Le marché automobile suisse est en très bonne santé. Les tourments affectant les marchés financiers ne semblent avoir que peu d’effet sur l’appétit soutenu des automobilistes suisses.

Sur les neuf premiers mois de l’année 2011, les nouvelles immatriculations sont en hausse de 7.5% à 232’738 voitures particulières, soit nettement mieux que la France (+0.2%) mais moins bien que l’Allemagne (+11.0%). Le cap des 300’000 immatriculations devrait être franchi et le volume total pourrait fleurter avec le pic de 2001 (317’126 voitures particulières). Les motorisations diesel poursuivent leur pénétration (32.2% contre 29.3% sur la même période en 2010), tout comme les véhicules hybrides ou électriques (2.2% contre 1.9%) et les 4 roues motrices (27.7% contre 26.9%).

Au top 10 par marques, Volkswagen, numéro un incontesté, poursuit son insolente progression avec une croissance de +23.5%. Skoda passe de la 8ème à la 5ème place avec un foudroyant +24.9%. Audi et Renault sont toujours à la lutte pour la place de numéro 2, l’écart s’étant réduit de 74 voitures au 30 Juin à 28 voitures au 30 Septembre, toujours à l’avantage des Français. Quelques perdants également: les marques cousines du groupe PSA (Peugeot -2% et Citroën -5.7%), Toyota (-4.8%), Fiat (-16.6%), Subaru (-12%), Honda (-21.9%). A l’autre extrême du tableau, Hyundai (+56.6%) est désormais la 13ème marque en Suisse, et Nissan, Mitsubishi, MINI et Jeep affichent toutes une progression de plus de 30% par rapport à la même période en 2010.

Parmi les modèles phares, le trio régnant Golf/Octavia/Polo demeure solidement installé, presque intouchable . L’Audi A4/S4 chute de la 5ème à la 9ème place, la Renault Mégane de la 8ème à la 11ème place, et la BMW série 3 de la 8ème à la 18ème place. Le top 10 des marques représente 59% du marché (stable) et le top 10 des modèles 19.7%, en légère baisse, signe que l’hyper-segmentation des grands constructeurs cannibalise légèrement les ventes.

Dans la stratosphère, on note l’immatriculation de 2 Lexus LFA, de 8 Bugatti Veyron dans ses différentes déclinaisons, de 9 Aston Martin One-77 et de 10 Rolls Royce Phantom et 12 Ghost contre 18 Bentley Mulsanne. Les immatriculations de McLaren MP4-12C ont à peine débuté avec 4 exemplaires.

Les ventes de Ferrari semblent marquer légèrement le pas. Au 3ème trimestre 2010, Ferrari avait déjà réalisé 320 des 355 immatriculations de l’année. Le fléchissement des ventes de California est prononcé, les livraisons de la FF débutent à peine, et la reine de la gamme, la 458 Italia, ne semble plus à même d’égaler les ventes record de 430 en 2008. Chez Lamborghini, la Jeannie Longo des supercars – la Gallardo – continue à pédaler de ses dix pistons d’une série spéciale à l’autre alors que les premières livraisons d’Aventador doivent faire piaffer d’impatience leurs futurs propriétaires. Chez Aston Martin, la performance est généralement de bon aloi mais la Cygnet se présente comme un flop attendu. En comparaison, Bentley n’a vendu que 110 voitures sur la même période.

Dans le segment des GTs, la Porsche 911 se paie le luxe de maintenir toute la concurrence à distance alors que la transition du modèle 997 à la 991 présentée à l’IAA de Francfort est en bonne voie et que les premières voitures arriveront dans les showrooms au mois de Décembre.

Les ventes de Porsche affichent une croissance de 23.2% par rapport à la même période grâce à la bonne tenue de la 911 et la performance des Cayenne et Panamera. Le remplacement attendu du Boxster puis du Cayman est une nécessité pour revitaliser l’entrée de gamme. La Panamera maintient une très bonne performance face aux grandes berlines traditionnelles, mais est talonnée par la classe S Mercedes. S’il est difficile de cataloguer l’Audi A7, il est facile de reconnaître son succès dans sa première pleine année de commercialisation.

La part des véhicules à transmission intégrale ne progresse que faiblement à 27.7%, et il n’est pas aisé d’analyser les transferts entre berlines et SUVs, et parmi SUVs de différents gabarits. L’impression dominante est que le marché est arrivé à un équilibre. Le segment le plus remuant demeure celui des SUVs/crossovers compacts premium avec le lancement du Range Rover Evoque et l’arrivée imminente de l’Audi Q3, alors que le BMW X1 voit ses ventes reculer significativement dès sa deuxième année de commercialisation.

La même constatation peut se faire en comparant les SUVs de milieu de gamme avec les berlines équivalentes:

Parmi les coupés et roadsters, on note la jolie performance du nouveau Mercedes SLK qui domine à nouveau le segment.

Les ventes d’hybrides/voitures à propulsion alternative ont progressé de 26% en quantité à 5123 unités, mais ne représentent encore que 2.2% des ventes globales. Cette progression ne passe pas par les modèles dédiés historiques tels que la Toyota Prius ou la Honda Insight dont les ventes sont en net recul.

On termine ce tour d’horizon comme de coutume avec Tesla et Lotus. Les premiers sont en passe de dépasser leur résultat 2010. La progression de l’Evora est modeste, reste à voir si les “nouveautés” présentées à Francfort (Elise S et Exige S) attireront les amateurs.

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Le sujet du forum – Marché suisse 2011: 1er semestre – 1er trimestre – Marché suisse 2010: SUVs, Sportives & Luxe – la liste des essais