Essai Renault Twingo GT

Sebastien Morand

18 ans ago

La Renault Twingo fait une cure de vitamines.

Il y a quelques mois, Asphalte vous présentait la Fiat Panda 100HP et évoquait une rivale qui n’existait pas, la Twingo RS. C’était sans compter avec l’esprit sportif de Renault, fort de deux titres de champion du monde de Formule 1 (2005 et 2006) qui, au Salon de Genève 2007, présentait la nouvelle Twingo et – justement – un modèle typé sport sous le nom de Twingo GT. La deuxième génération de cette petite citadine francaise a beaucoup évolué par rapport à la première Twingo présentée en 1992, ce qui décevra probablement les inconditionnels du modèle. Seul héritage, la conception des poignées de portes a été conservée !

Au premier coup d’oeil, on ne pense même pas qu’il s’agit d’une Twingo tellement l’image de la première génération est ancrée dans nos esprits. Avec un look très dynamique et une face avant sympathique, elle inspire joie et jeunesse ; c’est d’ailleurs cette clientèle que la marque au losange cherche à attirer en proposant une quantité impressionnante de possibilités de personnalisation, comme par exemple décorer l’extérieur de votre Twingo selon votre style, avec des fleurs ou des lignes de couleur. A ce propos, j’aurais bien imaginé une teinte bleue France, soulignée de deux lignes blanches qui auraient pu relever son esprit sportif en nous rappelant un mythique ancêtre, la R8 Gordini. L’arrière quant à lui, avec sa vitre verticale, n’est pas vraiment sexy mais il rappelle le reste de la gamme Renault. La garde au sol est un peu haute et les roues mériteraient une monte plus généreuse, cela se ressentira sur le comportement routier. En fait, ce modèle GT n’est pas vraiment une sportive et une version RS, digne de ses grandes soeurs la Clio RS et la Megane RS, devrait apparemment voir le jour en 2008. Encore un peu de patience ! On verra néanmoins qu’avec son petit moteur turbo, les sensations sont bien au rendez-vous.

La première surprise en s’installant à bord, c’est l’impression d’Espace. Normal c’est une Renault ! Sérieusement, cette Twingo compacte de l’extérieur accueille avec aisance les personnes de grande taille. Les sièges sont très confortables et permettent une bonne assise, notamment lors d’un long trajet autoroutier. Pour continuer dans les bonnes surprises, les plastiques du tableau de bord et la finition générale sont de très bon niveau. Tout cela dans des teintes assez passe-partout, ce qui change des tissus bariolés qu’on peut trouver dans certaines autres citadines disponibles sur le marché. Derrière le volant, uniquement le compte-tour, un peu dans l’esprit des Mini (génération BMW), et le reste est disposé au sommet de la console centrale, avec un affichage digital pour la vitesse ainsi que toutes les informations relatives à l’autoradio. Quelques rangements dans les portes, une grande boîte à gants qui comporte en plus une connexion pour un lecteur MP3. Encore un rappel à la clientèle visée, les jeunes. Cette Twingo est en fait une stricte quatre places et à l’on trouvera à l’arrière deux sièges bien distincts coulissants sur 22cm en fonction des besoins : accueillir quatre personnes à bord ou exploiter le coffre. Ces mêmes sièges se rabattent complètement, dévoilant ainsi un très grand volume de chargement (959 L). En option, il est aussi possible d’obtenir le siège passager avant repliable, afin de dégager suffisamment d’espace pour transporter des objets jusqu’à 2m15 de long.

La nouveauté principale de cette Twingo GT est son moteur, un 4 cylindres, 1.2 TCE (Turbo Control Efficiency), qui développe 100CV à 5500 t/min, avec un couple de 145 Nm à 3000 t/min, tout en restant relativement peu gourmand. Les données constructeur donnent une consommation mixte de 5.9 L/100km. Lors de notre essai, nous étions plus proche des 8 L/100km, exploitant au mieux cette Twingo afin d’en juger les capacités. Pour revenir au moteur, il réagit à la moindre sollicitation du pied droit mais reste silencieux, même sur autoroute. En ville, pas de soucis pour partir rapidement d’un feu et plusieurs conducteurs seront surpris de voir cette Twingo bondir lors du passage au vert. On pourrait imaginer qu’en tant que citadine, cette petite Renault serait en difficulté sur les longs trajets autoroutiers et, là encore, c’est une bonne surprise ! Toujours de la réserve sous l’accélérateur et les reprises à 120 km/h sont excellentes, même sur le rapport supérieur. La boite à 5 rapports est précise et ferme, avec de plus une course du levier relativement courte. Dans l’ensemble les commandes ne sont pas trop assistées, à l’inverse de beaucoup de voitures actuelles.

La suspension a été étudiée dans le but de privilégier le confort et en ville la Twingo se faufile partout avec agilité, légèreté et souplesse. Sur autoroute, l’amortissement reste bon. Donc aucune inquiétude à avoir avant de parcourir une longue distance. Par contre, une fois sur les petites routes ou en montagne il faut oublier le côté sportif de cette Renault en raison d’une suspension trop souple faisant prendre beaucoup de roulis à la caisse. Les freins sont très bons, suffisamment mordants pour une utilisation normale. Toutefois en usage sportif, leur résistance montre très vite ses limites. Lors d’un freinage à haute vitesse, du fait que la voiture est assez légère, il faut bien tenir son volant afin de garder la voiture en ligne. Cette Twingo GT a un esprit sportif, mais n’est pas réellement une sportive dans sa mise au point et son comportement. Cela tombe bien car ce n’était pas le but recherché par le constructeur francais. Il faudra attendre la version RS sortie des marmites de Viry-Chatillon pour cela. Cette Twingo est en fait un excellent compromis pour une utilisation principale en ville et avec quelques trajets autoroutiers. Un petit bémol au tableau, la visibilité dans les rétroviseurs latéraux : pas suffisamment larges et malgré la présence à gauche d’un miroir asphérique pour réduire l’angle mort, j’ai constaté à plusieurs reprises que je ne voyais pas le véhicule qui me dépassait.

Pour revenir aux atouts de cette nouvelle Twingo et à l’ère ou l’écologie devient de plus en plus présente dans nos vies, elle est estampillée “Renault eco2” qui identifie la gamme des véhicules écologiques et économiques de Renault. En fait, ce label correspond à trois étapes du cycle de vie de la voiture : Fabrication, Utilisation et Recyclage. En clair, le site de fabrication est certifié ISO14001 qui valide le progrès environnemental de l’usine. A l’utilisation, les émissions de CO2 sont inférieures à 140 g/km (ou le moteur fonctionne avec des biocarburants, ce qui n’est pas le cas de notre Twingo GT). Enfin, 95% de la masse du véhicule est valorisé à sa fin de vie et de plus, au moins 5% des matières plastiques qui composent cette voiture sont issus du recyclage. Pas besoin de prendre votre Twingo GT en vert, elle l’est déjà.

De série cette nouvelle Twingo GT possède déjà une climatisation manuelle et mise à part la multitude d’accessoires pour la personnaliser, nous trouvons au catalogue des options, une climatisation automatique (500 CHF), un toit ouvrant panoramique en verre avec rideaux pare-soleil (1200 CHF), le siège passager rabattable (160 CHF) et bien sûr la peinture métallisée (500 CHF). Par contre, pas d’ESP disponible pour l’instant. Avec un prix de base de 20’390Frs et des options relativement bon marché, je ne doute pas que cette petite citadine trouve sa place sur le marché automobile actuel. Surtout que dans cette finition GT, sa seule concurrente directe est la Fiat Panda 100HP, beaucoup plus typée sport et fun au détriment du confort et de la polyvalence.

	Renault Twingo GT	Fiat Panda 100HP
Moteur	4 cyl, 1149cm3	4 cyl, 1360cm3
Transmission	Traction avant	Traction avant
Boite de vitesse	5, mécanique	6, mécanique
Poids	1100 kg	975 kg
Rapport poids/puissance	11.0	9.75
Puissance (ch / régime)	100 / 5500	100 / 6000
Couple (Nm / régime)	145 / 3000	131 / 4250
0 – 100 km/h	9,8 sec	9,6 sec
Vitesse max.	185 km/h	185 km/h
Consommation mixte	5.9 l/100 km	6.5 l/100 km
Pneumatique	185/55 R15	195/45 R15
Prix (CHF)	20’390	19’750