Essai Alfa Romeo Stelvio Quadrifoglio: dévergondé
Le Stelvio reprend le système brake-by-wire IBS (Integrated Brake System) développé par Continental et introduit sur la Giulia. Il découple l’enfoncement de la pédale de l’action sur le circuit hydraulique. Et comme sur la Giulia Quadrifoglio (équipée des freins carbone céramique optionnels pour notre essai), les freins sont très brusques à l’attaque. La pédale elle-même procure une bonne sensation de fermeté, mais l’assistance effective paraît excessive et difficile à doser en conduite coulée. Le système est annoncé plus léger de 4kg et surtout très rapide dans ses réaction (1000 bar/s de gradient de pression), mais n’est pas sans défaut.
En utilisation paisible, le Stevlio Quadrifoglio s’est par ailleurs montré sociable et sans tare rédhibitoire. Quelques à-coups de la transmission à froid, un frein à main irritant qui rechigne à se désengager automatiquement, ou encore une intégration perfective de Android Auto qui laisse une part de l’écran inutilisée, et des sièges chauffants légèrement timides, mais le produit reste solide et parfaitement utilisable dans son ensemble. La place réservée à l’arrière à deux passagers adultes est parfaitement raisonnable.
Nous avions enregistré 12.4 L/100 km lors de notre essai de la Giulia Quadrifoglio, arsouilles sur grands cols alpins incluses. La consommation du Stelvio pointe à 14.8 L/100km (pour 13.9 L/100km indiqués par l’ordinateur de bord), malgré plusieurs centaines de kilomètres d’autoroute et une majeure partie de l’essai réalité en conduite coulée. C’est une différence considérable.
Bad boy dans l’âme, le Stelvio Quadrifoglio a un caractère attachant, assez exubérant si on le cravache, et fournit des prestations d’ensemble crédibles face à une concurrence clairsemée à ce niveau de performances. En attendant un X3 M imminent, il n’y a guère que le Mercedes GLC 63 AMG pour offrir des performances de ce calibre et dans ce gabarit. Comme dans le cas de la Giulia, il n’est pas nécessaire d’être un Alfiste impénitent pour rationaliser le choix de la marque transalpine.
Il est par contre permis d’hésiter entre la Giulia et le Stelvio. Ce dernier est la seule solution si une transmission intégrale est dans le cahier des charges, et est objectivement plus spacieux. Ces attributs amènent toutefois des compromis en termes de poids, de comportement et de consommation qui préservent un avantage appréciable à la Giulia en utilisation sportive. Le Stelvio Quadrifoglio est donc un SUV sympathiquement dévergondé, mais pas la panacée.