Genève 2016: Lexus LC500h

2 mars, 2016

J-C Etter

Première mondiale du coupé LC500h, avec une transmission extrêmement sophistiquée.

Le groupe Toyota est le leader mondial des voitures hybrides, et ce leadership s’est construit sur une définition et une recette technologique ciblée: des hybrides légères (principalement) non-rechargeables, des moteurs thermiques fonctionnant sous le cycle Atkinson et des transmissions à variateur continu utilisant un système à engrenages ingénieux sans courroie. Une solution éprouvée, mais plus adaptée à une conduite paisible qu’à des modèles sportifs. Avec la déclinaison hybride du nouveau coupé LC, cet héritage technique évolue significativement.

Le coupé LC a été dévoilé au salon de Detroit 2016. D’une longueur de 4760mm (empattement de 2870 mm, largeur 1920 mm, hauteur 1345 mm), ce grand coupé 2+2 est plus long que son petit frère RC (4705 mm sur 2730mm d’empattement). Il est motorisé par le même V8 atmosphérique de 5.0 litres que la RC F. Dans la LC500h, il est remplacé par un plus modeste V6 VVT-i de 3.5L développant 299ch à 6600 t/min. Et, grande nouveauté, ce V6 est acouplé à une boîte automatique à 4 rapports. Vous avez bien lu, quatre rapports. Leur étagement est conçu comme suit: premiers et deuxièmes rapports sont en réduction pour favoriser les accélérations en amplifiant le couple aux roues, le troisièment est en prise (rapport 1:1) alors que le quatrième est une sorte d’overdrive pour abaisser le régime moteur (rapport 0.7).

En amont, on retrouve la technologie hybride “classique” de Lexus, avec les deux moteurs générateurs MG1 & MG2 en sandwich du variateur continu à engrenages planétaires. Celui est géré pour induire 3 rapports fixes. Ces 3 rapports, multipliés par les 3 rapports les plus courts de la boîte, donne 9 rapports de boîte. Lorsque le 4ème rapport de la boîte automatique est sélectionné, on obtient un dixième rapport de boîte, ce qui selon Lexus représente l’optimum de performance pour une accélération de 0 à 250 km/h. Grâce aux rapports courts, le couple aux roues dépasse les capacités d’adhérence des pneumatiques. La LC500h sera donc la première voiture à variateur continu capable de drifter ou réaliser des donuts. Et grâce au rapport final allongé, le système hybride est capable d’emmener la LC500h jusqu’à 140 km/h en mode électrique, contre 100 km/h auparavant.

Les moteurs électriques MG1 & MG2 sont alimenté par un petit pack de batteries Lithium Ion pesant 50kg et délivrant 44.6 kW (60 ch) de puissance maximale. La technologie Lithium Ion a été privilégiée pour les courants de crête qu’elle est capable de délivrer en comparaison avec un pack NiMH. Combinés, l’ensemble forme ainsi ce que Lexus décrit comme un Multi Stage Hybrid System, avec une puissance système de 359 chevaux, une transmission à 10 rapports et un 0-100 km/h en moins de 5 secondes. La valeur de couple maximal n’a pas été communiquée par Lexus. L’ambition de ce nouveau système hybride est de combiner l’apport en couple du moteur électrique avec les sensations d’une connection plus sportive, plus directe entre le régime moteur et les réactions de la voiture.

L’approche de Lexus n’est pas donc pas conventionnelle, ni dans sa définition, ni dans son exécution. Lexus parait réticent à franchir le pas vers des hybrides rechargeables offrant une autonomie en mode électrique conséquente et l’expérience de conduite qui l’accompagne. La combinaison de deux transmissions dans un système hybride sophistiqué est sans doute une prouesse d’ingénierie, mais Lexus devra démontrer que les prestations sont à la mesure de la robe qui drape la LC. Les premières livraisons débuteront en 2017.