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Essai longue durée Audi S4 Avant (B5)

Audi S4 Avant B5

Equipée d’un crochet de remorquage ammovible (en option), la S4 a un peu vu du pays: Monza, Toscane, côte d’Azur, Gard (à plusieurs reprises comme tracteur de R1 jusqu’à Lédenon), Mugello (cours Ferrari), Fiorano (re-cours Ferrari), autant d’opportunités de juger des qualités de l’auto au long cours. Excellente voyageuse, la S4 est capable de moyennes inavouables quand les conditions le permettent, tout en gardant une consommation (et donc une automomie) raisonnables. La transmission intégrale apporte aussi un gain en sécurité appréciable lorsqu’il s’agit de rejoindre le tunnel du Gd St Bernard par une nuit glaciale et humide de Novembre. Le confort et l’équipement complet contribue à rendre les longs trajets … courts. L’insonorisation aux bruits d’air reste perfectible cependant, surtout à très haute vitesse : les cadres de portes avant ont la curieuse tendance à s’écarter de leurs joints au-delà de 200 km/h !

Sur neige, la transmission quattro est impériale pour autant que la monte pneumatique soit adaptée, et devient joueuse si on déconnecte un ESP par ailleurs très efficace. Dans des conditions adaptées, il est facile de provoquer de belles dérives d’un coup de gaz, il suffit d’attendre que l’avant soit inscrit  puis de solliciter le concours du biturbo pour que la voiture se mette à l’équerre. Une fois la dérive ammorcée, elle est relativement facile à contrôler, le différentiel Torsen transférant plus de couple vers l’avant.

Audi S4 Avant B5 Neige

La finition intérieure est exemplaire. Design et qualité des matériaux, cuir magnifique et robuste, tout est doux et précis, beau sans être ostentatoire. Certes, il faut replacer le tout dans le contexte de 1998, mais encore aujourd’hui, il y a de bien pires endroits qu’une S4 B5 pour vivre sa mobilité individuelle. Instrumentation complète, claire et précise. Cuir, assemblages, tout résiste remarquablement à l’épreuve du temps.

Audi S4 Avant Quattro B5

Essence: consommation mesurée sur 45800 km : 11.22 l/100km. Pas mal pour un V6 2.7L biturbo tirant une transmission intégrale. Peu de trajets purement citadins cependant. Extrêmes (sur un plein complet) à 9.67 l/100km au minimum, et 16.55 l//100km (descente sur la côte d’Azur par l’Italie à un rythme … soutenu) au maximum. Les derniers 10’000km avant la revente de l’auto, entre 108’000 et 118’000, seront parcourus à 10.02 L/100km de moyenne (mesurés). L’ordinateur de bord est un chouïa optimiste et affiche en général des moyennes inférieures d’un demi litre à la réalité. Le moteur coupleux permet de facilement rouler à l’économie en passant les rapports tôt, style 1-2-4-6, rouler en permanence sous les 2000 t/min n’a rien d’inhabituel. L’autonomie courante avant alarme de réserve est d’environ 480 km.

Services: le système d’entretien Long Life d’Audi est tout simplement fantastique, surtout si la tête de votre garagiste ne vous revient pas. Premier service: 29236 km. Deuxième service: 55142 km. Troisième service: 80350 km. Plutôt modeste pour un V6 biturbo développant plus de 100 ch au litre et prenant 7000 t/min. Les services eux-mêmes ne sont pas vraiment bon marché, tant en consommables que main d’œuvre. L’avantage d’effectuer les services dans le réseau officiel est la reconduction automatique et gratuite de l’assurance de mobilité, ce qui économise … le coût d’un livret ETI.

Pneus: équipée d’origine de Bridgestone, je fis l’erreur de les remplacer pour des Michelin Pilot Sport (à 30 puis 37’000km respectivement pour chaque essieu), chers et offrant un grip peu convaincant sur le sec, et assez mauvais sur le mouillé. J’ai choisi des Continental Sport Contact pour mon troisième train, changé à 72’000km. En faisant attention aux pressions de gonflage, en faisant des rotations toutes les saisons et en ne conduisant pas trop comme une brute, un train durera sans problème 35 à 40’000km. Les pneus d’hiver sont un train de Michelins sur jantes alu de 16 pouces, ils vont affronter leur7ème et peut-être dernier hiver avec sérénité.

Problèmes notoires rencontrés

Disques de freins voilés. La S4 partage avec les A6 de sa génération un système de freins dont la particularité principale est … de voiler les disques. Ma première paire fut remplacée à 29236 km avec un petit coup de pouce commercial d’Audi (ils prirent 70% sous garantie), la deuxième est encore sur la voiture et la berce comme une gondole vénitienne à chaque freinage autour de 120 km/h. Irritant, sans doute la plus grosse tare de l’auto. Seuls remèdes possibles : vivre avec si le voilage n’affecte pas les distances de freinage, ou les remplacer par des adaptables.

Tôle de protection thermique. Rappel sous garantie qui a dû coûter une fortune à Audi, la patte d’attache d’une tôle de protection thermique cassa tôt, entraînant un petit bruit de vibration vers 2500 t/min. Dépose et repose complète du moteur pour une misérable pièce à 1 Deutsche Mark (c’était avant la monnaie unique), un ingénieur a dû se faire appeler Arthur quelquepart à Ingolstadt. Vérifier auprès d’un concessionaire que le rappel a été effectué sur les voitures impactées.

Problèmes particuliers rencontrés

Lave-phares: petite curiosité, un des moteurs du dispositif de nettoyage des feux de croisement au Xenon a rendu l’âme, indiquant de manière insistante au tableau de bord un problème dans le système de lave-glace.

Pompe à eau. La mienne eut l’élégance de signaler son agonie par un tac tac tac dans un parking de Lucerne et de rendre l’âme 200km plus loin sur ma place de parc, alors que la voiture avait 60000 km. Très classe, mon agence Audi me proposa spontanément un changement sous garantie et dépanna la voiture sur site gratuitement (Assurance Mobility aussi longtemps que les services sont faits aux intervales spécifiés et dans le réseau). Le concessionaire (Arenaz) en profita pour changer préventivement la courroie de distribution afin de m’économiser la main d’œuvre 15000 km plus tard.

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