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Essai Tesla Model S 90D

Essai Tesla Model S 90D Simplonpass Essai Tesla Model S 90D Col du Simplon

Les voitures électriques ont un rendement incomparablement supérieur aux moteurs thermiques qui gaspillent plus de 60% de l’énergie ingérée (sous forme de carburant) en chaleur. Le revers de la médaille est que la consommation d’une électrique varie dans des proportions radicales selon le travail fourni. Des 200 Wh/km consommés en plaine, la consommation triple alors que nous gravissons le Simplon. Les reprises du Model S en sortie d’épingle sont formidables, la disponibilité immédiate du couple maxi procurant une sensation souveraine d’accélération. Elles ont également un effet inattendu sur ma moitié. Aux vociférations habituelles en conduite sportive se substituent des gloussements admiratifs. La performance est ludique, inoffensive, bien moins menaçante que les montées en régime d’un V8 biturbo allemand ou d’un V12 italien. Le couple est moins impressionnant à plus haute vitesse, mais l’exercice du 100-150 km/h est exécuté en 4.8s, laissant à distance respectable une Porsche Panamera Turbo S, rien de moins.

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Au col du Simplon, l’autonomie a fondu à 263 km – soit 188 km de moins en 102 km parcourus depuis Octodure, et l’économètre ne nous prédit que 129 km sur la base de la consommation sur les 50 derniers kilomètres. Compliqué ? C’est l’un des aspects auquel il faut s’habituer en voiture électrique en général et en Tesla en particulier. L’autonomie se gère, tant en décharge qu’en charge, et les informations disponibles pour le faire sont multiples, intéressantes pour le technophile, mais potentiellement confuses. Pas moins de quatre projections d’autonomie et 5 indicateurs de consommation sont disponibles. L’information est pléthorique, mais sans doute intimidante pour l’acheteur lambda. L’indicateur le plus important reste celui de la navigation, qui projette la charge restante à destination.

La descente sur Domodossola me permet d’exploiter à plein les capacités de régénération du Model S. Paramétrable en deux niveaux, normal et réduit, les capacités de récupération du Model S sont considérables, dépassant les 60 kW. Le frein moteur électrique permet de négocier la descente sur Gondo sans toucher les freins, il suffit d’anticiper les épingles et ré-accélérer assez tôt, souvent avant le point de braquage, pour éviter de se retrouver arrêté en milieu de courbe. Parvenus en Italie, la projection d’autonomie a bondi de 129 à 309 km.

Essai Tesla Model S 90 D

Dernier segment pour rejoindre le Tessin, les Centovalli. La route est tortueuse, étroite, peu agréable en toute circonstance, encore moins avec la nuit tombante et un flux incessant de frontaliers qui connaissent la route encore mieux que l’intérieur de leurs petites compactes. Le Model S est une auto imposante, 4967 mm en longueur, 2187 mm entre rétros avec une carrosserie juste 36 mm sous les 2 mètres, et je dois souvent m’arrêter pour permettre le croisement. Le gabarit impose le respect, et ménage une très bonne habitabilité pour les occupants avant, mais on ne peut pas en dire autant des trois places arrière. Une assise courte, une place comptée aux genoux mais surtout une garde au toit problématique. Le toit panoramique est essentiel pour gagner quelques centimètres, et malgré celui-ci, mon crâne touche le verre. Dans la jauge des berlines de 5 mètres, les allemands font mieux, y compris avec leurs berlines coupés type A7, CLS ou Série 6.

Nous arrivons sur la rive du Lac Majeur avec 224 km d’autonomie résiduelle, en ligne avec les prévisions du système de navigation. Le lendemain matin, petit déjeuner et corvée de charge. Alors que mon épouse profite du soleil tessinois, je monte au supercharger du Monte Ceneri pour refaire le plein. Il fait froid à l’ombre et la montée se révèle gourmande en énergie: 6.6 kWh en 18.9 km, soit 354 Wh/km. La station est plus animée que celle de Martigny. En ce samedi matin, les Teslistes tessinois passent faire le plein, tuant le temps le nez dans leur smartphone ou allant boire un café en couple dans le café voisin. La fréquentation des superchargers est gratuite pour toutes les voitures commandées jusqu’au 31.12.2016 et livrées avant le 31 mars 2017. Elle devient ensuite payante. Les adopteurs précoces pourront continuer à rouler gratuitement si ils font abstraction du temps passé à attendre dans leur voiture, les autres devront se rabattre sur d’autres solutions de charge ou tout simplement payer l’énergie consommée. Un des objectifs poursuivis est d’éviter l’engorgement des stations par des “squatters” locaux, alors que leur vocation première a été de permettre aux nomades de ravitailler et poursuivre leur route.

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