Essai Opel Cascada
Les designers d’Opel ont fait un meilleur travail que les motoristes si l’on prend pour juge les prestations du tout nouveau 1.6L SIDI (Spark Ignition Direct Injection). Ce tout nouveau groupe essence développe 260 Nm de 1650 à 4250 t/min grâce à son turbocompresseur, et une puissance maxi de 170 chevaux à 4250 t/min. Une fonction d’overboost autorise temporairement un couple maxi de 280 Nm. A noter que la cartographie diffère entre la version boîte manuelle et celle à transmission automatique, mais seuls les régimes changent. Opel revendique une vitesse de pointe de 217 km/h et le 0-100 km/h en 9.9 secondes, la boîte manuelle améliorant ces chiffres de 5 km/h et 0.3 secondes respectivement. Un rendement de 106 chevaux au litre est respectable en soi, mais le petit 1.6L n’est réellement à son aise qu’entre 2000 et 4000 t/min. Sur cette plage de régime, il est coupleux et relativement discret à défaut d’être particulièrement sobre, comme l’illustre notre consommation mesurée à 9.08 L/100km (vitesse moyenne 72.6 km/h), bien loin des 8.2 L/100km affichés par l’ordinateur de bord et des 7.2 L/100km dans le monde parallèle normalisé par les technocrates bruxellois.
Si l’on s’aventure au-dessus du 4000 t/min, la pénibilité manifeste du moteur à prendre des tours et la sonorité peu engageante de celui-ci incite très rapidement à se faire une raison : si le Cascada offre les plaisirs du plein air, l’ivresse de la conduite sportive est hors de sa portée. Les alternatives sont limitées, le moteur le plus puissant actuellement disponible dans la gamme est le 2.0 CDTi Diesel biturbo développant 195ch et 400 Nm. Curieusement, aucune de ces motorisations ne sont proposées en France, les seules alternatives étant le 1.4 Turbo Essence 140ch avec boîte manuelle à 5 rapports et le 2.0 CDTi 165ch en boîte manuelle à 6 rapports, alors que nos amis Belges n’ont pas droit au 2.0 CDTi 195ch. Opel a annoncé au salon de Francfort 2013 le lancement prochain – mais pas encore effectif à la rédaction de cet article – d’une version 200ch/300Nm de ce même 1.6 SIDI turbo, permettant d’atteindre 235 km/h, la consommation normalisée étant annoncée à 6.7 L/100km. Le fringuant 2 litres turbo de 280 chevaux équipant l’Astra OPC n’est malheureusement pas au menu, et c’est dommage : il donnerait au Cascada des performances et un caractère dignes de ses lignes magnifiques.
La boîte automatique à 6 rapports équipant cet exemplaire offre des prestations acceptables, avec quelques points forts et quelques aspects irritants. J’ai apprécié sa propension à exploiter le couple moteur en tenant les rapports longs, évitant ainsi des rétrogradages intempestifs qui péjorent le confort de conduite. Elle s’adapte à la déclivité, maintenant des rapports courts en descente et rétrogradant pro-activement lorsqu’on ralentit. Si cette logique est agréable dans certaines situations, elle a aussi pour effet de bord de faire mouliner le moteur en deuxième en descente à basse vitesse, ce qui n’est guère agréable dans un quartier résidentiel au petit matin. Opel n’a pas jugé bon de doter le Cascada de palettes au volant, le salut – relatif – est donc à chercher dans la coulisse de changement manuel où l’on tire pour rétrograder et pousse pour passer le rapport supérieur. L’agrément et l’ergonomie ne sont pas comparables avec des commandes au bout des doigts.
La tâche du 1.6L SIDI n’est pas rendue facile par le poids du Cascada. Opel annonce avec une certaine désinvolture 1626 kg (équivalent DIN) pour le « modèle de base » (qu’on imagine être le 1.4 Turbo 140ch, faute d’une indication claire), mais notre version 170 chevaux avec finition Cosmo et plein d’essence pointait à 1780 kg sur nos balances, avec une répartition de 58.8% sur l’avant et 41.2% sur l’arrière. Avec 1577 kg vérifiés, l’Astra OPC ne brillait pas par sa légèreté, sa cousine a donc pris deux quintaux bien tassés. Il y a certes un mécanisme de capote et des panneaux de carrosserie allongés, mais c’est probablement dans les renforts de châssis qu’il faut aller chercher l’explication principale. Heureusement, la rigidité de l’ensemble est plutôt bonne, sans toutefois atteindre la perfection. On détecte parfois sur revêtement dégradé les mouvements de pare-brise ou de volant indicateurs d’une torsion de la caisse, mais eu égard à la définition placide de l’auto, le résultat est acceptable. Opel dit avoir ajouté des traverses d’acier venant rigidifier le soubassement et des profils renforcés dans les bas de caisse. Par rapport au cabriolet de la précédente génération chez Opel, l’Astra TwinTop, la structure du Cascada serait 41% plus rigide en torsion et 27% en flexion.