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Essai Honda Civic Type R: Banzai ?

Essai Honda Civic Type R FK2

Dans les épingles serrées au-dessus de Gadmen, le temps de réponse demande du doigté, à fortiori si elles doivent être négociées sur le deuxième rapport. Si on ouvre trop tôt, l’arrivée du couple est difficile à doser. Résultat: un copieux renvoi dans le volant et un sous-virage abrupt. Si on ouvre trop tard, on se retrouve scotché à la sortie de l’épingle à attendre le spool-up du turbo. Si le timing est juste, le couple déboule alors que les roues avant sont presque en ligne, extrayant la type R comme une balle. Extrêmement gratifiant dans ce troisième cas de figure, mais réellement difficile à réussir avec constance. Ici encore, et malgré un revêtement en plutôt bon état, le mode +R n’amène aucun avantage, ni au niveau du châssis, ni au niveau de la réponse de l’accélérateur, et l’assistance de direction plus ferme ne rend pas la maîtrise du petit volant bicolore plus aisée. La Civic Type R n’a pas le brio dynamique d’une Megane 3 RS dans le placement et les prises d’appui, mais le 2 litres VTEC Turbo me paraît plus impressionnant et fait de l’ascension de cette vallée déserte un de mes premiers grands moments automobiles de cette saison 2016.

Essai Honda Civic Type R

En rationnalisant, le débat sur la motricité de la Type R ne devrait pas en être un. Une propulsion coupleuse survire lorsqu’on dépasse ses limites. Une traction coupleuse sous-vire lorsqu’on excède les siennes. Passé un certain cap de performance, le couple se gère avec le pied droit, une application binaire de l’accélérateur n’est plus possible: elle tient de la faute de pilotage. La différence tient du fait que le survirage induit par rupture de motricité tient presque de la quête du St Graal dans l’automobile sportive. Une mystique nourrie par les images de vertigineuses dérives en championnat de rallye, et entretnue par une presse spécialisée qui fait de la plupart d’entre nous des émules aspirantes de Chris Harris. Les roues avant de la Civic Type R patineront sur les rapports inférieurs, la voiture a été voulue ainsi par Honda pour limiter son prix et son poids.

Essai Honda Civic Type R

La Type R démontre que le pari était jouable et que Honda l’a gagné. L’auto est suffisamment rigoureuse et cohérente pour être intéressante, et rend le rapport prix/prestations réellement attractif. Le seul reproche que l’on peut objectivement faire à Honda est d’avoir eu la main si lourde sur le traitement esthétique, un élément polarisant qui attirera autant de fans qu’il en rebutera d’autres. Les premiers auront la satisfaction de découvrir qu’ils achètent plus qu’un look: une authentique voiture sportive de caractère, certes imparfaite, mais polyvalente et intéressante à piloter. Banzai !

Essai Honda Civic Type R FK2

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