La Subaru Impreza WRX: le meilleur rapport qualité/prix/performance du marché ?
Subaru, la marque aux six étoiles (aucun rapport avec les districts valaisans malgré le fait que la marque soit très présente dans ce canton), lançait sur le marché en 1993 la première Subaru Impreza. Deux ans après, le constructeur nippon était sacré champion du monde des rallyes et ce trois années de suite : 1995, 1996 et 1997. Depuis, Subaru est resté aux avants postes de cette discipline sans toutefois renouer avec le titre suprême. Peut-être que cette nouvelle Impreza leur permettra de changer la donne en 2008. De notre coté, nous allons nous intéresser au modèle phare de la gamme, l’Impreza WRX. La combinaison de la sportivité et de la raison, sans atteindre les extrêmes de la version STi qui, elle, arrivera sur le marché Suisse lors du prochain Salon de l’Automobile de Genève en Mars 2008.
Durant les quatorze dernières années, la ligne de l’Impreza a beaucoup évolué tout en gardant un fil rouge de berline tri-corps permettant de regrouper les différentes générations dans une même famille. Automne 2007, coup de tonnerre, la nouvelle Impreza fait son entrée sous l’apparence d’un hatchback. Toujours une berline compacte, mais cette fois un hayon vient compléter les 4 portes. La version break qui était disponible en parallèle à la berline a disparu du catalogue. Les passionnés crient au scandale ! Ce n’est plus une Impreza, mais comme tout changement flagrant, il faut un temps d’adaptation pour calmer les foules. La voila devant nous dans sa robe anthracite qui lui va à merveille. Effectivement, au premier coup d’œil, cela fait un choc, mais l’esprit sportif est préservé, surtout avec l’énorme prise d’air sur le capot moteur. Les lignes arrondies et fluides rendent cette Impreza plus douce et plus discrète, lui conférant également plus de classe, moins brute que sa devancière. Finalement, malgré ce changement radical, elle porte bien son nouveau style. Il y a quand même une chose qui dérange mes rétines: la taille “camionesque” des rétroviseurs.
Installé à bord, on constate que tout a été simplifié, point de fioritures. C’est sobre, présente plutôt bien, malgré l’omniprésence de plastique dur. On est loin des standards germaniques, voire européens, mais il faut reconnaître que pour le tarif, il n’y a rien à redire. Juste devant nos yeux, le grand compte-tour placé au centre du tableau de bord est très lisible et revendique clairement les ambitions sportives de la japonaise. La console centrale est garnie des commandes de climatisation automatique ; juste au-dessus se trouve l’écran tactile de l’appareil combiné audio et navigation. Cet ensemble se compose d’une radio AM/FM, d’un lecteur CD/DVD/MP3/WMA et de 10 haut-parleurs. Il permet aussi d’afficher la consommation et diverses fonctions relatives au véhicule. Les sièges baquets sont très confortables, même sur des longs trajets, avec un bon maintien latéral lorsque vous profiterez pleinement de cette Subaru sur les petites routes sinueuses de nos régions montagneuses.
L’habitacle est particulièrement spacieux autant à l’avant qu’à l’arrière où trois adultes pourront facilement prendre place. Même constat concernant le coffre, avec sa capacité de 301 litres, vous n’aurez pas de soucis à caser les bagages de toute la famille. En cas de besoin, la banquette arrière se rabat en deux parties (60/40) et porte la contenance à 1216 litres. Petit clin d’oeil aux lecteurs assidus d’Asphalte.ch, les sièges avant sont bien entendu réglables malgré le fait que le frein à main se donne des allures Viperesques une fois actionné.
Subaru, fidèle aux moteurs Boxer, nous propose un 4 cylindres turbocompressé de 2,5 litres développant 230cv à 5’200t/min avec un couple maximum de 320 Nm à 2’800 t/min. Ce moteur à double arbre à cames en tête est équipé du système AVCS (Active Valve Control System) qui régule le temps d’ouverture des soupapes et commande la quantité d’admission dans les cylindres. Ainsi, le couple est optimal à tous les régimes, avec un surplus de puissance une fois haut dans les tours. On tourne la clé et le bruit typique du 4 cylindres à plat se fait discrètement entendre. A aucun moment il ne devient insupportable pour nos oreilles, même sur autoroute. Légère accélération et la voiture réagit rapidement, la puissance est bien au rendez-vous. En continuant à ce rythme on constate que le moteur est très linéaire et monte dans les tours sans brutalité.
Au fil des ans, l’Impreza s’embourgeoise tout en gardant les performances d’une vraie sportive. La différence par rapport à la génération précédente est plus marquée qu’elle ne l’était auparavant. On pourrait presque parler de fracture. Il est probable que la stratégie du constructeur nippon soit de rendre cette nouvelle Impreza WRX plus polyvalente dans son utilisation afin d’attirer une clientèle plus sage. Les irréductibles des sensations fortes n’hésiteront alors plus à casser leur tirelire pour la version STi. Quid de la consommation me direz vous ? Les données constructeurs annoncent une moyenne de 10,4 l/100km en cycle mixte. A la fin de notre essai, l’ordinateur de bord nous indiquera 11 l/100km et un petit calcul après le passage à la pompe nous amènera à 11,3 l/100km. En se référant aux informations de l’ordinateur, nous avons constaté qu’il était très facile d’augmenter ou de diminuer ce chiffre de 0,5 l/100km en fonction du style de conduite adopté. Peu avare en sensations, cette Impreza WRX sait rester relativement sobre.
La découverte de cette nouvelle Subaru continue et nous arrivons sur une portion plus sinueuse de notre balade, le terrain de jeu favori de notre WRX. La traction intégrale permanente “Symetrical AWD” est proposée depuis 35 ans sur les véhicules de la marque et cela va de soi, a subi bon nombre d’améliorations depuis sa création. Vous ajoutez à cela le positionnement du moteur, du fait de sa conception à plat, dans la partie inférieure de la voiture afin d’abaisser le centre de gravité et vous obtenez une tenue de route excellente. Sans attaquer, la voiture donne l’impression de prendre un peu de roulis. En fait c’est le confort des occupants qui est mis en avant tant qu’on ne la provoque pas en abusant de la pédale d’accélérateur.
Dès que le rythme s’accélère, on se rend bien compte que cette nouvelle Impreza mérite son suffixe WRX. La stabilité en courbe et la motricité sont impressionants. Les virages s’enchaînent sans soucis, à se demander si l’efficacité n’est pas proportionnelle à la vitesse de passage en courbe. Attention toutefois à ne pas trop jouer avec le feu, la limite peut être rapidement dépassée, malgré que la voiture soit équipée d’un système de contrôle électronique de la dynamique de conduite. C’est quand on repousse les limites que l’on constate l’efficacité de la traction intégrale. Sur des routes connues, la différence de motricité est flagrante à comparer avec la Volvo C30 T5 qui est une simple traction à puissance égale. Ces performances sont en partie obtenues grâce au relativement faible poids pour une voiture de cette catégorie. Le constructeur japonais indique un poids à vide, sans conducteur, de 1450kg. A l’aide de nos “Corner Scales“, nous avons pesé cette Impreza WRX à 1423kg. Les freins ne sont pas en reste, ils sont très efficaces et très endurants, mais pourraient avoir un meilleur mordant.
En règle générale, après autant de points positifs, les choses se compliquent quand il faut parler prix… et bien là ce n’est pas le cas. A 39’500 Francs Suisses, son tarif est quasi imbattable, sans compter que l’unique option disponible est la peinture métallisée. Tous les équipements précédemment énumérés sont de série dans cette Impreza WRX. La seule concurrente qui se situe dans la même catégorie de prix est la Mazda 3 MPS. Plus puissante et moins chère, je trouve le rapport qualité/prix/performance moins intéressant du fait que c’est une traction avant. Avec de telles puissances et leurs vocations sportives, il n’est pas négligeable d’avoir une tenue de route exceptionnelle que seules les quatres roues motrices peuvent nous apporter. La Volvo C30 T5 est nettement moins sportive, comme nous avons pu le constater lors de notre récent essai, et le constructeur suédois a voulu encore plus privilégier le confort. Ceci m’amène à la conclusion que cette Subaru est le meilleur rapport qualité/prix/performance actuellement proposé sur le marché et ce n’est pas Bernhard Russi qui nous contredira !
Face à la concurrence
Subaru Impreza WRX | Mazda 3 MPS | Volvo C30 T5 | Audi S3 | |
Moteur | 4 cyl, 2457cm3, Turbo | 4 cyl, 2261cm3, Turbo | 5 cyl, 2521cm3, Turbo | 4 cyl, 1984cm3, Turbo |
Transmission | Intégrale permanente | Traction avant | Traction avant | Quattro |
Boite de vitesse | 5, mécanique | 6, mécanique | 6, mécanique | 6, mécanique |
RPP (kg/ch) | 6.30 | 5.70 | 6.18 | 5.77 |
Poids à vide (constr.) | 1423kg (1450 kg) | (1483 kg) | (1422 kg) | (1530 kg) |
Puissance (ch/régime) | 230 / 5200 | 260 / 5500 | 230 / 5000 | 265 / 6000 |
Couple (Nm/régime) | 320 / 2800 | 380 / 3000 | 320 / 5000 | 350 / 2500 |
0-100 km/h | 6.5 sec | 6.1 sec | 6.7 sec | 5.7 sec |
Vitesse max. | 209 km/h | 250 km/h | 240 km/h | 250 km/h |
Conso. mixte (constr.) | 11.3 (10.4) | 13.8 (9.7) | 11.4 (8.7) | (9.1) |
Pneumatique | 205/50 R17 | 215/45 R18 | 205/55 R16 | 225/40 R18 |
Prix de base (CHF) | 39’500 | 36’900 | 44’750 | 54’900 |
Prix de base (EUR) | 31’500 | 27400 | 32050 | 41300 |
Remerciements à M. David Stutz de Emil Frey Genève pour le prêt de cette Subaru Impreza WRX.
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