Essai BMW 335xi Touring
Break essence bi-turbo à transmission intégrale: la recette de BMW pour les gros rouleurs sportifs ?
La surprise fut de taille en février 2006 lorsque, un mois avant le salon de Genève, BMW présente son nouveau moteur 3 litres essence biturbo ; les dernières Münichoises turbocompressées furent les 2002 Turbo de 1973 et 745i (type E23) disparue en 1986. BMW a depuis refusé, contre modes et tendances, de dévier des moteurs atmosphériques pour ses voitures de tourisme, bâtissant une réputation flatteuse sur les prestations de ses six cylindres en ligne. Coiffer le sommet de la gamme série 3 (hors M3) d’un moteur turbocompressé relevait presque de la rupture idéologique.
Honoré du titre « Engine of the Year 2007 », ce 6 cylindres en ligne tout aluminium est équipé de l’injection directe, et du calage variable des soupapes d’admission et d’échappement double VANOS. Il comprend également le système de contrôle de levée de soupapes baptisé « valvetronic ». Ce dernier, basé sur un arbre à cames traditionnel, évite le papillon d’accélérateur en contrôlant la course de la soupape en fonction de la position de la pédale d’accélérateur. L’absence de papillon permet un meilleur écoulement de l’air d’admission et contribue ainsi à réduire la consommation d’essence. Les deux turbocompresseurs montés en parallèle alimentent chacun 3 cylindres. De petite taille, ils assurent ainsi une montée en pression rapide et donc un couple important dès le régime du ralenti : avec un maximum de 400 Nm atteint dès 1300 tr/mn et constant jusqu’à 5000 t/min, les diesel de dernière génération n’ont qu’à bien se tenir. La puissance maximale de 306 ch à 5800 tr/mn arrive tôt, le rupteur n’intervenant qu’à 7000 t/min.
Mais une BMW ce n’est pas seulement son moteur, heureusement ! Disponible sur les 325, 330 et 335i, la transmission aux quatre roues xDrive respecte la philosophie de la maison avec une répartition du couple prépondérante sur les roues arrières, 60% en conditions normales. Un embrayage multidisque permet de modifier cette valeur en fonctions des conditions d’adhérence. Pour compléter la prise en main il y a quelques mois du modèle 335i coupé à boite automatique, nous avons à notre disposition aujourd’hui une très belle 335xi Touring Montegoblau, avec pack sport M et boite manuelle 6 vitesses. Le look sportif de ce break est souligné par les porte-à-faux avant ultra-court et la ligne de toit descendante. Les vitres latérales de petites dimensions avec un pli de carrosserie montant donnent du caractère au profil. L’avant agressif avec des feux bien dessinés contrastent avec l’arrière assez quelconque à mon goût, peu aidé par le dessin un peu trop torturé de l’extracteur du pack M.
Ce qui frappe lors de l’installation à bord est le contraste entre le dénuement du tableau de bord et le nombre de fonctions paramétrables. Mis à part les réglages du chauffage, climatisation, et du lecteur de CD, il n’y a en effet pratiquement aucune autre commande. L’iDrive, gros bouton de commande derrière le levier de vitesse assure tout le reste en combinaison avec l’écran LCD situé au sommet du tableau de bord. Relativement simple à utiliser pour les fonctions de base, il suffit de naviguer à travers les différents menus et sous-menus pour atteindre la fonction désirée. Il reste cependant parfois déroutant, j’ai par exemple eu de la peine à trouver l’icône permettant de suspendre la navigation. La génération internet va certainement maitriser sans problème ce système, mais avertissement aux technophobes ! Le dénuement de ce tableau de bord est tel que le thermomètre d’eau est aux abonnés absents. Heureusement, le thermomètre d’huile renseigne sur l’état de fraicheur dans la salle des machines.