Essai Citroën C2 VTS – Superloeb returns ?
La C2 VTS qui nous intéresse ici est une série spéciale “Superman returns”, sortie pour le film éponyme, trahie en l’occurrence par un sticker que certains trouveront probablement un peu présomptueux. Renseignements pris, le pack Superman comprend un sac à dos, un sac de gym, un étui de ceinture, une pochette range-CD, un t-shirt, une casquette et le poster du film. La belle affaire. Pour faire bonne figure, un GPS amovible Garmin C320 faisait tout de même partie de la fête. Mise à part le dit sticker, rien ne distingue la Superman de la VTS, et on peut presque en dire autant de la VTS par rapport à la C2 de base. Il faudra l’oeil averti du connaisseur pour identifier les jantes spécifiques à la VTS et le discret kit carrosserie. Personnellement, j’aime bien cette sobriété, mais c’est vrai que certains regretteront un petit manque d’exclusivité. Le plus dommage est qu’on n’ait plus revu la double sortie d’échappement de la version Racing, une autre série spéciale, spécifique à la Suisse.
Intérieur
Le premier coup d’oeil n’est pas très engageant, il faut bien le reconnaître. Le tableau de bord, avec ses plastiques durs et fragiles, son compteur de vitesse digital et son compte-tours de CX, prête à sourire plus qu’il n’impressionne, surtout lorsqu’on actionne le clignotant … un vortex temporel vous transporte soudain en 1980 et vous voilà en train de jouer au PacMan originel. Une véritable fontaine de jouvence cette VTS ! Au rayon ergonomie, si la dotation de série prévoit un autoradio CD avec commandes au volant, on regrettera simplement que les commandes en question soient un commodo supplémentaire, plutôt que des boutons sur le volant, plus pratique à mon sens car évitant tout risque de mauvaise manipulation avec la commande de lève vitre par exemple. Heureusement qu’une boite séquentielle avec palettes au volant n’est pas au programme, sinon à force d’agiter nos doigts dans tous les sens on finirait par ressembler à des poulpes! Au rayon ergonomie toujours, les commandes de vitres situées un peu trop loin et trop bas, sans doute pensées pour les tentacules du dit poulpe …
Fort heureusement, les choses s’améliorent une fois assis au volant. Cela commence par un volant réglable en hauteur et profondeur, idem pour les sièges (uniquement conducteur pour la hauteur, hélas) qui, s’ils apparaissent quelconques à priori, assurent au final un maintien correct et une bonne position de conduite. Notre regard se pose alors sur une shift light aussi flatteuse pour l’ego que pratique pour optimiser les passages de rapports, nous y reviendrons. Si la console centrale semble un tantinet fragile, coupez vous bien les ongles, elle est en revanche plutôt jolie pour la catégorie, même si certains lui reprocheront son allure un peu triste (qui a dit allemand?). Côté pratique, il faut bien admettre que la petite C2 est plutôt débrouillarde : grâce à la banquette modulable, on peut reculer les sièges, individuellement au besoin, pour avoir de la place pour le transport de personnes, ou les avancer pour faciliter le transport d’objets plus encombrants (224L). On pourra carrément les replier entièrement et obtenir un fond plat, vraiment pratique et un volume utile de plus de 500L. Il faudra toutefois faire attention, sièges reculés au maximum, aux glissières qui peuvent rentrer dans les jambes, ce qui n’est pas vraiment des plus agréables, surtout que les arrêtes sont plutôt saillantes. Enfin, on appréciera une dotation de série tout à fait correct pour le gabarit, avec encore une climatisation, ordinateur de bord, volant cuir et pédalier et pommeau de vitesse en aluminium.
Moteur – Boîte
Dès l’allumage, la sonorité flatte l’oreille, avec un bruit typique de 4 pattes vindicateur et présent. Ici, point de système complexe de chambre de résonance de Helmholtz ou de clapet actif, Citroen s’est contenté d’enlever l’insonorisation du capot moteur. Simple et efficace. Petite déception lors des premiers tours de roues, les normes de sécurité et la loi implacable des crash tests ont considérablement alourdi l’auto, qui atteint à présent 1162kg, quand la Saxo VTS qui la précédait ne faisait que 1010kg. Pour pallier en partie à cet embonpoint, les motoristes ont revu leur copie, et si le moteur cube toujours 1.6L, les 143 Nm annoncés sont disponibles beaucoup plus tôt que sur la Saxo, à 3’750tr/m, et 5 chevaux supplémentaires ont été grapillés dans le haut du compte-tour, pour un total de 125 percherons à 6500 tr/m.
Conséquence implacable des chiffres, le moteur peine un peu à emmener la voiture à bas régime. Heureusement, après quelques minutes pour chauffer la mécanique, on peut explorer la 2ème moitié du compte tour, car c’est bien là que réside le potentiel de cette petite française. Force est de reconnaître que la VTS a régressé sur le plan strictes des performances, mais il faut replacer dans le contexte actuel. Aujourd’hui les petites sportives sont toutes logées à la même enseigne et la concurrence ne fait guère mieux.
On se consolera en se disant que la nouvelle VTS est très agréable et polyvalente à l’usage, sa plage d’utilisation étant plus large que l’ancienne, et bien secondée par la boîte mais on regrettera l’absence d’une 6ème vitesse qui aurait pu rendre les trajets autoroutiers plus enviables. Non seulement la boite étant relativement courte, les régimes de rotation du moteur sont assez élevés sur autoroute, mais l’absence d’insonorisation du capot moteur génère un bruit assez envahissant qui peut agacer votre partenaire sur les longs trajets. Une seule solution pour régler le problème : prendre les petites routes. Non seulement le paysage est plus jolie, mais la voiture y sera plus à son aise, et ça permet de découvrir les régions que d’habitude on ne fait que traverser. Le début du Grand Tourisme, en quelque sorte.
Comportement
Toute la voiture est cohérente, la consistance des pédales, le ressenti de la route au travers de la direction, la monte pneumatique en 195/45/16, le châssis, tout s’accorde parfaitement et donne au final une voiture qui met tout de suite en confiance, et qui fait d’autant plus regretter qu’il n’y ait pas plus de puissance. La voiture vire relativement à plat et sans sous virage excessif. On pourra se permettre des corrections de dernière minute sans arrière pensée, la voiture est vive sans être piégeuse. La tenue en appui est bonne, les réactions saines que ce soit en charge ou au lever de pied. Rançon du relatif manque de peps du moteur, le châssis est plus qu’à la hauteur, et on prend un malin plaisir à passer les virages à la corde, en jouant de la boîte pour garder un bon régime et repartir de plus belle vers le prochain virage. Une vraie petite sportive, idéale pour faire ses premières armes, saine et rassurante.
Un point sur lequel la C2 a largement progressé par rapport à sa devancière, et ça tombe bien en cette période de culpabilisation systématique de l’automobile plaisir, c’est la consommation. Le constructeur annonce une consommation mixte de 6.9L/100km, ce qui autorise une très bonne autonomie avec un réservoir de 41L, et permet de garder la tête haute lors des discussions autour de la machine à café avec vos collègues écologistes.
Chez Citroen, on aime bien les séries spéciales, et on aime encore plus multiplier les prix. En rendant la voiture, j’ai pris la liste de prix, ainsi que la plaquette “C2 by Loeb” (oui, encore une série spéciale), notre Superman n’étant plus au catalogue. Bref, à l’heure actuelle, la VTS est annoncée à 24’720, la VTS LOEB à 21’200 sur la plaquette dédiée, mais 24’530 (en promo à 21’980) sur la plaquette globale. Difficile de s’y retrouver, mais ça donne une bonne idée de l’élasticité des prix du modèle. Notre Superman était proposé initialement à 22’190. Toujours est-il qu’à 21’200 la VTS Loeb se présente comme un des tout meilleurs rapport qualité/prix de la catégorie, idéale pour une première voiture. C’est un peu moins vrai à 24’720 où elle devra se battre avec la Swift Sport et la Fiesta ST.
Face à la concurrence:
Citroën C2 VTS | Fiat Panda 100HP | Suzuki Swift Sport | Ford Fiesta ST | |
Moteur | L4, 1587cm3, 16v | L4, 1360cm3, 16V | L4, 1586cm3, 16v | L4, 1999cm3, 16v |
Transmission | Traction avant | Traction avant | Traction avant | Traction avant |
Boite de vitesse | 5, mécanique | 6, mécanique | 5, mécanique | 5, mécanique |
Poids | 1045 kg | 975 kg | 1105 kg | 1137 kg |
Puissance (ch / t/min) | 125 / 6500 | 100 / 6000 | 125 / 6800 | 150 / 6000 |
Couple (Nm / t/min) | 143 / 3750 | 131 / 4250 | 148 / 4800 | 190 / 4500 |
0 – 100 km/h | 8.3 sec | 9.6 sec | 8.9 sec | 8.4 sec |
Vitesse max. | 202 km/h | 185 km/h | 200 km/h | 208 km/h |
Rapport poids/puissance | 8.36 | 9.75 | 8.84 | 7.58 |
Consommation mixte | 6.9 l/100 km | 6.5 | 7.2 l/100km | 7.4 l/100km |
Pneumatiques | 195/45 R16 | 195/45 R15 | 195/45 R17 | 195/45 R16 |
Prix (CHF) | 21’200 | 19’750 | 24’990 | 24’350 |
Remerciements à Citroën Suisse & Citroën Crissier pour le prêt de cette C2 VTS.
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