Toyota signe donc au final un très beau doublé après 173 tours du tobogan des Ardennes, la #8 de Buemi passant la ligne moins de 2 secondes devant la #7 de Kobayashi et 35 secondes devant la Porsche #2 qui paye cher son arrêt supplémentaire. Les performances sont toutefois très proches entre les deux constructeurs, et dégager une hiérarchie claire avant le Mans est hasardeux. On peut juste noter que la Toyota “Le Mans”, bien que performante en valeur absolue, termine nettement derrière les deux Porsche.

Et ce spectacle un peu déroutant des trois teams du podium d’arrivée affichant une mine déconfite en conférence de presse. Sébastien Buemi tout d’abord, déclarant candidement que sa voiture n’a jamais trouvé la vitesse pure pendant ce rendez-vous Belge pour jouer la victoire à la régulière. Kobayashi et Conway étaient déçus d’avoir manqué la plus haute marche du podium du fait de cette crevaison. Et enfin les Porschistes, réalisant que la Toyota TS050 Hybrid demeure plus rapide, même sur une piste sensée favoriser leur package à faible appui.

Dans la tête de tous ces pilotes, un seul et unique objectif: Le Mans. Spa était un examen de passage nécessaire et important, mais l’épreuve mancelle reste reine en endurance. Cette réalité se lisait sur le visage de chacun de ces huit pilotes: aucun n’a franchi la ligne d’arrivée de Spa Francorchamps avec le résultat ou la manière espérés dans la perspective des 24 Heures.

En LMP2, la bagarre fut intense d’entrée entre les teams équipés d’Oreca 07/Gibson composant cette saison quasiment l’ensemble du plateau (1 exception), au détriment des Ligier. Rappelons l’excellence du plateau pilotes dans cette catégorie où l’on retrouve, notamment mais non exclusivement, Bruno Senna, Nelson Piquet Jr, Jean-Eric Vergne, Romain Dumas, Oliver Jarvis….

Des autos identiques, très performantes & magnifiques, un plateau composé de top drivers et d’amateurs éclairés, un beau circuit, tout était réuni pour que l’on assiste à une bagarre d’une haute intensité et spectaculaire. Et spectacle, il y eut ! L’Alpine de Romain Dumas rapidement confrontée à une perte d’antipatinage, la lutte pour la gagne opposa les teams Rebellion, Jackie Chan et G-Drive, la victoire revenant à ce dernier avec une avance finalement conséquente devant la Rebellion de Bruno Senna.

En GTE Pro, disposant depuis cette saison d’un titre mondial dédié, s’opposent donc cette saison Ford, Ferrari, Porsche et Aston-Martin. Le début de course voyait Ferrari et Ford se livrer une bagarre serrée, Porsche se tenant un peu en retrait. La suite démontra une supériorité des 488 qui prirent un net avantage sur des Ford elles-mêmes détachées des 911. Performance de haute volée, donc, et doublé des Ferrari, avec un Sam Bird en grande forme. Le pari de Porsche de sacrifier les qualifications n’aura dont pas porté ses fruits. Kevin Estre signe pourtant le meilleurs temps en GT, mais il est noyé au milieu d’une vitesse moyenne insuffisante.

Pedro Lamy s’octroie enfin une nouvelle victoire en GTE Am sur Aston-Martin, devant la Porsche du Dempsey-Proton racing.

Baissé du rideau sur une nouvelle très belle course offerte par le WEC. On regrette d’autant plus l’absence d’Audi. Tout ce petit monde, agrémenté de quelques autres, va maintenant obliquer vers la Sarthe et la préparation de LA course de l’année, où le spectacle promet d’être d’une grande intensité à tous les étages.

Le classement est disponible sur le site FIA WEC.