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Essai BMW X4 xDrive 35i

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La souplesse du six cylindres en ligne est remarquable, il fonctionne avec régularité jusqu’à de très bas régimes, ce que la logique de gestion de la boîte exploîte d’ailleurs très bien. A plus forte charge, les harmoniques caractéristiques de cette architecture ressortent, mais restent discrètes, un peu trop à mon goût. J’espèrais un caractère plus affirmé dans la moitié supérieure de la plage de régimes, mais les montées en régimes sont très linéaires. Hormis l’allonge offerte, par exemple pour terminer un dépassement, il n’y pas d’incitation significative à cravacher ce moteur dans les tours, tant la sonorité est baillonée, tant à l’admission qu’à l’échappement. Les montées de rapports à pleine charge sont la seule gâterie récompensant un rythme de conduite plus assertif. Les verrouillages du convertisseur de couple sont marqués, francs, et l’échappement les ponctuent du “pop” désormais consacré, mais le 3.0L turbo semble manquer de verve. Les vitesses atteintes en tirant sur les intermédiaires sont très respectables; c’est plus l’émotion que l’efficacité qui manque à l’appel.

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La comparaison avec un autre six cylindres suralimenté, le 3.0 TFSI équipant les S4 et S5 Sportback est intéressante, d’autant plus que ce même moteur (en version 272ch / 400 Nm) est disponible sur le Q5. Dans le registre de la consommation, le N55 de BMW a un avantage clair, mais en termes de sportivité et de caractère, je trouve au V6 à compresseur un avantage net sur le 6 cylindres turbo. Le X4 n’est certes pas léger (1923 kg avec le plein pour cet exemplaire), mais le contraste avec les prestations offertes par le même moteur sur des autos plus légères de la gamme BMW est frappant. Côté transmission, le choix de BMW de privilégier les boîtes automatiques à convertisseur de couple va à contre-courant de la prolifération des mécaniques à double embrayage, mais les prestations de la boîte Steptronic ne souffrent d’aucunes lacune objective. En conduite douce, elle enchaîne les rapports avec agilité, exploitant avec compétence l’onctuosité du six cylindres; il n’y a qu’à froid que je l’ai trouvée parfois perfectible dans son exécution, mais le bémol s’applique également produits des groupes Volkswagen et Daimler.

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Le volant en cuir fin M et sa jante caractéristiquement charnue plaira aux fans de Motorsport, mais ce X4 avec kit Sport M n’est toutefois pas à considérer comme l’ersatz d’un X4M que BMW n’a pas – du moins pas encore – construit. On peut certes rouler vite, plus vite que la position haut-perchée n’incite à le faire naturellement, et le comportement routier reste sûr. Le centre de gravité haut perché impose des prises d’appui progressives, une sensation probablement amplifiée par la monte d’hiver en Pirelli Sottozero de 18 pouces. La tenue de route n’est pas prise en défaut à proprement parler, mais le X4 ne parvient pas à faire oublier les contingences de la physique: les conséquences combinées du poids et de la hauteur de caisse sont perceptibles et poussent à décomposer. L’amortissement à contrôle électronique (EDC, un élément du kit sport M) permet de raffermir appréciablement la suspension en conduite rapide, alors que sur autoroute, j’ai préféré la souplesse accrue du mode Confort qui filtre mieux les cassures. Le X4 bénéficie de série de la direction à démultiplication variable (Directdrive) alors que c’est une option sur le X3. Je l’ai trouvée intuitive, elle demande peu d’adaptation et limite appréciablement les mouvements des bras en évolution à basse vitesse. La motricité ne pose naturellement aucun problème. La transmission xDrive répartit le couple entre les trains par un embrayage multidisque en bain d’huile, avec un ratio 40:60 en conditions normales, et 0:100 ou 100:0 dans des conditions d’adhérence précaire.

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A un prix de base de 73’800 CHF, le X4 xDrive 35i est proposé à un tarif compétitif, mais l’équiper dignement alourdit considérablement l’addition. L’addition de notre exemplaire d’essai frôle les 100’000 CHF et aucune option ne sombre dans le superflu ou le frivole. Les amateurs de sellerie de haute qualité devont se contenter du cuir Nevada, le programme Individual n’étant pas disponible sur X3 ou X4.

Le X4 offre une alternative intéressante au X3, même si elle tient avant tout du cachet esthétique. La comparaison avec d’autres modèles de la gamme BMW soulève toutefois quelques questions intéressantes. Besoin de place ? Une 335i xDrive Touring est affichée à 65’900 CHF. Envie d’exclusivité ? Une 435i xDrive Gran Coupé vous est proposée pour 72’850 CHF. L’écart de prix est significatif à motorisation et transmission identiques. Il soulève également la question des prestations dynamiques. Le X4 est un SUV (ou Sport Activity Coupé) compétent dans le référentiel de sa catégorie, mais la comparaison avec un break ou une berline coupé est cruelle: plus de 200 kg de surcharge pondérale,un centre de gravité plus élevé qui se ressent au volant et une rigidité structurelle qui reste clairement à l’avantage des berlines classiques. En offrant par sa ligne une image moins utilitaire qu’un SUV classique, le X4 rappelle également les compromis notables consentis pour bénéficier d’une position de conduite dominante et de 59mm de garde au sol supplémentaire très rarement utiles. L’acheteur potentiel sera bien avisé de méditer le point après un parcours d’essai.

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