Marché suisse 2015: forte progression au 1er semestre


Le franc fort dope le marché automobile suisse au premier semestre 2015. 

Les immatriculations d’automobiles neuves ont progressé de 7.9% au premier semestre 2015, dopées par l’appréciation du franc suisse face à l’euro suite à l’abandon du taux plancher le 15 Janvier 2015. Avec +18.6% en Juin, et +11.7% au deuxième trimestre,

Les ventes de diesel repartent à la hausse après une stagnation à 37% ces 3 dernières années et la pénétration des transmissions 4×4 semble évoluer vers un point d’équilibre sous la barre des 40%. Les ventes d’alternatives (hybrides et électriques) s’accélèrent: elles étaient d’à peine 3% en 2013, 3.3% en 2014, et atteignaient 4.4% au deuxième trimestre 2015.

Au classement par marques, les leaders du marché affichent des performances spectaculaires. Volkswagen, toujours confortable numéro 1, est en ligne avec le marché, mais des marques comme Renault, Mercedes, Nissan, BMW ou Peugeot affichent des croissances spectaculaires au premier semestre. Sur une base roulante de 12 mois, la médiocrité des résultats 2014 dilue la progression. On constate également un regroupement entre la deuxième et la cinquième place.

 

Avec 8 des quinze premières marques affichant de solides croissance à deux chiffres, on pourrait s’étonner du fait que le marché ne progresse ‘que’ de 7.9%. Ceci s’explique par la contre performance d’autres acteurs du marché, à commencer par Toyota et Hyundai. Subaru affiche également un piteux -13.5%, tout comme Honda (-29.5%). Alfa Romeo (-39.4%) poursuit sa cryogénisation avant la résurrection de la marque (commercialisation de la Giulia) alors que Lancia se meurt (-72.6% à 110 voitures seulement). Le retrait du portefeuille de Chevrolet compte également pour près de 1500 voitures en moins. Reste que ce premier semestre est le meilleur depuis le pic de 2012.

Et qu’achètent les automobilistes suisses ? La plus forte progression est à porter au crédit du segment A (5.7% du marché), porté par de nouveaux produits tels que le trio Citroën C1 / Peugeot 108 / Toyota Aygo, ainsi que la nouvelle Renault Twingo et les Smart ForTwo & ForFour. Le segment C affiche la plus forte baisse (-1.1% à 14.8% du marché). Au classement par modèle, les livraisons de VW Golf 7 ont rattrapé le retard pris au premier trimestre et affichent une excellente forme, tout comme celles de la Skoda Octavia.

Porsche: le cas Macan

Le SUV de taille moyenne dope les ventes de Porsche, affichant des volumes remarquables pour le segment des SUVs Premium de taille moyenne en regard de ses tarifs. Porsche a ainsi livré plus de voitures en six mois que sur l’entier de 2011, un bond de 64.6% ! Belle performance également pour la 911, mais sursaut anecdotique pour le Cayman (probablement grâce aux livraisons de Cayman GT4) et encéphalogramme plat pour le Boxster.

Un tour d’horizon des autres segments de SUVs premium montre une certaine stabililité dans les volumes après l’arrivée du Mercedes GLA. Tous ces modèles sont à l’automne de leur cycle produit, le premier à être renouvelé est le BMW X1 dont la nouvelle version a déjà été présentée. Le VW Tiguan suivra sans doute en 2016. Une stabilité qu’on retrouve également parmi les SUVs Full Size. Le segment est dominé par le BMW X5, et l’accueil du marché suisse pour le nouveau Q7 reste une inconnue.

GTs: Ferrari Forever ?

Les ventes de Ferrari sont métronomiques, égales à une voiture près au premier semestre 2014. Le cycle de renouvellement des modèles assure la continuité des volumes, la California T assurant l’interim entre 458 et 488 GTB/488 Spider.

Une transition qui n’empêche d’ailleurs pas Ferrari de dominer le segment des berlinettes GT de plus de 200’000 CHF de la tête et des épaules, face à la Lamborghini Huracan et la McLaren 650S:

Alors que la production des trois hypercars hybrides s’achève, il est impossible de ne pas relever l’incroyable appétit de la clientèle suisse pour ces automobiles rares: 39 Ferrari, 33 Porsche 918 Spyder et 16 McLaren P1 ont été immatriculées à neuf en Suisse.

Les Mercedes AMG GT & GT S réalisent une belle performance dans leur première année de vente, s’imposant en clair no2 derrière l’indétrônable 911. Les livraisons de la nouvelle Corvette C7 semblent juste en ligne avec le lancement de la C6 en 2006-2007, alors qu’elle ne bénéficiait pas d’importateur officiel. Les volumes de BMW i8 sont en croissance, mais indiquent que le marché reste attaché à une définition classique de la GT.

L’importation officielle des coupés sportifs nord américains ne semble pas encore se traduire par une augmentation des volumes par rapport aux réseaux de distribution parallèles.

 

Hybrides et électriques: la force des autres

Avec 6’719 voitures livrées au premier semestre, la pénétration des hybrides et électriques est en forte hausse de 46.6% par rapport à 2014, mais deux constations sont importantes pour isoler les gênes de cette hausse. Premièrement, avec moins de 5% du marché, la catégorie demeure anecdotique. Deuxièmement, la catégorie continue à se construire sur des modèles génériques hybridisés ou électrisés. Ceux-ci représentent toujours 73% des immatriculations d’alternatives (76.1% en 2014).

Le succès du Model S de Tesla (historique des ventes) sur le marché suisse est contrastée avec la performance en demi teinte d’autos plus abordables (Renault Zoe, BMW i3, Nissan Leaf), mais les réels leaders du marché sont regroupés dans les 4’907 “autres” alternatives immatriculées sur la période. Il ne nous est pas possible d’affirmer qu’un seul modèle dépasse le Model S en ventes, mais il est patent que la croissance de la catégorie se construit sur l’offre d’hybrides et électriques généralistes – l’Audi A3 e-tron ou la Volvo V60 TwinEngine en sont des exemples.

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Le sujet du forum -le marché automobile suisse – la liste alphabétique des essais – à lire également:

        

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