Lotus présente une hypercar électrique.
Les hypercars électriques sont en vogue, Lotus aura la sienne. Avec des chiffres encore plus époustouflants que la Pininfarina Battista ou la Rimac C_Two. Lotus cible un couple maxi de 1700 Nm et une puissance 2000 chevaux par l’implantation de 4 moteurs électriques de 500 chevaux chacun. Le pack de batteries Lithium Ion, fourni par Williams Advanced Engineering, qui les alimente doit naturellement être capable de débiter la puissance correspondante, mais sa capacité n’est que de 70 kWh. Lotus promet malgré tout une autonomie de 400 km WLTP.
Le pack de batteries peut supporter jusqu’à 800 kW de puissance de charge, ce qui excède les capacités des bornes les plus puissantes. Si de telles bornes étaient disponibles, une charge complète ne prendrait que 9 minutes. Avec les bornes de 350 kW disponibles sur nos routes, la charge prend 12 minutes jusqu’à 80% et 18 minutes jusqu’à 100%. La prise de charge est de type CCS2.
L’Evija a des proportions d’hypercar. Elle mesure seulement 4,459 mm en longueur, 2,000 en largeur pour 1,122 mm de hauteur seulement. La garde au sol n’est que de 105 mm. Lotus reste fidèle, toutes proportions gardées, à la devise “Light is Right” en annonçant un poids de 1680 kg, ce qui est relativement léger pour la définition de l’Evija.
L’Evija est la première Lotus routière dont le châssis est en carbone et intègre le diffuseur arrière. Il est fourni par CPC à Modène et ne pèse que 129 kg. Le package aérodynamique est novateur avec deux tunnels dans les ailes arrière qui sont sensés créer un effet venturi. Ce design dit “poreux” a pour effet de diminuer la trainée et aspirer l’air des passages de roue arrière. A la proue, le dessin du bouclier est conçu dans sa section centrale pour canaliser l’air vers la batterie logée derrière les sièges et la refroidir, alors que les canaux latéraux sont destinés à refroidir les moteurs avant.
L’aileron arrière est actif. Afleurant la carrosserie à l’arrêt, il s’élève pour générer de l’appui et supporte une fonction DRS pour diminuer la trainée sur les rectilignes. Les rétroviseurs classiques ont disparu et sont remplacés par des caméras, comme sur la McLaren Speedtail notamment.
Les performances annoncées sont un 0-100 en moins de 3 secondes, et une vitesse de pointe de 340 km/h. Le temps pour le 0-200 n’est malheureusement pas communiqué, mais Lotus parle d’un 0-300 km/h en moins de 9 secondes, une reprise de 100 à 200 km/h en moins de 3 secondes, et de 200 à 300 km/h en moins de 4 secondes. Lotus insiste sur l’efficacité du refroidissement et la constance de la performance en température. L’Evjia est conçue pour pouvoir fonctionner “à fond” en mode Track pendant 7 minutes sans perte de performance.
L’Evija est annoncée à un tarif de 1.7 millions de livres sterling hors taxes et la production, agendée pour 2020 en Grande Bretagne, sera limitée à 130 exemplaires. Les voitures seront vendues directement par l’usine, le réseau de concessions n’ayant qu’une fonction de support.
Lotus suit une trajectoire improbable. Si trajectoire il y a. L’ère Bahar avait des relents grandiloquents, mais ciblait la construction d’un portefeuille cohérent. Sans savoir les projets en gestation, la présidence Gales n’a amené qu’une litanie de déclinaisons de l’Evora, avant l’acquisition de l’entreprise par le groupe chinois Geely. Etre rentable avec des coupés de niche comme l’Elise est sans doute impossible, et le futur SUV Lotus-Geely une issue sans doute inéluctable. Que vient faire l’Evija dans ce tableau ? Projet vaniteux ou locomotive d’image pour un portefeuille crédible ? Il faudra attendre de voir aboutir le projet et éclore de nouveaux produits pour tirer cette conclusion. On peut laisser le bénéfice du doute à Geely, jusqu’ici bien inspiré dans la tutelle de Volvo.
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