Essai VW Tiguan 2.0 TSI 4Motion
La boîte DSG7 offre des prestations de bon niveau. L’exécution des changements de rapports est aussi alerte que transparente, bien plus rapide que ce que j’ai constaté très récemment sur l’unité Mercedes de l’Infiniti Q30 par exemple. Les boîtes à double embrayage se sont presque généralisées, mais on aurait tort de considérer leurs prestations comme équivalentes à priori. L’unité DSG7 du Tiguan 4Motion n’est pas parfaite en toutes situations, les contre-pieds en relance à faible vitesse sont possibles, mais dans l’ensemble, ses prestations sont d’un très bon niveau. Les différents modes de conduite altèrent les lois de changement de rapport, le mode Eco activant la fonction de roue libre qui débraye dès qu’on lève le pied (coasting), enlevant toute retenue par le moteur jusqu’à ce qu’on touche la pédale de frein. Un commutateur rotatif sur la console centrale permet de configurer les différents modes du 4Motion Active Control, mais je n’en vois guère l’utilité à moins d’avoir une utilisation tous-chemins qui sort de l’ordinaire. Le système 4Motion garantit le passage du couple au sol sans patinage, même en cas d’accélération brutale depuis l’arrêt, et donne toute quiétude dans la gestion de conditions hivernales si la monte pneumatique n’a pas été négligée. On n’en demande ni plus, ni moins.
Notre modèle d’essai est équipé de l’Active Info Display, la version Volkswagen de l’écran LCD de 12.4” de diagonale qui prolifère dans les gammes des marques du groupe depuis sa première apparition sur l’Audi TT mk3 en 2014. Nous l’avions déjà eu à l’essai dans la Passat Variant et mon impression initiale persiste. L’implémentation de VW est moins réussie que celle d’Audi, à plusieurs égards. La navigation des menus pour modifier les informations affichées est fastidieuse, et hormis un timide recadrage en mode navigation, la flexibilité d’affichage n’est pas radicalement meilleure en comparaison d’un LCD multifonction central. Il est certes appréciable de pouvoir afficher la carte de navigation dans l’axe de vision, mais l’ensemble laisse l’impression d’une opportunité manquée de proposer des modes d’affichages réellement différents et faciles d’accès. J’ai apprécié le confort apporté par l’affichage à tête haute, celui-ci permet en outre de ne pas avoir à afficher la vitesse instantanée au centre de l’Active Info Display. Le système multimédia a fonctionné à satisfaction pendant tout l’essai.
Une bonne tenue de cap et une insonorisation soignée font du Tiguan un compagnon agréable pour les longs trajets autoroutiers, tout comme la position de conduite haute et dominante si prisée par la clientèle de crossovers. Les conditions hivernales ont également rendu les sièges et le volant chauffant très agréables.
Le Tiguan est proposé à un tarif compétitif, mais dans un marché ultra-concurrentiel, et les options essentielles ne sont pas bon marché. En Suisse, la motorisation 2.0 TSI 180ch est disponible dès 41’550 CHF en boîte manuelle à 6 rapports, mais passe à 44’100 CHF avec la boîte DSG7. Le saut au 2.0 TSI 220ch amène un surcoût de 5000 CHF, et fait passer le 0-100 km/h de 7.7s à 6.5s. Superflu pour un usage journalier, mais appréciable, non seulement en termes d’accélérations mais aussi de couple (plus 30 Nm à 350 Nm). L’équivalent direct au TSI 180 est le 2.0 TDI 190ch, affiché 47’400 CHF. Ses accélérations sont légèrement en retrait mais son couple supérieur. Il faudra environ 2000 litres d’économies de carburant pour récupérer les 3300 CHF de différence de prix d’achat, soit plus de 100’000 km si la consommation réelle est inférieure de 20% au TSI 180 (3300 CHF / 1.7 CHF/L / 1.7 L/100km * 100). Même en comptant sur des conditions très spécifiques comme de nombreux kilomètres parcourus dans des pays limitrophes où le diesel est détaxé, le bilan économique reste difficile à justifier. La motorisation TSI 180 reste donc la plus logique, délivrant des prestations correctes, mais sans brio particulier.
Et c’est l’impression générale qui se dégage généralement de ce Tiguan 2. Compétent, mais pas brillant, son habitabilité et sa capacité de remorquage hors pair mis-à-part. Pour le reste, c’est un crossover sérieux, sans défaut particulier hormis son amortissement ferme sans le châssis DCC, et qui, au vu de sa popularité, conservera sans doute une bonne cote de revente.