Au volant: Skoda Rapid Spaceback

Au volant des Skoda Rapid Spaceback 1.6 TDI et 1.4 TSI.  La Skoda Rapid Spaceback complète la gamme de modèles Skoda dans le segment des compactes à gros volumes en se plaçant entre la Fabia et l’Octavia. Troisième berline tri-corps à hayon de la gamme après la Superb et l’Octavia, Skoda propose pour la première fois une voiture compacte qui associe les bonnes qualités pratiques de la marque à un arrière court. Un peu à l’instar de sa cousine éloignée l’Audi A3 Sportback (attention à la terminologie, différente et subtile). Grâce à son design moderne et dynamique, la Rapid Spaceback à pour tâche de séduire les jeunes acheteurs. Typiquement Skoda, la Rapid Spaceback offre beaucoup de place, une multitude d’astuces « Simply Clever » : à savoir un maximum de sécurité, des possibilités de personnalisation intéressantes, une faible consommation et un excellent rapport qualité-prix.

Cependant, ce positionnement dans la catégorie j’en veux pour mon argent a nécessité quelques concessions. Par exemple la Spaceback ne profite pas, comme les autres compactes du groupe (Audi A3, Seat Leon et VW Golf) de la plate-forme MQB (trop sophistiquée et chère), mais de la plate-forme de la VW Polo. Le style extérieur ne fait pas dans la fioriture, avec des volumes faciles à appréhender. A l’avant la calandre forme une sorte de bec au-dessus duquel l’on trouve le logo. Une double nervure prolonge cet effet plutôt chic sur le capot. De profil la première impression nous laisse croire qu’il s’agit d’un break, alors que ce modèle ne fait que 4.3 mètres de long. L’astuce réside dans la vitre de custode relativement grande qui trompe l’œil. L’arrière reprend les codes stylistiques de l’Octavia break. Le style général est anguleux et peu consensuel, mais l’ensemble est réussi selon moi.

La planche de bord reprend exactement celle de la Rapid. Sobre, sans chichi, mais fonctionnel et logique. La vocation n’est pas de séduire la clientèle sophistiquée, mais rationnelle. La finition est correcte pour la catégorie, les plastiques du haut sont de bonnes factures. La rétine et l’extrémité des doigts seront en revanche déçus de ce qui se trouve plus près du plancher.

L’espace généreux disponible dans l’habitacle et le coffre est impressionnant compte tenu des dimensions extérieures. La Rapid Spaceback peut facilement accueillir jusqu’à cinq personnes, avec un espace très correct aux jambes pour les passagers arrière. En configuration sièges arrière rabattus, le volume du coffre passe de 415 petits litres à pas moins de 1’380 litres. La visibilité est excellente, avec un bémol pour le trois-quarts arrière compte tenu de cette configuration Spaceback, mais rien d’insurmontable.

L’équipement de série comprend un paquet Sécurité complet incluant, entre autres, le programme de stabilisation électronique EPS avec ABS (système antiblocage de roues) et six airbags. Une fois déclenchés, les airbags rideaux de série forment une paroi protectrice qui protège les passagers avant et arrière contre les blessures à la tête.

Nous avons pris le volant de deux versions bien distinctes. Tout d’abord le 1.6 TDI dans sa finition la plus sobre « Active » affichée au prix de base de CHF 22’130 (EUR 19’095). Cette motorisation va de pair avec une boîte mécanique à cinq vitesses. Disons le sans ambages, cette configuration est à proscrire. Le moteur est d’une conception antique. Rugosité, sonorité à froid, manque de progressivité, toutes les tares des propulseurs à mazout sont ici réunies. Et la boîte n’est pas la pour aider, avec des rapports très longs. Seul atout la consommation annoncée à 4 litres/100 km, soit 1.5 de moins que le haut de gamme, le 1.4 TSI. Et c’est bien uniquement pour ce gain à la pompe que cette motorisation est à sélectionner, en toute connaissance de cause. Car ce 1.4 TSI, 4 cylindres essence turbocompressé de 122cv, à tout pour lui ! D’autant plus qu’il est accolé à l’excellente boîte à double-embrayage du groupe VW DSG, en version 7 rapports. C’est donc cette deuxième version qui nous semble dans l’air du temps. A finition équivalente, le prix n’augmente que de CHF 300. Nous avons testé la finition haut de gamme « Elegance », affichée à CHF 27’200 (EUR 22’930).

Et la Spaceback se présente alors sous un jour beaucoup plus gai, avec un moteur qui répond sans retard et une boîte dont la gestion et la rapidité s’accordent à merveille. Les suspensions sont à la hauteur, bien que sèches. La monte pneumatique en 17 pouces porte certainement une part de responsabilité, le manque de sophistication des suspensions aussi (pas d’essieu arrière multi-bras). La direction est vive est précise, et sans parler de conduite sportive cette Spaceback 1.4 TSI est plaisante à mener vite.

Dans le catalogue d’options, le paquet Style est intéressant: le toit panoramique, combiné au hayon arrière prolongé dont la vitre s’étire jusqu’à la plaque d’immatriculation, dégage une impression optique inimitable. Les rétroviseurs extérieurs et le becquet peints en noir font partie intégrante du paquet au même titre que les feux anti-brouillard avant sertis de noir et les verres de phares teintés. Le paquet Style apporte une touche de séduction supplémentaire à la Spaceback. Seule véritable concurrente, la Renault Clio Grandtour (ou Estate si vous êtes en France) se positionne sur le même segment de prix et de dimension, avec une apparence plus break que sport break. Et un léger avantage de prix.

Au final cette version bi-corps de la Rapid semble très bien positionnée pour le marché européen. Une solution familiale raisonnable et sensée. Seul la relative austérité esthétique sera un frein à l’achat de la clientèle visée. Et Skoda jouit d’une image en hausse sur le territoire suisse, avec des ventes très fortes d’Octavia break. N’oublions pas cependant que les différentes marques du groupe ont chacune leur cibles bien définies, et que cette Spaceback ne doit en aucun cas empiéter sur les plates-bandes de la Golf !

Face à la concurrence

Nos remerciements à Skoda Suisse pour l’invitation à cet essai.

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