Essai Opel Adam: conçue pour Eve ?

Opel se lance avec l’Adam dans le segment des citadines chic.

 

Après l’électrique Ampera, le mini-SUV Mokka ou le cabrio chic Cascada, l’Adam permet à Opel de poursuivre l’offensive de la marque dans de nouvelles niches. Ce créneau de voiture urbaine branchée semble porteur, tant en terme d’image que de profitabilité. Dans le sillage de la Mini, Fiat avec la 500, Alfa avec la Mito ou Citroën avec la DS3 se sont engouffré dans la niche du succès. Donc l’Adam, avec un M sonore à l’Allemande, porte le prénom du fondateur de la marque Adam Opel. Ce qui est relativement singulier, on aurait imaginé qu’Opel fasse porter le nom du patriarche à un modèle plus cossu, couronnant la gamme. Mais non, la tâche lui incombe de faire preuve de jeunisme afin de séduire les urbains bourgeois-bohèmes. Seul salut pour l’ancien, ce modèle est développé et construit exclusivement en Allemagne.

Sans surprise, la recette de la personnalisation à outrance est donc reprise ici. Trois versions de bases, Jam, Glam et Slam que l’on interprète comme basique, chic et sport. Auxquelles les possibilités esthétiques et techniques semblent sans fin. Plus de 61 000 variantes extérieures et 82 000 intérieures sont proposées. Tout se choisit, du contraste du toit aux jantes, de la planche de bord au pommeau de vitesse. Les jantes peuvent recevoir un bâton coloré, comme c’est le cas sur notre modèle d’essai. Autre originalité, le ciel de toit intérieur peut être floral, à damiers ou étoilé de LEDs comme chez Rolls Royce ! La bonne nouvelle est dans les prix, qui sont très doux et rendent cette personnalisation abordable.

Pour la Jam, l’équipement de série comprend 6 airbag ainsi qu’une climatisation manuelle et des jantes de 16 pouces. La Glam plus féminine ajoute la climatisation automatique, le toit ouvrant, une clé personnalisée ainsi que le système audio IntelliLink. Enfin la Slam, sportive et haut de gamme, comprend le pack led, des jantes de 17 pouces et le châssis sport. Dans ces niveaux, le client est invité à choisir parmi 12 coloris, une vingtaine de jantes, 3 coloris de toit, 6 selleries, plusieurs ambiances (décors de tableau de bord, console centrale et panneaux de portes). Plusieurs éléments de personnalisation sont proposés en option comme les stickers, le ciel de toit, etc. ou sous forme de Packs.

De l’extérieur, les lignes sont à mon avis très réussies. La face avant tout en rondeur peut rappeler à certains la première Twingo. Le profil fait plus penser à la 500 tant dans les proportions que dans le style, mais son toit contrasté ajoute une touche d’originalité. L’arrière est tronqué, avec un porte-à-faux très court qui n’augure rien de bon pour le volume du coffre. Un côté sportif émerge également, avec des voies larges et très peu de porte-à-faux. L’ensemble est à croquer, très frais et les différents avis pris sont unanimes sur le style, avec une réserve toutefois pour le colori du modèle d’essai.

A l’intérieur, les sièges avant offrent un confort et un espace très correct. La première impression de finition est bonne pour une citadine, et les notes de personnalisation sont vraiment agréables à l’œil comme au toucher. La planche de bord et les contre-portes reprennent la couleur de la carrosserie, tout comme une partie du volant et le pommeau de vitesse. Esthétiquement et qualitativement c’est réussi. Le constat se gâte avec les places arrières, qui suffisent juste pour des enfants. Pour avoir testé, les miens n’ont pas vraiment été convaincus. Par le coffre non-plus, dont la capacité de 170 litres ne suffit qu’à très peu de situations. Pas possible d’enfiler un sac de commission ou un cartable un peu volumineux ! Donc nous avons en main un véhicule qui a été dessiné avant tout pour la mobilité individuelle. Ce qui n’est pas forcément une erreur marketing lorsque l’on observe le taux d’occupation des véhicules dans le trafic pendulaire. Les familles nécessitant une seconde voiture opteront de préférence pour l’Agila ou la Corsa dans la gamme Opel.

Au registre technologique, l’équipement de cette petite citadine est très complet. L’ensemble Radio-Navigation central nommé IntelliLink est de très bonne facture, avec une facilité de fonctionnement certaine et intuitive. L’écran offre une jolie résolution. Ce qui rentre frontalement en contraste avec l’autre écran d’information situé entre les compteurs. La seule faute de goût flagrante, avec des grosseurs de pixels d’un autre âge et une coloration rouge qui aurait fait fureur dans les années 90. Et je ne parle pas de l’affichage au démarrage, qui me signale si les phares ou essuie-glaces automatiques sont enclenchés, suite à quoi deux témoins de siège avec ceinture restent figés pendant dix secondes avant la délivrance.

Les autres options vont de l’assistance au parking à l’avertisseur d’angle mort, classiques mais rares sur de petits modèles. Il est à noter également que toutes les options de personnalisation extérieures comme intérieures sont nombreuses, sans être onéreuses. La majorité des packs esthétiques sont entre CHF 100 et CHF 300. La sono Infinity est à CHF 600 et de bonne qualité, la navigation à CHF 500. Un bon point également pour les commandes au volant, pratiques et intuitives.

  

Trois motorisations sont disponibles, toutes en essence. Un 1.2 de 70cv, et un 1.4 de 87 ou 100cv, toutes équipées d’une fonction Start/Stop, qui arrête le moteur au feu rouge. J’ai la chance d’avoir la version la plus puissante, et ce n’est pas du luxe. Il est à noter qu’Opel fait l’impasse sur le diesel, un signe que les normes Euro6 seront très difficiles pour les petits moteurs à mazout. Donc ce brave quatre cylindres en ligne atmosphérique va se donner beaucoup de peine à nous convaincre, mais va en faire et en avoir aussi, de la peine. La puissance n’est pas linéaire du tout, les hauts régimes semblent être une punition et le couple est délivré de manière aléatoire. J’entends par-là qu’en reprise, à un régime moteur convenu, l’on est jamais vraiment sûr de ce qui va se passer, hormis le fait que cela ne va pas être violent. Cette expérience m’a permis de découvrir l’étymologie du qualificatif mou pour un moteur, le mou étant synonyme de poumon. Et de l’air, ce moteur en brasse mais pas efficacement. Vivement un petit moteur turbocompressé qui pourra donner plus de couple et de punch !

Et c’est d’autant plus dommage que tout le reste est très réussi. La boîte de vitesse est précise, avec un étagement un tout petit peu trop long mais c’est le jeu pour maintenir une consommation normalisée basse. La direction est vive avec un bon retour d’information des roues, le point milieu est cependant un peu flou. La maniabilité est excellente, avec une vision périphérique dégagée et un rayon de braquage court (9.80m). Le châssis est joueur et donne de très bonnes sensations… à la descente. Une route de montagne met en exergue un freinage mordant ainsi que des liaisons au sol à la Mini. Empattement court, poids contenu, train avant mordant pour une bonne inscription et peu de roulis. L’amortissement est ferme mais pas dur, un tout petit peu sec en ville mais sans défaut de détente ou compression, ce qui le rend cohérent. Le test du ralentisseur se passe sans trop de fracas par exemple. Donc un châssis très réussi qui contraste avec un moteur faible et pas expressif.

Sur cet essai de 687km au total, la consommation mesurée était de 7.52L/100km pour 7.1 affiché. Officiellement cette Opel serait capable de 5.1L/100km, mais il est maintenant acquis que les chiffres officiels, dictés par les cycles normalisés pour l’Europe, ne reflètent pas la réalité. Cependant plus de 7 litres pour une citadine de 100cv est beaucoup, à mettre en perspective avec le fait que l’essai se déroule souvent dans des conditions plus sportives que la normale.

En conclusion, beaucoup de sex-appeal mais peu de Watts pour le Blitz. Adam peut être fier des départements de design et de marketing, moins du bureau d’ingénieur. Un défaut qui pourrait facilement être corrigé par un nouveau moteur. Mais le coup de cœur est là !

Configuration du véhicule

Prix de base: Opel Adam 1.4 Slam CHF 21’450
ADAM SLAM pack extreme CHF 1’400
Pack OPC Line CHF 1’400
Peinture brillante CHF 250
Paquet hiver CHF 340
Pack Multicolor LED CHF 120
Assistant de stationnement automatique CHF 750
Navigation Smartphone BringGo CHF 500
Infinity Sound System CHF 600
Pack visibilité CHF 150
Prime reprise – CHF 1000
Prix catalogue du véhicule d’essai CHF 25’960

 

Face à la concurrence

Opel Adam 1.4 Slam Citroen DS3 1.6 Vti So Chic Mini One Fiat 500 1.4 Lounge
Moteur 4 cylindres en ligne 1398cm3  4 cylindres en ligne 1598cm3 4 cylindres en ligne 1598cm3 4 cylindres en ligne 1368cm3
Puissance (ch / t/min) 100 / 6000 120 / 6000  98 / 6000 100 / 6000
Couple (Nm / tr/min) 130 / 4000  156 / 4200 153 / 3000 131 / 4250
Transmission Roues avant Roues avant  Roues avant  Roues avant
Boite à vitesses Manuelle, 5 rapports  Manuelle, 5 rapports Manuelle, 6 rapports Manuelle, 6 rapports
RPP (kg/ch) (11.35)  (9.58)  (11.79)  (10.05)
Poids DIN (constr.) (1135)  (1150)  (1155)  (1005)
0-100 km/h (sec.) 11.5 8.9  10.5 10.5
Vitesse max. (km/h) 185 190 186 182
Conso. Mixte (constr.) (5.1) (5.9)  (5.2)  (5.8)
Réservoir (l) 38  48 40 35
Emissions CO2 (g/km) 120 136 121 135
Longueur (mm) 3698  3948 3723 3546
Largeur (mm) 1720  1715 1683 1627
Hauteur (mm) 1484 1458 1407 1488
Empattement (mm) 2311 2464 2467 2300
Coffre (L) 170 285 160 185
Pneumatiques AV 195/55/R16 195/55/R16 175/65/R15 185/55R15
Pneumatiques AR 195/55/R16 195/55/R16 175/65/R15 185/55R15
Prix de base (CHF)  21450  22990 22500 21890
Prix de base (EUR)  15900  19270 16950 15950

Nos remerciements à GM Suisse pour le prêt de cette Opel Adam ainsi qu’à la concession Opel Milliet Crisser pour le soutien logistique.

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