Home / Audi  / 

Essai comparatif: Audi RS6 vs Jaguar XJR vs Maserati Quattroporte

2ème opinion: Franck Milet, Achromatiste

maserati quattroporte

Finalement, il n’y a jamais vraiment de surprise. Tout est comme cela devrait être : une quatre roues motrices Allemande est extrêmement efficace, une Italienne est charmante mais pleine de petits défauts, une Anglaise doit plutôt évoquer les petits gâteaux et le five o’clock, pas forcément donner envie de jouer les hooligans. Ou peut-être pas ?…

Dans la XJ-R, l’intérieur se révèle cossu, comme prévu. Tout concourt à vous faire vous sentir quinqua- ou sexagénaire : volant un peu trop fin, grand, en partie boisé, cuir clair et ronce de noyer en rangs serrés. Pas vraiment une ambiance de sportive, comme le traduit le roulis et le tangage qui semblent plus importants que sur les deux autres, en prise de virage, freinage, accélération. Le freinage en particulier est une sorte de test de vos nerfs : qui aura assez de tripes pour ne pas plonger sur la pédale trop tôt ? En ce qui me concerne, je joue volontiers les couards, tant l’effet des freins me semble peu garanti. Le son est peu glorieux, même écouté depuis l’extérieur.

jaguar-xjr-3

Dans l’Audi, on retrouve un peu les caractéristiques classiques : gros moteur, tenue de route en béton surarmé, volant massif au toucher viril, direction plus directe mais un poil filtrée. Une sorte d’arme absolue, mais sans panache. Après une première manche, il semble que les jeux soient faits : la Maser est glorieusement italienne, l’Audi efficace mais un brin ennuyeuse, la Jaguar complètement à côté de la plaque en ce qui concerne le caractère sportif.

Pourtant, la XJ-R distance doucement la Quattroporte sur les accélérations, et me semble répondre mieux en sortie de virage serré. La puissance passe mieux au sol, et ne souffre pas d’un système un tantinet paranoïde comme il semble que le MSP de la Maser le soit. C’est à un tel point que j’en suis presque à le déconnecter, ce MSP, malgré les conditions de route délicates…

Quant à l’Audi… je dois avouer tout à fait honnêtement que c’est à son volant que j’ai pris le plus de plaisir, en termes de sensations de conduite. En témoigne un moment d’emportement où, tout focalisé sur la route et la superbe machine entre mes mains, je laisse mes collègues bloqués derrière un quelconque 4×4 et pars glorieusement à la conquête de la campagne blanchie, sans téléphone mobile ni argent, ni aucune idée du but final. Lorsque je finis par faire demi-tour pour retrouver les deux autres sur-limousines arrêtées à un carrefour, le sourire sur mon visage doit être suffisamment éloquent.

audi rs6 avant c5

Alors, au moment de vérité, voilà où j’en suis : l’Audi est fantastiquement efficace, pousse fort, roule vite en toutes conditions, possède un son assez intéressant, un intérieur de qualité moyenne. La Maserati est prestigieuse, sonore, joueuse, masque incroyablement bien ses presque deux tonnes, possède un intérieur assez classieux. La Jaguar gagne des points chez moi grâce à son efficacité sur route, et son poids beaucoup plus faible que les deux autres (ce qui explique son avantage sur la Quattroporte). En outre, le look de la XJR m’attire assez. Mais comment peut-on supporter le bruit de moulin à légumes qui ponctue chaque accélération ?

Alors, si j’avais 150 KCHF à mettre dans une überlimousine ? Je ne peux pas trancher en faveur de l’Audi, la contempler dans mon garage le matin me déprimerait… et pourtant, c’est à la fois celle qui m’a fait le plus plaisir sur la journée, et qui laisserait les deux autres sur place en conduite appuyée. La Jag ? Elle regagne des points, mais pas suffisamment. Et le son, non, vraiment … Alors, la Maser, oui. Plus exotique, plus joueuse, plus classe.

Abonnez-vous !

Les derniers articles dans votre boîte email 1 à 2x par mois.