Essai VW Golf VI 2.0 TDI: la voiture normale par excellence
Au chapitre technique, et grâce à la banque de solutions éprouvées du groupe VW, l’offre est généreuse. Trois moteurs essence 1.4 et 1.6 litres avec ou sans compresseur, proposent quatre niveaux de puissance : 80, 102, 122 et 160 chevaux. Comme il se doit la gamme comprend également un moteur diesel 2 litres TDi décliné en deux versions offrant 110 et 140 chevaux. La voiture est disponible en version traction ou quatre roues motrices, et finalement avec un choix de boite de vitesse manuelle et automatique à 5, 6 et 7 rapports.Toutes les combinaisons ne sont pas possible, mais il y a largement de quoi trouver son bonheur. La Golf GTi couronne cette gamme, avec son moteur essence 210 chevaux. Notre modèle à l’essai aujourd’hui possède le moteur diesel 140 cv avec boite manuelle 6 vitesses. Equipé d’un filtre à particule et injection à rampe commune, ce moteur délivre un couple de 320 Nm dès 1750 tr/mn et atteint la puissance maximale au régime de 4000 tr/mn.
Je ne suis pas un fan de la motorisation diesel, mais je ne suis pas non plus un grand connaisseur de la chose, mon opinion est probablement fondée principalement sur le nuage noir associé à cette technologie qu’à mes expériences passées limitées. Je commence donc ma semaine au volant de cette Golf avec la ferme intention de découvrir les avantages et inconvénients du diesel, dans un esprit ouvert et curieux. Abordons tout d’abord les aspects positifs, je ne constate aucun désagrément particulier lié à cette motorisation, pas d’odeur, pas de claquement désagréable, un fonctionnement rond adapté à cette voiture en quelque sorte. Sur la route, pour les trajets quotidiens, j’adopte une conduite souple et économique correspondant, me semble-t’il, à la philosophie de la voiture. Je passe le rapport supérieur tôt, et roule le plus souvent possible en 5ème ou 6ème. Ma déception commence à grandir, lorsque je constate que ce type de moteur fonctionne bien sur une plage de régime très limitée, en gros de 1600 tr/mn à 4000 tr/mn. En-dessous le moteur peine et parfois hoquette lamentablement. Au-dessus il manque très nettement de punch et la montée en régime s’avère interminable. Le résultat n’est pas très convaincant, les trajets dans nos campagnes imposent de très fréquents changements de vitesse. Il n’est par exemple pratiquement pas possible de rouler en 6ème à 80 km/h et la traversée d’un village ou le passage d’un rond-point oblige de redescendre en 3ème quand ce n’est pas 2ème dans certains cas.
La boite à vitesse montée sur cette voiture semble avoir des rapports très longs, ce qui réduit l’agrément de conduite. La conjonction d’une boite manuelle avec un moteur possédant si peu d’allonge ne me paraît pas adéquate. Je plonge dans le catalogue VW, et découvre que la boite double-embrayage DSG est disponible avec ce moteur. Cette dernière s’avère indispensable à mes yeux, suite à cette expérience, et de manière générale, je ne conseillerais pas la boite manuelle avec une motorisation diesel.
Pour en avoir le cœur net, j’effectue quelques kilomètres au volant d’une Golf de la même génération équipée du moteur essence 1.4 l TSI de 160 cv et de la boite DSG 7 rapports. Le contraste est saisissant, ce moteur fait preuve d’une belle vigueur avec une plage d’utilisation bien plus grande, certes bien aidé par une boite beaucoup mieux étagée et surtout offrant un mode automatique. La conduite plus reposée, tout en offrant des reprises agréables me semble convenir beaucoup mieux à la philosophie de la voiture. Question consommation de carburant, qui doit être une préoccupation importante d’un acheteur de diesel, sur plus de 1200 km de trajets variés, nous avons mesuré 7.12 litres/100 km ce qui peut paraître beaucoup. Cette consommation mesurée, correspond approximativement à la valeur annoncée par le constructeur pour des trajets en ville (7.3 litres/100 km). Pour terminer la comparaison avec la version essence 160 cv, cette consommation en ville est annoncée pour 8.1 litres/100 km. La version essence serait donc environ 10% plus gourmande d’une essence environ 7% moins chère en moyenne sur les 5 dernières années.
L’agrément de conduite procuré par la boite DSG 7 rapports est remarquable. La douceur des changements de vitesse offre un excellent confort. Le mode automatique est à la hauteur, il peut privilégier l’économie de carburant en sélectionnant un rapport élevé, tout en gardant de bonnes reprises grâce à un «kick-down» efficace. Sur autoroute, en cas d’accélération franche la boite passe instantanément de 7ème en 5ème. Le mariage de cette boite à vitesse et du petit moteur essence me paraît idéal.