Le marché automobile suisse poursuit sa forte croissance, porté par le franc fort.
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L’abolition du taux plancher entre l’euro et le franc suisse le 15 Janvier 2015 par la Banque Nationale Suisse et le renforcement de la valeur de la monnaie helvétique continue à avoir des effets favorables sur les biens de consommations importés comme les automobiles. A la fin Septembre, ce sont plus de 20’000 voitures particulières neuf qui ont trouvé acquéreur qu’en 2014, qui était pourtant un cru solide. Le marché a cru de 10.3% en Septembre, le quatrième mois de croissance à deux chiffres en 2015. Le troisième trimestre affiche +12.5%, les 9 premiers mois +9.3% et 6.9% sur une base glissante de 12 mois. Si les immatriculations se poursuivent au même rythme au quatrième trimestre, les ventes pourraient flirter avec le pic historique atteint en 1989: 338’969 .
Des 4×4 et des diesels
Après un plateau de 3 ans, les livraisons de véhicules diesel sont reparties à la hausse depuis la fin 2014. La baisse des prix du carburant ne semble pas avoir d’incidence sur l’appétit des suisses pour ces motorisations.
Les véhicules 4×4 sont également en progression, atteignant une proportion de 4 voitures neuves sur 10. Les voitures à propulsion alternative sont en forte progression, +43.2% par rapport à la même période en 2014, mais ne représentent encore que 4.1% du marché.
Volkswagen demeure la première marque de Suisse avec une confortable avance, mais on assiste à un chamboulement derrière. Renault et Mercedes sont les gagnants incontestables de la course aux parts de marché, avec des progressions de 30.7% et 27.3% respectivement. Malgré une appréciable progression de 11.2%, Audi dégringole à la cinquième place du classement. Déjà dépassé par BMW en 2014, Audi est désormais également devancé par Mercedes au classement des marques premium.
La composition du marché ne subit pas de métamorphose particulière. L’érosion des ventes de compactes du segment C (ex: VW Golf) se poursuit, la part des SUVs se stabilise. Le lancement des BMW série 2 Active Tourer et Gran Tourer amène un regain d’animation à la catégorie des monospaces. La BMW Série 2 affiche la plus forte progression absolue parmi tous les modèles vendus en Suisse: +2391 unités sur les 9 premiers mois de 2015.
On retrouve d’ailleurs désormais la série 2 de BMW au top 15 de modèles les plus vendus.
La Mercedes Classe C est la berline du segment D la plus vendue en 2015 face à une BMW série 3 moins récente et une nouvelle Audi A4 en lancement. La progression de la marque à l’étoile repose essentiellement sur 3 piliers: Classe C (+1771 exemplaires), CLA (+817) et GLA (+777).
Alternatives: le décollage de Tesla
Les ventes de Tesla ont décollé au deuxième trimestre avec le début des livraisons des versions à quatre roues motrices du Model S.
D’une présence anecdotique, le Model S est devenu un concurrent sérieux pour les berlines classiques du segment E telles que la BMW série 5, l’Audi A6 ou la Mercedes Classe E.
Bien qu’en baisse, plus de 70% du volumes des alternatives reste composé de dérivés de modèles conventionnels comme l’Audi A3 e-tron. Le deuxième modèle dédié le plus vendu est la BMW i3.
Supercars: Ferrari à la peine
Rompant avec une régularité métronomique sur ces cinq dernières années, les ventes de Ferrari sont en baisse de 9%. Ferrari n’a livré que neuf 488 GTB. Les livraison de California T bénéficient du renouvellement du modèle, mais pas dans les proportions de son lancement en 2009-2010. La chute des livraisons de F12 a été abrupte après une année 2013 étincellante.
Les ventes de GTs de plus de 200’000 CHF sont en net déclin. Les livraisons de Lamborghini Huracan sont à peine au niveau de la Gallardo, et McLaren peine toujours à percer sur le marché suisse.
Ferrari a livré un total de 43 hypercars hybrides LaFerrari sous immatriculation suisse, contre 40 Porsche 918 et 17 McLaren P1.
Porsche: Macan de la tête et des épaules
Les ventes de Porsche sont en progression de 50.9%, une progression que la marque doit à 90% aux SUVs Cayenne et- surtout – Macan. Il est difficile de savoir si les ventes sont limitées par les quotas de production ou la demande de la clientèle.
Muscle cars: le bide ?
Un rapport prix/puissance imbattable, un look ravageur, des prix à la pompe favorables, et pourtant des ventes tièdes – au mieux. L’importation officielle des derniers muscle cars américaines n’est pas le succès attendu.
La nouvelle Corvette C7 termine sa deuxième année de commercialisation et malgré le lancement de la très attendue C7 Z06, les ventes sont en retrait par rapport à la génération précédente. La Mercedes AMG GT remporte un beau succès commercial avec la clientèle helvétique.
Tendance haussière généralisée en Europe
Le marché automobile suisse est le dixième au classement des pays européens en volume de ventes. L’ensemble des pays de l’Union Européenne et de l’AELE affiche une croissance de +8.8% depuis le début de l’année, porté par la reprise des marchés les plus sinistrés par la crise de la dette. La différence fondamentale réside dans le fait que la Suisse flirte avec ses pics historiques, alors que la plupart des marchés européens sont en reprise de niveaux historiquement bas.
Le classement par marques contraste naturellement avec l’îlot d’oppulence qu’est la Suisse. Les généralistes dominent les volumes, et le triumvirat de marques allemandes premium n’apparaît qu’en 6ème position, mais affiche les croissances les plus fortes.
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