Le marché automobile suisse serait-il en phase d’hybridisation et dé-dieselisation ? Le marché automobile suisse affiche des résultats stables au premier trimestre 2017 avec une croissance de +1.1% des volumes d’immatriculations de voitures neuves par rapport à la même période en 2016. Sur les douze derniers mois, le cumul des ventes s’établit à 318’040 voitures, soit un niveau historiquement élevé. La part des voitures à transmission intégrale a encore progressé, atteignant 46.8% contre 43.1% au premier trimestre 2016. La part des ventes de diesel a, elle, baissé à 38.2% contre 39.4% un an plus tôt. Elle était même de seulement 35.5% au mois de mars 2017, le plus bas depuis 4 ans.

Les ventes de voitures à propulsion alternative ont continué leur lente progression, atteignant 4.9% sur le trimestre. La composante dominante, les hybrides à essence, a même passé pour la première fois le cap symbolique des 10’000 unités en douze mois consécutifs. C’est la sous-catégorie dominante des voitures helvétiques à motorisation alternative avec 63%, alors que les électriques pures ne représentent que 29.4% de ce segment et les hybrides diesel et automobiles au gaz naturel sont anecdotiques.

Au classement par marques, les résultats sont contrastés. Mercedes démarre l’année le couteau entre les dents après une année 2016 robuste, la croissance étant alimentée par la classe E, le GLC et la classe C. Audi connait également une très bonne progression et commence à regagner une petite partie du terrain perdu à ses concurrents allemands, avec en fer de lance le Q2, l’A5 et le nouveau Q5. Volkswagen paie très cher des problèmes qui semblent liés à la fourniture de certaines pièces: -29% pour la Golf (par ailleurs en plein facelift), -48% pour la Passat, -51% pour le Touran.

Les déboires de Volkswagen chamboulent le classement par modèles, avec la Skoda Octavia qui devient, pour l’instant du moins, la voiture la plus vendue de Suisse. On note également les bonnes performances de Seat qui bénéficie des ventes de l’Ateca, et de Fiat qui bénéficie d’un regain de forme de la 500, des ventes de la Tipo et de la livraison de presque cent 124 Spider. Du côté de Dacia, l’ensemble de la gamme performe, mais c’est surtout le nouveau crossover Sandero qui est le moteur de croissance. Hyundai continue sa dégringolade depuis le pic de ventes atteint en 2012.

Du côté des marques de niche, les nombreux passionnés au cuore sportivo seront ravis de lire que Alfa is back ! La marque italienne revient de loin, mais a vu ses ventes progresser de 240% grâce à la Giulia. Excellent début d’année chez Jaguar également avec +50% de volume grâce au crossover F-Pace. Porsche par contre est en retrait de 6.7%, principalement du fait de livraisons de 911 qui ont presque chuté de moitié, et que le Macan et la nouvelle Panamera ne compensent pas entièrement. Chez Maserati, les livraisons de Levante compensent très largement l’érosion naturelle des ventes de Ghibli, la marque de Modène affichant +93% sur le trimestre.

Le tableau ci-dessous montre l’évolution des volumes des quinze premières marques de Suisse, montrant clairement un quatuor qui a bénéficié des tendances du marché, et des généralistes en résistance:

Tesla a connu un excellent premier trimestre 2017, livrant 542 voitures et battant ainsi son record de 2015. Ceci représente 51% des immatriculations d’électriques dans le pays, devant la Renault Zoe (203), la BMW i3 (186) et la Nissan Leaf (59). En d’autres termes, Tesla domine sa catégorie, mais celle-ci ne représente encore que 1.5% du marché automobile suisse.

Parmi les hybrides rechargeables (plugin), le modèle le plus vendu est le Mitsubishi Outlander PHEV, avec 87 voitures soit 16.9% de parts du segment.

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