatiquement lorsqu’on effleure la poignée, et se verrouillent lorsqu’on s’éloigne de la voiture (option à 880 CHF). Une pression sur le bouton « start » lance le démarreur. Le bruit très atténué reste flatteur. Les pédales comme toute BMW en boite manuelle sont très bien disposées et permettent un exercice aisé du talon-pointe. La position de conduite est très bonne, le siège offre un bon maintien latéral et le volant à jante épaisse (un peu trop, d’ailleurs) est recouvert de cuir de bonne qualité, perforé sur une partie du pourtour. Mon trajet initial pour rejoindre le point photo, sur route déformée met en évidence le confort de la voiture. Les ondulations sont bien absorbées. Tout en gardant un amortissement ferme, le filtrage des aspérités est remarquable. La commande de boite à vitesse douce, précise et bien guidée, typiquement BMW, encourage les changements de rapport. Les 1790 kg à vide sont également répartis sur les essieux. Cette configuration équilibrée ainsi que la transmission intégrale devraient être le gage d’un comportement sans reproche.
La tenue de route s’avère effectivement excellente, roulis et tangage sont bien maitrisés. La direction remonte bien les informations de la chaussée, malgré une assistance un peu trop prononcée à mon goût. En augmentant la cadence, la faible inertie dans les enchaînements de virages frappe vu le poids tout de même important. L’allégement des trains roulants ainsi que les ajustements constants de la transmission aux quatre roues contribuent certainement à ce constat. Les passages d’un virage à l’autre sont incisifs. En s’approchant de la limite d’adhérence, une légère tendance au sous-virage apparait. Pas de soucis de freinage à rapporter, l’attaque à la pédale est bonne, avec une force de rappel bien dosée.
Le bruit du moteur reprend le timbre métallique caractéristique de la marque. Les deux turbos de petite dimension se font très discrets, en aucun cas on pourrait soupçonner leur présence par un sifflement suspect. Le couple, par contre, est bien présent, dès le régime du ralenti. La poussée est franche mais pas instantanée, comme le serait un atmosphérique. En sortie de courbe, après avoir complètement levé le pied de l’accélérateur, un micro-délai se fait ressentir, rien à voir avec les moteurs turbo d’époque ou un turbodiesel contemporain, mais tout de même perceptible. Le son suit l’aiguille du compte-tour, en volume comme en qualité, une vraie source de plaisir. Toutefois, au-delà de 5000 t/min une relative paresse apparait, les derniers tours/minute semblent avoir un peu plus de mal à arriver.
Exception faite de la M3, cette version coiffe la gamme de la série 3 BMW. Le moteur fait preuve d’une belle vitalité, l’effet turbo est bien présent pour le surcroit de couple tout en gommant en grande partie ses défauts : délai, bruit peu flatteur et consommation. A mes yeux, il est également bien plus agréable à conduire qu’un diesel de dernière génération : un faible déficit de couple à bas régime largement compensé par une allonge que seul les moteurs essence permettent. En terme de comportement, cette voiture présente un gros progrès par rapport à une Audi A4/S4 B7, et rejoint les dernières réalisations de son concurrent comme l’A5. Avec un prix de base de 68’400 CHF, elle est très bien positionnée par rapport à ses concurrentes directes chez Mercedes, Audi n’ayant rien de comparable à ce niveau de puissance ou de tarif (une S4 Avant V8 de 344 chevaux est affichée à 89’300 CHF, mais avec un équipement plus complet). Comme toujours chez BMW, la longue liste d’options permet de configurer son véhicule avec toutes les finitions et gadgets possibles et imaginables, et au passage d’alourdir la facture de manière conséquente.