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Essai comparatif Maserati Quattroporte III, IV & V: dodici porte !

Prenons place à bord. L’aspect brut du design extérieur fait place au raffinement. Le cuir et le bois sont omniprésents et le ciel de toit est revêtu de moquette. Les sièges, ou devrions-nous dire les fauteuils, sont enveloppants et moelleux, dignes du cigar lounge du Queen Mary 2. Vous souvenez-vous de cette publicité pour une lessive avec le petit nounours en peluche qui tombe sur une pile de linge préalablement lavée avec un adoucissant ? Dans ce salon roulant, nous sommes le nounours et les sièges la pile de linges. C’est hallucinant ! Grâce à l’empattement de 2.80 m, l’espace à bord est très généreux et convie aux longs trajets. En dépit de son âge, l’électronique est très présente à bord : vitres et sièges électriques, verrouillage centralisé depuis l’intérieur, ouverture électromagnétique du coffre et de la trappe à essence, climatisation, etc … Il ne manque que le minibar et un téléviseur à tube ! Cette lacune a d’ailleurs été comblée avec la version Royale dès 1986.

Le moment est venu de tourner la clé de contact. Heureusement que nous assistons avec attention au réveil des 8 cylindres ! Nous aurions crû au démarrage d’un gros V8 de bateau ! L’échappement ANSA modifié de cette Quattroporte chante aussi bien que celui d’un Riva sur le lac de Côme. Entre l’image et le son, c’est sûr, plus moyen de passer inaperçus ! Nous levons l’ancre. Euh pardon !! Nous desserrons le frein à main et mettons le sélecteur de vitesses sur ” D “. Une légère accélération ne suffira pas à faire avancer le navire, mais, en y mettant un peu plus d’énergie, les deux tonnes commencent gentiment à se mouvoir. La voiture se manie avec une relative facilité. Cependant, compte tenu de ses dimensions, elle sera plus à l’aise sur autoroute ou en campagne que dans le tumulte urbain. La démultiplication de la direction ainsi que le diamètre important du volant obligent à exécuter de nombreux tours afin de braquer les roues. Respect au chauffeur capable d’exécuter un créneau au centre ville de Lausanne.

Essai Maserati Quattroporte mk3

Coup d’oeil sur les manomètres, les conditions optimales sont réunies dans la salle des machines. Il est temps d’évaluer notre vaisseau à toute vapeur. Une fois passé les 3’000 t/min, les 280 CV sont bien présents ; malgré le poids de la voiture les prestations sont bonnes. L’amortissement est très souple, provoquant de nombreux mouvements de caisse ne péjorant en rien la tenue de route en conduite normale.

Par contre, le freinage demande une bonne capacité d’anticipation. A l’instar d’un bateau, la Quattroporte III se contente de ralentir plutôt que de s’arrêter franchement. Il est également vivement conseillé de ralentir avant d’inscrire l’auto dans les courbes, sans quoi elle s’éloignera irrémédiablement de la trajectoire idéale et prendra beaucoup de roulis. Un look seventies, un agencement luxueux, un confort de première classe, cette Quattroporte 3e du nom incite au voyage paisible dans le ronronnement de son 8 cylindres en V.

1993. Fiat rachète Maserati à de Tomaso, atteint d’une maladie grave. La production de la Quattroporte III, dans sa version Royale (ultra-luxueuse) a cessé depuis 4 ans. Parmi les premières opérations stratégiques, le nouveau propriétaire s’attache à revoir de façon radicale la berline quatre portes, qui sera présentée au Salon de Turin à l’automne 1994 sous l’appellation traditionnelle de Quattroporte. La technique sera celle de la Biturbo, série à succès créée par de Tomaso au début des années 80. Les premières versions seront motorisées par un V6 bi-turbo de 284 CV. En 1996, la version Ottocilindri sort avec, sous le capot, un V8 bi-turbo de 335 CV issu du coupé Shamal.

Essai Maserati Quattroporte mk4

En 1997, Fiat réunit à l’intérieur d’un même groupe les ennemis de toujours, Ferrari et Maserati. Ferrari a pour mission de fiabiliser la Quattroporte, finaliser le projet de coupé qui deviendra la 3200 GT et moderniser les chaînes de production. Près de 400 sous-ensembles de la Quattroporte seront améliorés. Après la fermeture durant 8 mois des usines de Modène pour rénovation, la Quattroporte (re-)sort sous l’appellation “Evoluzione”. De 1994 à 2001, très exactement 2’400 Quattroporte IV seront produites, toutes versions confondues.

L’exemplaire de notre essai date de 1998 (série Evoluzione), V8 bi-turbo, 3217 ccm, 335 CV, BM6, (258 exemplaires produits). D’emblée les dimensions de la Quattroporte IV étonnent. Plus compacte que ses deux consoeurs (4.55 m le longueur, 1.81 m de largeur) sa ligne cunéiforme signée Marcello Gandini laisse transparaître plus de sportivité. L’esprit Quattroporte est bien là, mais le côté imposant est oublié avec ce modèle. Les formes sont toujours anguleuses, mais le gabarit bien plus petit lui donne un aspect de finesse avec une certaine classe. A noter le dessin du passage de roue arrière façon Lamborghini Diablo ou Maserati Shamal. L’artistique rejoint le pratique : cette découpe permet d’avoir des portières arrières plus longues favorisant ainsi l’accessibilité aux places arrières.

Essai Maserati Quattroporte mk4

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