Essai Volvo V60 T6
Pied dedans, pas de doute, ça pousse ! La boîte masque l’absence de couple à très bas régime avec des rétrogradages dont l’effet est radical. L’unique turbo ne permet d’atteindre le couple maxi qu’à 2100 t/min, ce qui est élevé aux standards actuels établis par Audi ou BMW, mais dès qu’il souffle dans les bronches du 6 cylindres en ligne de 3 litres, l’effet des 440 Nm est très efficace, avec une poussée constante et conséquente vers des vitesses qui ne le sont pas moins. La sonorité du moteur n’est pas omniprésente, mais des harmoniques flutées accompagnent les montées en régime et donnent une touche plaisante que certains V6 ne peuvent revendiquer. En conduite plus agressive, la gestion de la boîte montre ses limites et il devient préférable d’utiliser la sélection manuelle au levier pour forcer le maintien du rapport voulu, surtout en descente.
Ancien satellite de la galaxie Ford, Volvo appartient depuis Mars 2010 au constructeur chinois Geely, mais conserve une identité toute suédoise, du moins pour l’instant. Les nouveaux propriétaires chinois semblent avoir la sagesse de préserver l’ADN de la marque et l’utiliser comme un appréciable complément à son offre de produits pour le marché domestique chinois, le plus grand marché automobile mondial depuis 2009. Le gène dominant de Volvo est la sécurité, et la V60 est truffée – par le truchement d’options – de systèmes de sécurité actifs. Si l’on peut débattre philosophiquement de la déresponsabilisation des conducteurs par un excès d’assistances, il est plus objectif de se concentrer sur l’efficacité de leur fonctionnement.
Point de meilleur terrain d’essai que le trajet d’autoroute qui me ramène au bercail. Le confort est appréciable, l’isolation phonique excellence à l’exception d’un léger bruit aérodynamique en provenance du rétroviseur expérieur.
Le BLIS (Blind Spot Info System), un composant du Driver Support Pack à 3000 CHF, détecte à l’aide de caméras montées sous chaque rétroviseur la présence d’une automobile dans l’angle mort et vous en prévient par un avertisseur lumineux logé dans la garniture intérieure. Les ingénieurs de Volvo semblent avoir été contraints d’accepter des fausses détections pour rendre le système suffisamment sensible en toutes situations, elles abondent. Alors que les rétroviseurs extérieurs convexes sont une solution fiable depuis plus d’une décennie, le BLIS de Volvo est plus cher, plus complexe et fonctionne moins bien.