Essai Volkswagen Scirocco 1.4 TSi Retour gagnant ?
Une fois que les deux passagers arrière se seront contorsionnés pour accéder à leurs places, ils y trouveront suffisamment d’espace pour leurs genoux mais la garde au toit s’avère faible et la visibilité extérieure très restreinte. Vaut mieux ne pas toiser plus de 1.80 m !
Les dossiers arrière sont rabattables individuellement, permettant au coffre de moduler sa capacité en passant de 292 litres à 755 litres au maximum. Le plancher ne sera cependant pas plat. De plus, le seuil de chargement est très haut et la lunette étroite offre une vision très limitée vers l’arrière.
Même si le concept IRoc proposait des idées novatrices pour le traitement de l’intérieur, force est de constater que les vieilles recettes sont toujours les meilleures. Sans surprise l’habitacle offre une ergonomie au-dessus de tout soupçon et privilégie l’efficacité à la distraction, afin que le pilote se concentre sur la route.
Sous son capot estampillé du logo VW surdimensionné, le Scirocco abrite la dernière innovation du groupe inaugurée sur la Golf GT : la suralimentation par turbo ET compresseur volumétrique. D’une cylindrée de 1.4 l., ce quatre cylindres assisté de ses « soufflantes » permet d’offrir 160 CV à 5800 t/min et un couple de 240 Nm à 1500 t/min tout en conservant une consommation moyenne digne d’un chameau à ce niveau de performance. Le constructeur annonce une consommation mixte de 6.6 litres/100 km et la moyenne de notre essai, mêlant ville, autoroute et conduite sportive, atteint les 7.2 litres/100 km. Bel effort !
Accouplé à une boîte manuelle 6 vitesses, ce bloc débordant de couple à bas régime fait preuve d’une belle vivacité sur les 3 premiers rapports, permettant des accélérations franches et consistantes. Ensuite les choses se gâtent et le moteur s’essouffle. La faute est à imputer aux rapports 4 à 6, longs comme une traversée du désert, privilégiant la consommation aux sensations. Dommage sur une voiture à vocation sportive ! La commande de boîte est courte, précise et tombe parfaitement sous la main. Côté bande-son c’est aussi la désolation. Le ramdam du sèche-cheveux et du moulin à café est plaisant mais finit par couvrir presque totalement le reste.
Mais rassurez-vous, bien que son brio soit sacrifié sur l’autel de la préservation de l’environnement, ce 1.4 l. TSI de 160 CV demeure un excellent propulseur qui anime vaillamment la Scirocco en conduite normale. Pour amplement mériter le qualificatif de « sportif », il lui manque à mon goût cette rage que l’on retrouvait jadis sur les Corrado ou Golf G60…
A relever que notre coupé est également disponible avec une flamboyante version 200 CV du même moteur, qui accouplé à une boîte DSG à double embrayage devrait offrir un meilleur agrément que notre version 160 CV.
Le châssis du Scirocco reprend celui de la Golf V GTI, reconnu pour être l’une des références de la catégorie. Grâce à son centre de gravité abaissé, son poids contenu de 1295 kg et des voies élargies (35 mm à l’avant et 59 mm à l’arrière), notre VW pourrait s’attaquer aux virages avec célérité. Oui, « pourrait »… Parfaitement équilibré et sécurisant, le châssis est peu sensible aux transferts des masses et maîtrise bien la prise de roulis. Mais le fait d’avoir un train arrière plus large que l’avant sur une traction induit, en conduite sportive, un sous-virage important. Il faut dès lors bien veiller à lever le pied en courbe pour que le train arrière daigne se placer dans la trajectoire et permettre ainsi au train avant de toucher la corde.