Essai Aston Martin DB11: la rupture
Au sommet du col de la Furka, les sensations reprennent le dessus sur la dissection clinique des ingrédients de la performance. Un panorama grandiose, des conditions privilégiées, presque providentielles pour une deuxième quinzaine d’Octobre, les sensations de conduite sont de haute qualité et induisent un sentiment de gratitude: celle de pouvoir goûter à une telle auto dans un tel cadre. La DB11 passe la barre des exigences objectives pour rentrer dans ce domaine où les critères subjectifs deviennent légitimes et primordiaux.
Cette nouvelle Aston est une très bonne auto pour celui ou celle qui cherche une GT à tendance sportive mais qui n’a pas d’attirance pour les produits transalpins plus extrêmes. Son registre va d’une utilisation quotidienne au voyage en passant par la conduite sportive sur route, et les ingrédients de la recette d’une grande GT sont tous présents: performance, luxe, expérience, sonorité, polyvalence. Je n’ai pas de doute qu’Aston s’est ménagé la latitude de proposer un jour une déclinaison un peu plus radicale, mais en l’état le produit a de quoi satisfaire des amateurs exigeants.
La conclusion se renforce si l’on considère le tarif plutôt attractif: CHF 217’800. Les options vont certes alourdir l’addition, mais c’est un rapport prix-prestations extrêmement attractif pour une auto à large spectre, nettement plus rigoureuse que ne le fut une DB9 par exemple. A ce tarif, la concurrente la plus directe, la nouvelle Bentley Continental GT, devra offrir des prestations de très haut niveau en termes d’expérience sportive pour avoir le dessus.
Aston Martin propose également depuis peu la DB11 avec un V8 biturbo 4.0 litres d’origine Mercedes dès 196’900 CHF. Nous ne pourrons nous prononcer sur son attrait sans un essai, mais si l’économie de 20’000 CHF ménage un budget appréciable pour une configuration raffinée, le déficit en termes de raffinement par rapport à cet excellent V12 5.2L pourrait être difficile à combler. Une chose reste certaine: avec la DB11 V12, Aston Martin réussit son grand écart et pose de nouvelles bases prometteuses pour la poursuite du renouvellement de sa gamme.