Essai d’une compacte sportive avec un badge sentant bon la nostalgie.
Le marché des petites trois portes sportives a été initié par Volkswagen avec sa Golf GTI à la fin des années septante. Peugeot a largement contribué à cet essor avec la fameuse et excellente 205 GTI de 1984 à 1993 ( !). J’ai eu la chance de conduire les deux motorisations 1.6 et 1.9, et le souvenir laissé par ce véhicule est intact et intense. Ce modèle est en cours de disparition définitif du paysage, et il est à parier que les rares exemplaires exempts de tuning seront rapidement cotés en youngtimer, comme c’est déjà le cas de la Golf 1.
De plus, et faisant abstraction de la 308 GTI de 2008 rapidement vouée à l’échec, c’est la première fois que Peugeot appose ce label sur une compacte sportive depuis la 205. Le département marketing avertit cependant que cette 208 a une vocation plus polissée, en accord avec les tendances du moment. Donc légère, agile et sportive, mais ne renonçant pas au côté chic initié sur cette nouvelle gamme 208. Le terme spartiate a définitivement quitté le jargon des bombinettes du vingt-et-unième siècle. Notons également que ses concurrentes directes sont du même millésime comme la Renault Clio 4 RS, la VW Polo GTI ou la Ford Fiesta ST-1. Avec un prix d’appel très agressif pour cette dernière, à 25’000 CHF contre environ 30’000 CHF pour les trois autres.
A l’extérieur, la panoplie sportive classique est composée de jantes de gros diamètre, bequet, bas de caisse, double sortie d’échappement chromée. Le bouclier avant est dynamique sans être véritablement agressif, avec une calandre façon damier. Un label rouge GTI, apposé de manière originale sur les flancs en prolongation des vitres latérales arrières est du plus bel effet. L’ensemble m’a paru vraiment très réussi. Un mélange de subtilité classique et de sportivité, on frise le sans-faute esthétique.
L’habitacle regorge également de références sportives relativement usuelles. Les sièges tout d’abord, excellents baquets de bonne finition, au maintien impeccable, sont garnis d’une surpiqûre rouge. Le volant ensuite, reprenant la petite forme des 208, est affublé d’un repère rouge au sommet et d’un sigle GTI sur le méplat. A noter que j’ai particulièrement apprécié sa taille et sa finition en cuir. En revanche, les garnitures en plastique du tableau de bord et des portes sont un peu décevantes, avec une teinte noir brillante qui se dégrade sur du rouge. L’accès aux places arrières, au nombre de deux, est pénalisé par la faible inclinaison du dossier, mais les places restent logeables pour des adultes de taille modérée, sauf celle du centre. Le dernier point qui ressort est le toit panoramique, très (trop ?) grand, souligné de nuit par deux bandes de diodes bleues. A nouveau un peu too much selon moi, j’aurais préféré que tous les boutons soient rétro-éclairés à la place de ces diodes. Un fois installé à bord, la position de conduite est excellente et la visibilité bonne, le trois-quart arrière restant toujours délicat sur une trois portes. Autre écueil, pour une personne de taille respectable il sera difficile de pouvoir consulter le tableau de bord dans son intégralité…
La motorisation proposée sur cette GTI est connue, car ce 1.6 THP de 200 ch se trouve également dans les cousines par alliance Citroën DS3 Racing et Mini Cooper pré-2014. Il s’agit d’un 4 cylindres essence suralimenté développé avec BMW. Un moteur qui a la particularité de fournir un couple confortable (275 Nm) dès les plus bas régimes (dès 1700 tr/min) grâce à son turbo Twin Scroll. La masse à déplacer a été mesurée par nos soins à 1195 kg, ce qui reste raisonnable pour la catégorie. Les performances annoncées sont excellentes, avec un 0-100 km/h en 6.8s et une vitesse de pointe de 230 km/h. Le rapport poids-puissance en dessous de 6 est également un très bon indicateur.
A l’usage ce bouilleur m’a vraiment enchanté. Le caractère n’est pas trop typé turbo-compresseur. Les relances sont vives avec un temps de réponse faible des turbos, ce qui donne ce côté élastique fort agréable dans un conduite soutenue sans être agressive. Les dépassements, pratique ancestrale certainement proscrites sous peu par le législateur, sont exécutés proprement. Et lorsque l’on veut vraiment tirer le meilleur de ce moteur, sur circuit à l’étranger bien évidemment, il ne rechigne pas à prendre les tours. Au contraire, on lui trouverait presque un côté « atmosphérique » très plaisant. Corollaire de ces plaisirs inavouables, un consommation qui outrepasse largement le légendaire cycle mixte, fixé pour ce modèle à 5.9 L/100km (sic). Notre essai de 1862 kilomètres aboutira sur une moyenne de 8.77 L/100km (8.3 affiché par l’ordinateur de bord). Le côté valloné du paysage alpin n’y est certainement pas étranger, les habitants de contrées plus planes arriveront probablement à descendre sous les 8 litres. La boîte manuelle a six rapports n’aide pas à l’effort écologique, mais le plaisir de manier ce levier compense en terme de plaisir ce malus financier. Le guidage est bon, la rapidité aussi.
Le comportement routier a été développé dans l’ambiance GTI également. Les voies ont été élargies de 10 mm à l’avant et 20 mm à l’arrière. Les suspensions sont recalibrées de manière à garantir une tenue de route plus incisive (ressorts, tarage des amortisseurs, barre anti-roulis et traverse arrière rigidifiés). A allure modeste quelques trépidations peuvent se faire sentir, mais tout rendre dans l’ordre lorsque l’on augmente la cadence. En détente un légère mollesse se fait sentir, alors qu’en compression ces liaisons au sol sont impériales. En gardant un aspect routier, l’expérience de la piste ne me semble pas ou peu recommandé pour cette version.
Le petit volant évoqué plus haut, au contact et à la prise en main remarquable, est associé à une direction également revue sur cette GTI. Les changements de cap sont vifs, l’agilité est mise en avant. La motricité est rarement mise à mal, sauf sur revêtement mouillé comme pour toute traction puissante. Les effets de couple dans le volant sont peu marqués. L’adhérence est en rapport, avec des pneus en 205/45 qui lui vont à merveille. Pas trop large pour suivre les ornières, mais suffisament pour une bonne tenue de route.
Cet ensemble moteur, boîte, direction et suspensions nous donne un véhicule avec lequel le plaisir n’est pas un vain mot. La légèreté se ressent, ce petit bolide bondit d’un virage à l’autre avec envie, et le freinage sans défaut vient donner une touche finale très positive. Les disques de 302 mm vous y aideront sans trop de difficultés. Cette sochalienne est bien née, et ne devrait pas souffrir de la concurrence !
L’équipement de série comprend l’essentiel, comme la climatisation, l’aide au stationnement, 6 airbags, l’écran tactile multifonctions (pack navigation en sus CHF 700), 2 ports USB, les lève-vitres avant électriques, le Pack Visibilité (Allumage automatique des feux, essuie vitre automatique, rétroviseur intérieur photosensible), le Pack LEDs (éclairage d’ambiance zone connectivité, plafonnier, feux diurnes et guide de lumière à LEDs), le régulateur limiteur de vitesse, etc. À cette liste d’équipement s’ajoute sans surcoût, le typage GTi. Ce dernier embarque le becquet sport, les jantes alliage 17’’, les coques de rétroviseurs extérieur chromées, Becquet de hayon sport, les étriers de freins rouge, les sièges sport mi-cuir club, le volant cuir pleine fleur, etc.
La concurrence dans ce segment est très animée, mais le succès est là ! Moins d’un an après son lancement commercial, la 10 000e PEUGEOT 208 GTi, labellisée « Origine France Garantie » (ça doit faire plaisir à M. Montebourg), vient d’être fabriquée sur le site de production de Poissy. Alors que PEUGEOT fête cette année les 30 ans de la 205 GTi, ce 10 000e exemplaire de la 208 GTi confirme le succès de la réinterprétation du mythe et de la stratégie de montée en gamme de PEUGEOT sur le segment B.
En conclusion, une petite sportive vitaminée mais chic, agréable à regarder, plaisante à conduire.
Prix et options principales |
||
Peugeot 208 GTI | CHF 29’900 | € 25’100 |
Peinture métallisée | CHF 600 | € 520 |
Pack Park assist | CHF 400 | € 460 |
Pack navigation | CHF 700 | € 360 |
Toit vitré panoramique | CHF 600 | € 510 |
Pack Hi-Fi | CHF 600 | € 410 |
Prix total | CHF 32’800 | € 27’360 |
Face à la concurrence
Peugeot 208 GTI | Ford Fiesta ST-1 | Renault Clio RS | VW Polo GTI | |
Moteur | 4 cyl. en ligne turbo 1598 cm3 | 4 cyl. en ligne turbo 1596 cm3 | 4 cyl. en ligne turbo 1618 cm3 | 4 cyl. en ligne turbo 1390 cm3 |
Puissance (ch / t/min) | 200 / 5800 | 182 / 5700 | 200 / 6000 | 180 / 6200 |
Couple (Nm / tr/min) | 275 / 1700 | 240 / 1600 – 5000 | 240 / 1750 | 250 / 2000-4500 |
Transmission | Roues AV | Roues AV | Roues AV | Roues AV |
Boite à vitesses | Manuelle, 6 | Manuelle, 6 | EDC 6 rapports | DSG 7 rapports |
RPP (kg/ch) | 5.98 (6.18) | (6.65) | (6.40) | (7.05) |
Poids DIN (constr.) | 1195 (1235) | (1211) | (1279) | (1269) |
0-100 km/h (sec.) | 6.8 | 6.9 | 6.7 | 6.9 |
Vitesse max. (km/h) | 230 | 223 | 230 | 229 |
Conso. Mixte (constr.) | 8.77 (5.9) | (5.9) | (6.3) | (5.9) |
Réservoir (l) | 50 | 42 | 45 | 45 |
Emissions CO2 (g/km) | 139 | 138 | 144 | 139 |
Longueur (mm) | 3962 | 3975 | 4063 | 3970 |
Largeur (mm) | 1739 | 1709 | 1732 | 1698 |
Hauteur (mm) | 1460 | 1465 | 1432 | 1462 |
Empattement (mm) | 2538 | 2489 | 2589 | 2470 |
Coffre (L) | 285 | 290 | 300 | 280 |
Pneumatiques AV | 205/45R17 | 205/40/R17 | 205/40/R17 | 215/40R17 |
Pneumatiques AR | 205/45R17 | 205/40/R17 | 205/40/R17 | 215/40R17 |
Prix de base (CHF) | 29’900 | 25’390 | 30’900 | 27’950 |
Prix de base (EUR) | 25’100 | 21’800 | 27’090 | 23’920 |
Nos remerciements à Peugeot Suisse pour le prêt de cette 208 GTI.
Galerie de photos
Liens
Forum: Peugeot 208 – les articles Peugeot – la liste des essais – les essais récents ou relatifs: