Essai comparatif Maserati Quattroporte III, IV & V: dodici porte !
Mais il est temps de réveiller la belle. Contact, le siège conducteur prend sa position automatiquement. Moteur ! Un son rauque traverse l’échappement. De l’intérieur, le double vitrage et le capitonnage de l’habitacle atténuent passablement le son. Toutefois, les vocalises du V8 se font entendre lorsque nous taquinons les hautes révolutions. Nous démarrons. La boîte séquentielle, surtout en mode automatique, est déroutante et demande un certain temps d’adaptation. Par ailleurs, afin de ne pas cirer l’embrayage, il faut doser de manière précise les gaz pour que la voiture démarre franchement, sans brouter ou ruer dans les brancards. Sur la route, l’équilibre de l’auto et son agilité sont bluffants pour un monstre de plus de 2 tonnes. La répartition de poids entre les essieux avant et arrière est idéale et le comportement très sain.
Une fois à bonne température, il est temps de tester ce V8 qui partage son bloc avec la Ferrari F430. Très progressif et coupleux, il chauffe sa voix jusque vers 3’000 t/min puis envoie les décibels à partir de 3’500 t/min. Toutefois il reste plus discret que celui de la 430 à haut régime, philosophie de l’auto oblige. Mais au passage dans un tunnel en ouvrant les fenêtres, le chant est très agréable. Outre le son, les 400 chevaux se font bien présents également. Le paysage défile très vite et la sensation de vitesse à bord nous oblige à être attentifs afin de ne pas se ruiner au passage devant un éventuel photomaton.
Sans conteste la berline de prestige offrant le plus d’agrément, la Quattroporte V se pose en alternative aux grosses allemandes statutaires et aseptisées. De part sont originalité et son exclusivité, elle se rapproche plus d’une Jaguar XJ. Dans la lignée Quattroporte, elle représente à sa manière la synthèse des deux versions précédentes, à savoir un confort hors pair avec des performances de premier plan. Ajoutez à cela une ligne sculpturale et un luxe que seuls les Italiens peuvent vous offrir.
Et voilà, les trois dernières générations de Quattroporte sont réunies. Nombreuses sont les similitudes stylistiques, notamment le traitement de la face avant et le dessin des jantes. L’évolution du style sur les 20 ans séparant la plus ancienne de la plus récente apparaît clairement, passant d’une interprétation du concept très masculine, robuste et brute à une sculpture sur quatre roues offrant des performances de GT. Cette recette reste le terreau de la Quattroporte, et ce depuis plus de 40 ans. Cette fusion entre le caractère exclusif d’une voiture, le charme de ses formes et les performances de son moteur a jusqu’à ce jour confirmé le succès d’une formule gagnante.
Petit récapitulatif technique où bien sûr la passion nous empêchera de parler de prix et de consommation d’essence …
Données techniques
Maserati Quattroporte III | Maserati Quattroporte IV | Maserati Quattroporte V | |
Année | 1984 | 1998 | 2004 |
Moteur | V8, 4930cm3 | V8, 3217cm3, bi-turbo | V8, 4244cm3 |
Puissance ch / régime | 280 / 5800 | 335 / 6400 | 400 / 7000 |
Couple Nm / régime | 417 / N.C. | 450 / 4400 | 451 / 4500 |
Transmission | Propulsion | Propulsion | Propulsion |
Boite de vitesses | Automatique (3) | Mécanique (6) | Séquentielle (6) |
Longueur | 4980 | 4550 | 5050 |
Largeur | 1890 | 1810 | 1900 |
Hauteur | 1390 | 1380 | 1440 |
Poids | 2020 kg | 1560 kg | 1860 kg |
RPP [kg/ch] | 7.21 | 4.65 | 4.65 |
Vitesse max. (km/h) | 230 | 270 | 275 |
Remerciements aux propriétaires respectifs pour la confiance accordée en nous laissant leurs belles italiennes.
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