Nous essayons le sommet de la gamme C30, la T5.
J’ignore ce que la marque Volvo vous inspire, mais moi une image me vient immédiatement à l’esprit : un beau break au design taillé à la serpe, l’arrière affublé d’un autocollant “les routiers sont sympas” et le crochet de remorquage camouflé sous une balle de tennis ! Eh oui, c’était un peu ça les Volvo de ma jeunesse. Puis en 2002 et 2004, deux concept cars voient successivement le jour : la SCC et la 3CC. Volvo serait sur le point de produire une petite compacte et en les voyant, on remarque tout de suite le lien de parenté avec la 480 présentée au Salon de Genève en 1986. En remontant dans les souvenirs de mes parents, on peut même y découvrir des ressemblances avec le sublime break de chasse P1800 ES produit au début des années 70. Janvier 2006, Salon de Detroit, tout cela se confirme avec le Concept Car de la C30. La version définitive sera – enfin – dévoilée à l’automne de la même année au Mondial de Paris avec très peu de différences. Volvo a osé là où d’autres affichent plus de réserve.
Le profil fluide de la C30 ne peut laisser indifférent ; soit on aime, soit on déteste. Moi j’aime beaucoup et encore plus quand je découvre notre modèle d’essai équipé du body-kit, des magnifiques jantes 18” et d’une peinture bi ton. L’ensemble lui donne un look hyper agressif, mais est-ce que le ramage vaudra le plumage ? Patience ! Ne cherchez pas, même en la regardant sous tous les angles, impossible de trouver une similitude avec les compactes actuellement proposées sur le marché. L’avant ressemble à un serpent prêt à avaler sa proie. Dans notre cas, ce sera l’asphalte des routes de Suisse Romande. Sa lunette arrière est unique et ce sera probablement cette partie de la voiture qui vous aidera à décider si oui ou non vous aimez le look de cette petite suédoise. Personnellement je la trouve craquante (comme un Krisprolls) et unique. Les doubles sorties d’échappement finalisent le design sportif de la voiture.
A bord, c’est la course aux options, à l’image de ses concurrentes allemandes. GPS, volant multifonctions, autoradio high-tech, climatisation automatique. Les commandes de cet arsenal sont regroupées sur la console centrale en “lame de couteau”. Fidèle à la tradition scandinave en matière de design, le style est original, moderne et simple, très tendance je trouve. La finition de notre modèle 2007 est de très bonne facture et selon les informations transmises par le représentant de la marque à Genève, le modèle 2008 sera encore amélioré, avec une console légèrement modifiée. L’intérieur cuir, disponible en option, est de plutôt bonne qualité avec cependant quelques détails de finition qui mériteraient plus d’attention de la part du contrôle qualité dans un véhicule de cette gamme.
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L’auto est une stricte 4 places mais on est confortablement assis autant devant que derrière. Néanmoins il ne faudra pas être trop grand pour se glisser à l’arrière, et le terme “glisser” est bel est bien le bon, car le principe de rabattage des sièges avant n’est vraiment pas très pratique. Le coffre quant à lui est raisonnablement spacieux (251 litres), avec en plus un compartiment “caché” à la place de la roue de secours. Sièges arrière rabattus, on obtient une surface de chargement plate atteignant le volume de 894 litres. L’ouverture est étroite avec un seuil haut perché.
Cependant, après tous ces détails esthétiques et pratiques, une chose est sûre, vu de l’intérieur, pas une once de sportivité. L’assise des sièges est confortable mais le maintien latéral fait cruellement défaut. L’impression ressentie est plus proche de l’intérieur cossu et confiné d’un jet privé que de la brutalité du cockpit d’un avion de chasse. Dommage, le style affirmé de l’extérieur laissait augurer plus d’audace dans le traitement de l’intérieur.
Incontestablement, le design de cette Volvo C30 est très original ; voyons si c’est aussi le cas pour sa mécanique. La gamme se compose de motorisations allant du 1.6 100ch au 2.5 Turbo de 220ch, et encore une nouveauté pour 2008, la puissance de ce dernier sera passée à 230cv. Néanmoins il n’a rien de très exclusif, puisqu’il équipe aussi sa cousine germaine la Ford Focus ST. L’originalité il faudra aller la chercher sur la version Flexifuel qui permet de rouler à l’essence sans plomb et au Bioéthanol. Mais pour notre essai, nous avons opté pour la puissante C30 T5. Le 5 cylindres turbo de 220 chevaux ronronne paisiblement pendant que je m’installe aux commandes.
Je rentre sur l’autoroute et tout de suite je constate le silence régnant dans l’habitacle. Le moteur est performant, les reprises sont très bonnes même en 5ème ou 6ème. C’est vif et coupleux (couple maxi à 1500 t/min) mais rien ne sert de vouloir aller titiller la zone rouge, car arrivé haut dans les tours la fougue du 5 cylindres s’essouffle un peu. Pas grave, je me cale en 6ème et continue mon chemin. A ce rythme les kilomètres sont avalés sans s’inquiéter de la fatigue potentielle. Mais il est temps de rejoindre les petites routes. Quelques enfilades, et rapidement notre belle suédoise montre ses limites en motricité. C’est une traction et elle le fait sentir. La trajectoire est vague, la direction flotte quelque peu. Ralentissons le rythme et profitons du couple du 5 cylindres. La commande de boîte à vitesses est ferme, mais peu précise. Bien entendu, une fois encore, c’est tout à fait correct pour Monsieur et Madame tout le monde en usage quotidien. Gardez votre agressivité, ou devrais-je dire votre énergie, pour la dépenser lors de votre balade dominicale en VTT. Le freinage quant à lui est excellent, très endurant et progressif.
Coté pile : extérieur sportif. Coté face : intérieur confortable. Aucun doute possible, après ce tracé sinueux c’est le côté face qui l’emporte. C’est un peu comme une boisson très connue dans les années 90 dont le nom commençait par Canada. Elle a le look d’une sportive, elle a le moteur d’une sportive mais ce n’est pas une sportive. Tout nous conforte dans l’impression de jet privé. Bien heureusement elle ne consomme pas autant qu’un avion ; l’ordinateur de bord nous indique une moyenne de 10,9 L/100km. Tout au long de l’essai, en exploitant tous les types de conduite, nous avons calculé une consommation de 11,4 L/100km, tout juste de quoi avaler 500km entre deux pleins du réservoir de 62 litres.
Notre modèle d’essai était très bien doté mais bon nombre d’équipements sont en option. Le prix de départ est très correct, la T5 Kinetic démarrant sous la barre fatidique des 40’000 CHF, et saute à 45’000 CHF dans la finition Summum de notre modèle d’essai. A cela s’ajoute un peu plus de 10’000 CHF pour avoir toutes les assistances électroniques, la hi-fi, le téléphone, etc … Jusqu’ici, ça reste raisonnable.
L’addition prend clairement l’ascenseur quand on choisit le paquet Styling, composé du body-kit, des grosses sorties d’échappement et des magnifiques jantes 18”, qui est facturé presque 6’000 CHF. Néanmoins les photos le montrent bien, avec ces accessoires extérieurs, la Volvo C30 est vraiment magnifique. Facture finale : 62’205 CHF pour une voiture originale et unique dans son genre. Une excellente routière avec laquelle vous partirez découvrir la Suède sans avoir besoin de prendre un billet première classe chez Scandinavian Airlines.
Face à la concurrence
| Volvo C30 T5 | Audi A3 3.2 | BMW 130i | |
| Moteur | 5 cyl, 2521cm3, Turbo | 6 cyl, 3189cm3 | 6 cyl, 2996cm3 |
| Transmission | Traction avant | Intégrale Quattro | Propulsion |
| Boite de vitesse | 6, mécanique | 6, mécanique | 6, mécanique |
| RPP | 6.18 | 7.28 | 5.47 |
| Poids (à vide) | 1422 kg | 1820 kg | 1450 kg |
| Puissance (ch / régime) | 230 / 5000 | 250 / 6300 | 265 / 6600 |
| Couple (Nm / régime) | 320 / 1500-5000 | 320 / 2500 | 315 / 2750 |
| 0 – 100 km/h | 6,7 sec | 6,4 sec | 6,0 sec |
| Vitesse max. | 240 km/h | 250 km/h | 250 km/h |
| Conso mixte (constr.) | 11.4 (8.7) | (10.5) | (8.3) |
| Longueur (mm) | 4252 | 4214 | 4239 |
| Largeur (mm) | 1782 | 1765 | 1748 |
| Hauteur (mm) | 1447 | 1421 | 1421 |
| Pneumatiques | 205/55 R16 | 225/45 R17 | 205/50 R17 |
| Prix de base (CHF) | 44’750 | 51’590 | 50’300 |
| Prix de base (EUR) | 32’050 | 37’700 | 35’900 |
Remerciements à M. Adrian Berweger et M. Sascha Heiniger de Volvo Suisse pour le prêt de cette Volvo C30 T5, ainsi qu’à M. Pierre Petey de Autobritt Automobiles à Genève pour la logistique.
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