Essai BMW Z4 Coupé 3.0 Si
La tradition BMW des 6 cylindres en ligne remonte aux années 60 et les bavarois cultivent précieusement leur différence, snobant des V6 pourtant moins encombrants. Ce 6 en ligne est ici en configuration 265ch, comme sur la 130i, avec tout l’éventail des armes d’accélération massive, dont le système « valvetronic » qui fait varier la levée des soupapes d’admission et d’échappement, et le double Vanos qui agit sur le calage des arbres à cames. A la différence du roadster Z4, c’est la seule motorisation disponible sur le coupé pour le marché Suisse, version M de 343 chevaux mise à part.
Pas de regrets à avoir, le 3.0Si est très réussi. Très souple, il reprend aussi avec une vigueur remarquable dès 1500 tours sur les plus hauts rapports, offrant un agrément sans commune mesure avec le moteur de la M3 E46, beaucoup plus creux. Moins convaincant à mi-régime, il devient rageur entre 5000 et 7000 tours. Pas encore complètement rôdé. La bande son est sympathique et authentique, avec un bruit rond d’admission et une note d’échappement qui devient légèrement métallique, sans tomber dans le caricatural de certaines réalisations de Motorsport. Dans l’absolu, les performances sont très bonnes, l’alarme sonore réglée à 130 km/h venant rappeler au moindre rectiligne que, même s’il ne s’agit pas d’une Ferrari 599 GTB, les 265 chevaux sont bien présents. Cavalerie qu’il faut abreuver, on ne peut guère parler de sobriété avec une consommation mesurée à 11.42 L/100km (11.8 L/100km à une moyenne de 63.4 km/h à l’ordinateur de bord). Pas glouton, mais pas sobre non plus.
Sur autoroute, la direction déroute un peu, donnant l’impression d’offrir de multiples points durs autour de la position centrale. Le tarage de la force de rappel autour du point milieu est un peu artificiel et donne une sensation de louvoiement désagréable qui s’amplifie encore sur revêtement dégradé. A allure para-légale (environ 3600 t/min à 150 compteur), le coupé Z4 demande un minimum d’attention, la tenue de cap est loin d’être sereine. Dans ces conditions, l’isolation phonique des turbulences et du roulement est bonne mais le ronronnement du moteur reste présent. La commande de boîte est honnête et a la vertu de ne pas entraver le plaisir de conduite, même si elle n’y ajoute pas une contribution émérite. Pas de commande courte disponible en option, les débattements sont un peu longs, mais ce n’est – de loin – pas le pire qu’a commis BMW.
Le DTC (Dynamic Traction Control) est extrêmement intrusif avec une monte pneumatique d’hiver qui a tendance à glisser prématurément. Seul salut, le déconnecter, systématiquement. Témérité ? Forfanterie ? Que nenni, le contrôle de stabilité reste obstinément actif même lorsque le DTC est déclenché. L’absence de différentiel autobloquant se traduit le plus souvent par un patinage bénin de la roue intérieure, il n’y a guère qu’en conditions d’adhérence précaire que le DTC pourrait rattraper une franche maladresse. Sur revêtement dégradé, le coupé Z4 devient légèrement sautillant, avec un nez qui suit les irrégularités de la route, un comportement plus en ligne avec une supercar qu’avec un svelte coupé sport, similaire aux sensations ressenties sur autoroute. Ces traits assimilés, la voiture est vraiment agréable et intéressante à l’attaque, se plaçant au lever de pied, avec un train avant accrocheur et précis. Les Bridgestone Blizzak (225/40/17) mettent en relief un équilibre très sain, même si on a parfois l’impression d’être assis sur les roues arrière avec une suspension un peu sèche.