Essai Porsche 718 Cayman & Boxster GTS 4.0: précieux flat six

Les 718 GTS 4.0 à l’épreuve de la route et de la piste !

Porsche nous a surpris au printemps 2019 en présentant sur les 718 GT4 et Boxster Spyder un tout nouveau flat-six atmosphérique. Ce type de motorisation semble avoir été banni des planches à dessin pour cause de nouvelles normes d’émission de CO2 et de particules fines. Les moteurs turbocompressés semblent être mieux adaptés pour remplir ces nouveaux critères.

Porsche, pour ses modèles sportifs veut en tout cas pour le moment conserver des moteurs atmosphériques considérés plus purs en termes de sensations. Lors de nos discussions avec le responsable moteur des 718 GT4 et Spyder, il nous avait dit qu’ils avaient des idées pour une utilisation plus large de ce 4.0 litres. Nous en avons maintenant une première preuve avec la sortie des GTS 4.0.

GTS, dans la nomenclature Porsche veut dire Gran Turismo Sport. La première apparition de cette dénomination remonte à 1963, elle est le résultat du même problème qui a suscité le changement de 901 à 911, Peugeot ayant réservé les nombres à 3 chiffres avec un 0 au milieu pour ses voitures. La Porsche 904 a ainsi été renommée Porsche Carrera GTS.

Cette 904 originalement était une voiture de course, la version route ayant été construite pour respecter les normes d’homologation du groupe 3 de l’époque. Cette dénomination GTS a été abandonnée pour de nombreuses années, elle est revenue en 1992 sur la Porsche 928 GTS puis elle a été déclinée sur tous les modèles de la gamme à partir de 2007 en commençant par la Cayenne type 957.

Le positionnement des GTS se situe entre les modèles d’entrée de gamme et le haut de gamme. Ces voitures sont typées plus sportives que le reste de la gamme, mais moins extrêmes que les modèles vraiment dédiés, comme les GT3 ou GT4. La formule retenue est en général la même pour toute la gamme: majoration de puissance, châssis rabaissé, options « sport » installées de série. Sans oublier des ajustements intérieurs et extérieurs spécifiques pour se démarquer des modèles de base.

Les deux 718 Cayman et Boxster GTS 4.0 appliquent exactement cette recette. Le moteur offre 50 ch de plus que les 718 S et 20 ch de moins que les GT4 et Spyder. Ce 6 cylindres à plat de 3995 cm3 développe 400 ch à 7000 t/min et 420 Nm de 5000 à 6500 t/min. Le régime maximal est de 7800 t/min. A noter la belle puissance spécifique de 100.1 ch/l.

Un seul type de boite à vitesse est disponible au lancement, il s’agit d’une boite à commande manuelle à 6 rapports. A la fin 2020, la boite à double embrayage PDK arrivera en option. Le PTV (Porsche Torque Vectoring) de régulation de la transmission du couple sur les roues gauche ou droite est installé en série.

Le châssis est abaissé de 20mm par rapport aux modèles d’entrée de gamme. La voiture dispose de série le système de suspensions pilotées PASM avec le pack Sport Chrono offrant le réglage le plus dur ainsi qu’un chronomètre sur le tableau de bord. La voiture est équipée de jantes 20 pouces.

A l’avant l’entrée d’air a un dessin spécifique avec des éléments peints en noir. A l’arrière l’extracteur d’air est aussi spécifique, il est moins prononcé que sur une GT4 / Spyder mais abrite le même pot d’échappement sport que ces dernières.

A l’intérieur la finition fait la part belle à l’alcantara qu’on retrouve sur le volant, le placet des sièges et les contre-portes. Les logos GTS inscrits sur les portes, et les appuie-têtes complètent l’identification du modèle.

Pour la prise en main de ces nouvelles 718 GTS Porsche nous a convié sur le circuit d’Estoril près de Lisbonne. La météo est plutôt maussade, la piste est détrempée et une fine bruine toute britannique nous accompagne lorsque mon tour vient de prendre place dans une 718 Cayman GTS vert Python.

Cette voiture dispose des superbes sièges baquet intégraux (option à CHF 6510 / €5400) à coque en carbone. Ceux-ci sont sans doute les baquets les plus confortables disponible dans la gamme Porsche. Leur dossier n’est pas rabattable mais il dispose d’un réglage électrique de la hauteur d’assise.

Nous avons 5 tours sous la conduite d’un instructeur pour nous familiariser avec cette voiture. La bande son du moteur est très agréable, il n’y a pas le moindre doute sur l’origine sportive de ce flat 6. La sonorité est plus proche de ce qu’on trouve sur une 911 GT3 avec cette composante dans les graves qu’on ne retrouve pas sur une Carrera. La différence avec les 718 4 cylindres est bien entendu encore plus marquée.

Le premier tour en mode Sport pour me familiariser avec les 4360 m du circuit d’Estoril et ses 13 virages. Ensuite passage au mode le plus sportif « Sport + » et ma voiture de tête accélère le rythme. La voiture est très facile à prendre en main, le moteur central et la répartition équilibrée des masses contribuent à des prises d’appuis saines. Il n’y a guère que le premier virage de la chicane en montée, très glissant, qui nécessite de doser la remise de l’accélérateur pour éviter que l’arrière ne se dérobe brusquement.

Les pédales sont parfaitement disposées pour permettre l’exercice du talon-pointe, qui n’est en fait pas nécessaire la voiture effectuant d’elle-même le coup de gaz lors des descentes de rapport. La commande de boite est précise avec son levier tombant parfaitement sous la main. Le dosage du freinage (céramique sur notre voiture) s’avère très facile malgré la piste mouillée et une vitesse de plus de 220 km/h atteinte sur la ligne droite des stands.

Le moteur apparaît coupleux dans les bas régimes. Il n’est pas violent, mais je constate que je peux rester sur le rapport supérieur en conservant de bonnes reprises. La sonorité s’affirme dès 5000 t/min mais il reste linéaire dans la manière dont le couple se déploie, puis monte en régime avec aisance jusqu’à la zone rouge à 7800 t/min.

La suite de notre programme comprend deux tours de piste en 718 Boxster GTS sur le siège passager. Notre chauffeur pour cet exercice est l’ancien pilote de Formule 1 Mark Webber et actuel ambassadeur de la marque Porsche. J’apprends qu’il a définitivement raccroché le casque, il a mis un terme à sa carrière de pilote et rendu toutes ses licences.

Sa dextérité au volant est intacte, il se joue de l’adhérence précaire avec brio. On sent la voiture en glisse sur les freinages appuyés comme dans les virages lents.

Notre matinée se poursuit, toujours accompagné d’une pluie fine au volant de la 718 Boxster GTS. Cette fois nous prenons la route en direction du nord, et au retour nous longeons les plages de Cascais. Malheureusement la météo ne nous permet pas d’ouvrir la capote, mais nous pourrons tout de même profiter d’un tronçon sinueux pour apprécier les qualités de cette voiture sur route ouverte.

Pédales, boite à vitesse, châssis, moteur tout est bien optimisé pour attiser les sens. Lorsqu’on augmente le rythme, le son de l’échappement devient plus présent sans être exagéré. La direction est précise et permet de placer la voiture à sa guise. Lorsqu’on doit conduire calmement on sélectionne le mode normal sur le bouton rotatif au volant et la voiture devient sage et bien élevée pour se fondre dans le trafic.

Sur le plan tarifaire, la 718 Cayman GTS 4.0 est pratiquement à mi-chemin entre Cayman S et Cayman GT4, l’écart est de CHF 19’000 (€14’000). On trouve le même écart entre la Boxster S et GTS. La Boxster Spyder étant un peu moins chère que la Cayman GT4, la GTS se trouve donc un peu plus proche du prix de la Spyder.

CHF Euro
718 Cayman 73’100 57’170
718 Cayman T 85’000 66’170
718 Cayman S 89’700 69’740
718 Cayman GTS 4.0 108’200 83’779
718 Cayman GT4 127’200 98’180
718 Boxster 75’800 59’209
718 Boxster T 87’700 68’210
718 Boxster S 92’400 71’780
718 Boxster GTS 4.0 110’900 85’819
718 Spyder 123’400 95’299

Est-ce que cette différence de prix se justifie ? A mes yeux, le saut entre une S et une GTS est énorme grâce à ce moteur flat-6 atmosphérique. Le 4 cylindres turbo fait pâle figure à mes oreilles par rapport au 6 cylindres. Ces GTS sont des machines à procurer des sensations, en conduite normale ou inspirée sur route.

En cas d’utilisation circuit un GT4 sera plus adapté avec des compromis en utilisation routière. Une GTS offre le meilleur rapport sensations/polyvalance pour une utilisation non pistarde. C’est d’autant plus le cas pour la Boxster GTS qui dont la capote à commande électrique standard offre un agrément appréciable comparée à la Spyder.

Prix et principales options

  Cayman GTS 4.0 Boxster GTS 4.0
Prix de base
CHF 108’200 CHF 110’900
Sièges Sport Plus adaptatifs 18 réglages CHF 3’420 CHF 3’420
Sièges baquets sport avec dossier rabattable CHF 3’980 CHF 3’980
Sièges baquets complets CHF 6’510 CHF 6’510
Freins céramiques (PCCB) CHF 8’900 CHF 8’900
Phares à LED (PDLS Plus) CHF 2’410 CHF 2’410
Reconnaissance des panneaux de signalisation CHF 410 CHF 410
Porsche entry & drive CHF 860 CHF 860
Pack intérieur GTS CHF 3’610 CHF 3’610
Pack intérieur carbone CHF 1’810 CHF 1’530
Apple CarPlay CHF 370 CHF 370
Porsche Swiss package (valeur CHF 6’400)
4 ans de garantie

Face à la concurrence

Porsche 718 Cayman GTS 4.0
BMW M2 Competition
Moteur Flat 6  3995 cm3 L6 turbo 2979 cm3
Puissance (ch) 400 / 7000 410 / 6250
Couple (Nm) 420 / 5000-6500 550 / 2350-5230
Transmission Propulsion Propulsion
Boite à vitesses Manuelle 6 Manuelle 6
RPP (kg/ch) 3.51 3.78
Poids DIN (constr.) (1405) (1550)
0-100 km/h 4.5 4.4
Vitesse max. 293 250
Conso (constr.) (10.8) (10.0)
CO2 (g/km) 246 227
Réservoir (l) 64 52
Longueur (mm) 4405 4461
Largeur (mm) 1801 / 1994 1854 / 1990
Hauteur (mm) 1276 1410
Empattement (mm) 2475 2693
Coffre (L) 150 + 270 390
Pneumatiques 235/35R20
265/35R20
245/35R19
265/35R19
Prix de base (CHF) 108’200 77’900
Prix de base (EUR) 83’779 68’150

Nos remerciements à Porsche Suisse pour l’invitation à l’essai des 718 Cayman et Boxster GTS 4.0 à Estoril.

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