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Essai Harley-Davidson Street Rod

Pour revenir au passager, celui ou celle-ci dispose d’un strapontin un peu court et d’une courbure propice à finir assis sur le bitume. Les repose-pieds sont logés assez haut et il n’y a pas de poignée de maintien sauf l’obligatoire et inutile lanière de selle. Tout à fait correct, mais pas pullman.

Une fois le twin en température (pas de jauge, qu’un témoin de surchauffe), la curiosité pousse à voir ce que ces 1130 cm3 ont en réserve. Je n’ai pas été déçu, voire franchement surpris, au point de laisser ma passagère sur place, comme dans un dessin animé de Tex Avery. Passé 5000 tours (au pif), le Street Rod pousse vigoureusement, avec une allonge qui surprend. Ca tire sur les bras, le moteur prends des tours, on passe le rapport supérieur probablement trop tôt (pas une bonne idée de perdre la route des yeux à ce moment) et ça continue ainsi. Finie la tranquille balade, le registre devient sportif. On reste loin du rapport poids-puissance d’une R1, pas de wheelings intempestifs à craindre, mais les sensations sont bien présentes. La vocation n’étant pas de taquiner le chrono mais de se faire plaisir, le résultat est très réussi.

Toute cette cavalerie serait bien superflue si le reste de la moto n’était pas à la hauteur. Partie-cycle et suspensions se font oublier dans le bon sens du terme, sauf peut-être la fourche qui a un peu de peine à filtrer les soubresauts du freinage avant franchement mauvais de notre modèle d’essai : disques probablement voilés, vibrant horriblement et peu progressifs. Vraisemblablement une défectuosité, pourtant singulière sur une moto accusant moins de 3500 km au compteur. Le frein arrière joue son rôle de ralentisseur d’appoint.

La garde au sol est plutôt bonne, les Dunlop Sportmax équipant cet exemplaire commençant à glisser avant qu’un appendice d’acier se mette à faire des étincelles. La moto mériterait des gommes un peu plus tendres procurant un grip plus franc. On se prend ainsi au jeu, jouant du contre-braquage pour balancer la moto dans les enchaînements, sortant la fesse intérieure dans les épingles. Il est peu probable que des sliders deviennent indispensables, mais le résultat d’ensemble est positivement surprenant.

Esthétiquement, avec tout ce que cela comporte de subjectif, la Street Rod a un peu perdu de l’élégance de la V-Rod, la ligne selle-réservoir plus plate allonge le profil, et certains détails de finition font un peu cheap sur une moto de ce prix : les platines en tôle de garde-boue avant, le plastic du garde-boue arrière. Les marques japonaises ont mis la barre assez haut en termes de raffinement dans la finition de détail. Le prix de base de 22680 CHF est conséquent pour une moto, mais prestige (de la marque) et prestations (du modèle) n’en font pas une mauvaise affaire.

Je m’attendais à un gentil custom roadsterisé, et j’ai découvert une moto qui offre un registre étonnament large entre la promenade buccolique et un rythme beaucoup plus soutenu. Peut-être un peu lourde et encombrante pour une utilisation principalement citadine, la Street Rod fera preuve d’une belle polyvalence pour tout le reste, en distillant un plaisir de conduite réel quelle que soit l’humeur du moment. On en vient à rêver que Buell mette cette mécanique dans une partie-cycle un peu plus compacte et légère, le cocktail pourrait être explosif.

Données techniques:

Moteur: V2, 1130 cm3
Puissance: “varie selon les pays” (environ 118ch)
Couple: 108 Nm @ 7000 t/min
Pneus: 120/70/19 AV, 180/55/18 AR
Piods à vide: 280 kg
Prix: à partir de 22680 CHF

Remerciements à M. Alexandre Dutoit de Biker’s Point à Echandens pour le prêt de cette moto. Deux modèles de démonstration (bordeaux et jaune) sont à vendre à prix promotionnels.

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