Essai Chrysler Viper RT/10: couleuvre ?
Le châssis tubulaire en acier, supporte une carrosserie composée de panneaux en fibres de verre. Moteur à l’avant, cette propulsion perpétue la tradition des classiques « muscle cars » américaines : beaucoup d’attention sur le couple et la puissance, au détriment de la tenue de route. Ce roadster disponible avec capote à installation manuelle ou, comme notre voiture de location, avec un hardtop dont les deux bossages libèrent suffisamment de place pour la tête des passagers. Celui-ci devra, soit rester au garage, soit en place sur la voiture, car il n’entre pas dans le coffre.
Les panneaux de carrosserie ne sont pas très bien ajustés, le capot moteur semble connaitre des soucis de fermeture, je vais sagement m’abstenir de le manipuler. Mais le pire se trouve à l’intérieur. Les plastiques sont tout bonnement indignes d’une voiture de ce prix. Le tableau de bord au look correct avec ses quatre cadrans ronds au fond blanc est également mal fini, d’ailleurs, en roulant, des courants d’air chauds provenant du compartiment moteur entrent dans l’habitacle par ces défauts. Le poste de pilotage est dominé par un énorme frein à main encore plus imposant que le levier de vitesse. Le seul compartiment de rangement dans l’habitacle est un casier qui ne pourra accueillir guère plus qu’une paire de gants.
Me voici donc, prêt au départ, mal installé dans cette voiture de sport, en plein centre ville de Las Vegas. L’employé de l’agence de location me lance un « have fun, be careful in first and second ». Dois-je donc m’attendre à des démarrages type dragster à chaque feu vert ? Fun, en effet, les premiers miles en ville le sont. La commande de boite est relativement précise, le débattement entre le point-mort et les rapports impairs est beaucoup plus important qu’entre le point-mort et les rapports pairs, cela perturbe au début. Alors que la course du levier sur une voiture de sport se mesure en centimètres, dans la Viper, on parle de décimètres ! La deuxième, passablement récalcitrante, restera un souci jusqu’à ce que je me rende compte qu’un passage première-quatrième ne pose aucun problème particulier à ce V10 au couple pour le moins « camionesque ».