Essai Bombardier Can-Am Spyder, le motoneige du bitume

En fait, le constructeur appelle cela l’Effet Y. En regardant le Can-Am depuis dessus, on se rend immédiatement compte de sa structure en Y. Les roues avant étant la partie supérieure de la lettre et la roue arrière sa partie inférieure. Pour le reste, l’Effet Y intègre une multitude d’attributs techniques pour obtenir cette stabilité exemplaire. Les technologies utilisées pour le Can-Am Spyder permettent de multiplier l’efficacité du contrôle dynamique et de la stabilité, permettant ainsi au pilote d’avoir encore plus confiance dans sa monture. Ce système s’appelle VSS (Système de stabilité du véhicule) et a été conçu en partenariat avec Bosch. Il intègre des fonctions telles que le SCS (Système de controle de la stabilité), le TCS (Système d’anti-patinage à l’accélération) et l’ABS (Système de freinage anti-bloquant). Le VSS réagit à la moindre perte de motricité et fait le nécessaire pour appliquer les corrections nécessaires. Le constructeur présente le Can-Am comme un corps avec quatre cerveaux. Le premier cerveau étant le VSS, les trois autres sont le DPS (Système de servodirection dynamique), l’EFI (Système d’injection électronique) et le DESS (Système de sécurité encodé numériquement). Les deux derniers sont assez évidents, mais le DPS mérite un complément d’information. Ce système fournit au conducteur une assistance variable qui ajuste les efforts de braquage nécessaire en fonction de la vitesse, de la charge et du couple. Par ce principe, le DPS améliore grandement la maniabilité et le confort, aussi à vitesse réduite. Ce véhicule hors du commun est vraiment à la pointe de la technologie actuelle.

Les premiers kilomètres passés et on commence à se sentir à l’aise. Quelques belles petites routes se découvrent devant mes yeux et j’ouvre les gaz en grand. L’accélération est franche et instantanée, atteignant en quelques secondes des vitesses qui nous feraient perdre notre permis de conduire. Attention toutefois au revêtement, car si l’adhérence devient précaire (humidité, gravier) vous risquez de laisser un peu de gomme au démarrage. C’est le côté impulsif d’une moto qui se révèle dans cet engin, le bicylindre Rotax poussant très fort et m’obligeant à me faire violence pour respecter les limitations. La prise au vent est importante cependant, gâchant le plaisir que procurent ces performances grisantes. L’autoroute n’est pas son terrain favori, il faudra donc privilégier les routes cantonales pour vos trajets quotidiens ou balades.

Retour sur le réseau secondaire et on découvre un plaisir immense de conduite. Le Can-Am Spyder est extrêmement ludique, surtout quand les virages approchent. Contrairement à la plupart des voitures, la moindre courbe deviendra un moment exhaltant. On ressent extrêmement bien les forces latérales que notre corps va devoir encaisser. Ces forces sont d’autant plus présentes que nous ne pouvons pas pencher le véhicule comme ca serait le cas en moto. Pour s’assurer de ne pas trop perdre de vitesse en courbe, il faudra donc appliquer la même méthode qu’en motoneige ou scooter des mers, c’est à dire balancer son corps à l’intérieur du virage, “se déhancher”, afin de faire contrepoids. En conduite “cool” ca ne pose pas de réel souci si vous ne le faites pas, mais à rythme soutenu, vous perdrez un peu de plaisir et d’efficacité. Il serait d’ailleurs très intéressant de tester ce véhicule sur un circuit relativement rapide pour repousser les limites et se procurer des sensations encore plus fortes.  Encore un point positif de l’effet Y: l’excellente stabilité au freinage, même très appuyé. D’ailleurs les freins sont excellents et leur mordant est sans faille, du moins en utilisation sur route ouverte. Quand à la consommation en utilisation mixte, elle se situe aux environs de 7L/100km, ce qui reste raisonnable pour un véhicule de loisirs.

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