Marché automobile européen 2013: le fossé nord sud

Marché automobile européen 2013

Crises économiques, downsizing, diesel. Un regard analytique sur l’évolution des marchés automobiles européens.

Il y a un an, un marché automobile européen en plein marasme nous amenait à nous poser la question des ventes d’automobiles par habitant, avec quelques surprises. A la mi 2013, les tendances baissières ne semblent guère avoir changé, du moins si on se base sur les manchettes des médias généralistes. Mais qu’en est-il réellement ? Est-ce que la crise de l’euro enfante d’une nouvelle Europe de la mobilité, écartelée entre des parcs vieillissants et des populations piétonnes au sud, et des automobilistes replets au nord ?

Examinons soigneusement les chiffres. A gauche, le classement par volume de ventes. Le quintet de tête n’a pas évolué, Allemagne devant Royaume Uni, France, Italie et Espagne. Ces cinq pays ont tous plus de 45 millions d’habitants et demeurent les poids lourds du marché, représentant entre eux 73% des voitures neuves vendues. Sur le premier trimestre 2013, les ventes de voitures ont reculé dans tous, sauf le Royaume Uni.

Marché auto européen 2013

Taux: défini comme le nombre de voitures neuves immatriculées par mois et par million d’habitants.

Regardons maintenant le tableau de gauche, classant les ventes par rapport à la population. Ici également, le quintet de tête n’a pas évolué, mais il est différent. Luxembourg, Belgique, Autriche, Suisse et Allemagne ont tous un solide appétit pour les voitures neuves, achetant plus de 3000 voitures par million d’habitant et par mois. La première surprise vient de la déliquescence du marché néérlandais, en chute libre de 36% suite à l’introduction en 2012 d’un nouveau système de taxation au kilomètre parcouru. Les ventes en France se sont presque stabilisées à 2433 voitures par mois par million d’habitants, contre 2583 il y a un an. Même constat en Italie, le marché est toujours en contraction, mais à un niveau encore relativement élevé.

La situation devient plus contrastée en Espagne où les ventes par habitant chutent à 1371. L’Irlande, autre pays touché par une crise sévère née d’une bulle immobilière spéculative, est tombée à 843 voitures par habitant, à un niveau voisin du Portugal. Près de 3 fois moins de voitures neuves par habitant qu’en France, quatre fois moins qu’en Suisse, cinq fois mois que des Belges décidément très autophiles. Encore beaucoup plus loin, on retrouve Chypre et la Grèce, avec respectivement 521 et 470 voitures par habitant et par mois. Les disparités sont énormes et témoignent du fossé entre les économies du sud et celles du nord.

Véhicules: disparités et tendances

Les européens achètent-ils tous des voitures équivalentes ? Etudions d’abord la tendance du marché européen dans son ensemble. Le downsizing (réduction des cylindrées des moteurs par augmentation des rendements, souvent par la suralimentation – a bel et bien lieu. La cylindrée des voitures neuves, en augmentation constante puis stagnation jusqu’à 2006, a brutalement chuté sous l’effet de la crise des subprimes, la crise de l’euro et les mesures incitatives de réduction des émissions de CO2. La puissance des autos, elle, a continué à croire, grâce à une amélioration du rendement (74.2 ch/L en 2012 contre 52.1 ch/L en 1990).

Marché auto européen: downsizing

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