Essai Chrysler Viper RT/10: couleuvre ?
Direction le désert, et ses routes à faible trafic et longues courbes. La confiance aidant je commence à explorer la totalité de la course sans fin de la pédale d’accélérateur. Le moteur pousse correctement, mais ça manque un peu de sel, du fait d’un bruit pas très sexy. Malheureusement, cette voiture est équipée des sorties d’échappement classiques à l’arrière, et non pas latérales comme sur les modèles originaux, ce qui aide à fournir des sensations plus en phase avec le caractère de la voiture. Le confort sur les routes américaines est honnête. La tenue de route est affectée par le poids du moteur, je n’ai jamais conduit une voiture qui présente autant d’inertie de l’avant. Le roulis est très bien maitrisé. L’absence de toute aide à la conduite (pas d’anti-patinage, ni d’ABS) et le couple bien présent dès le ralenti m’impose une certaine retenue, bien que les montées en régimes ne soient pas très franches. Le freinage par contre se montre à la hauteur, une pédale bien progressive et une force de ralentissement tout à fait correcte jusqu’à la limite d’adhérence des Michelin Pilot Sport. Par contre le talon-pointe s’avère très difficile, voire impossible. La direction est très bonne, directe, un peu trop assistée à mon goût, mais communique parfaitement les informations sur l’état de la route et le niveau d’adhérence du train avant.
A l’instar de certaines croupières du cru, il est clair que cette voiture de location n’est plus toute fraîche, avec plus de 72000 km aux mains de flambeurs probablement plus adroits au lancer de dés qu’au double-débrayage, mais le manque de sensations, le comportement en courbe qui laisse à désirer en font une voiture qui n’a, selon moi, aucune chance de satisfaire un amateur de voiture de sport habitué aux standards européens. Une ergonomie risible, la finition intérieure d’un autre âge qui, de plus, vieillit mal n’améliorent pas le bilan global. Les formes de cette belle voiture de sport auraient mérité plus d’attention. Finalement, une belle déception, les performances en ligne droite de la RT/10 ne sont même pas si extraordinaires. Il faut espérer que la version SRT10 fasse mieux dans tous les domaines. Il est probable que la concurrence locale avec la Corvette soit inatteignable pour cette Viper, et je ne parle pas des européennes de la catégorie, carrément sur une autre planète.
Face à la concurrence
Dodge Viper RT/10 | Corvette C06 | Dodge Viper SRT10 | Corvette Z06 | |
Moteur | V10, 7990 cm3 | V8, 5967 cm3 | V8, 8285 cm3 | V8, 7011 cm3 |
Poids Kg (DIN, constructeur) | 1570 | 1460 | 1756 | 1418 |
Puissance (ch / régime) | 450 (SAE) / 5200 | 404 / 6000 | 506 (SAE) / 5600 | 512 / 6300 |
Couple (Nm / régime) | 664 / 3700 | 546 / 4400 | 711 / 4000 | 637 / 4800 |
0-100 km/ h (constr.) | 4.2s | 4.3s | 3.9s | 3.9s |
Vitesse max (constr.) | 304 km/h | 300 km/ h | 314 km/ h | 320 km/ h |
Pneumatiques avant | 275/35 ZR 18 | 245/40 ZR 18 | 275/35 ZR 18 | 275/35 ZR 18 |
Pneumatiques arrière | 335/30 ZR 18 | 285/35 ZR 19 | 335/30 ZR 18 | 325/30 ZR 19 |
Longueur | 4.448 m | 4.435 m | 4.458 m | 4.459 m |
Largeur | 1.924 m | 1.844 m | 1.911 m | 1.927 m |
Hauteur | 1.117 m | 1.246 m | 1.209 m | 1.246 m |
Prix> | 132’000 CHF | 100’090 CHF | 154’750 CHF | 113’490 CHF |
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