Essai de la Skoda Octavia Combi, la berline la plus vendue en Suisse.
Lorsque j’évoque l’essai de cette Skoda Octavia, les commentaires de mon entourage ne sont pas très glorieux : c’est la voiture d’entreprise standard, ou c’est pour ceux qui n’ont pas les moyens de s’acheter une Golf. Le groupe VW a investi, et continue à le faire, des dizaines de millions de francs pour améliorer l’image de la marque Skoda, mais il semble que le chemin est encore long pour atteindre le niveau de ses concurrentes françaises ou asiatiques. Les chiffres de ventes sont beaucoup plus convaincants. L’Octavia est l’incontestable numéro deux des ventes en Suisse depuis 2008, derrière l’indétrônable Golf. Une large clientèle fait donc confiance à cette berline.
Il faut consulter des livres d’histoire déjà anciens pour trouver l’origine de Skoda, la société est en effet une des 5 plus anciennes marques d’automobiles encore existantes. L’entreprise a été créée en 1890 sous le nom de ses fondateurs Laurin & Klement. Après avoir fabriqué des bicyclettes, puis des motocyclettes, la production d’automobiles a débuté après la première guerre mondiale. Après la chute du communisme en 1990 le gouvernement Tchèque a choisi de privatiser Skoda en s’appuyant sur un partenaire solide, le groupe VW. Dès 1991 VW est entré dans le capital de Skoda pour en devenir le propriétaire unique en 2000.
L’Octavia est apparue en 1996, la deuxième génération en 2004 et enfin l’actuelle a été présentée en décembre 2012. Berline de classe moyenne, la Skoda Octavia dernière version est basée sur la plateforme MQB du groupe VW pour moteur transversal. Elle partage cette plateforme avec l’Audi A3, la VW Golf VII et la Seat Leon, mais, avec une longueur de 4m66 l’Octavia est passablement plus grande que ses sœurs du groupe.
La gamme Octavia est déclinée en deux version, berline trois volume ou break. Il est ensuite possible de l’obtenir en traction avant ou aux quatre roues, avec boîte manuelle ou automatique. Un large choix de moteurs diesel et essence vient compléter le tout avec des puissances s’échelonnant de 105 ch à 184 ch et le sommet de gamme RS avec 220 ch. Enfin trois lignes d’équipements : Active, Ambition et Elegance permettent de choisir l’Octavia de ses rêves. L’entrée de gamme pour le break démarre à un prix très intéressant de CHF 21’550.- (€18’950.-).
Notre modèle d’essai est positionné dans le haut de la gamme, il s’agit d’une traction avant avec le moteur essence 1.8 l TFSI de 180 ch, boite automatique DSG et le pack finition Elegance. Elle dispose aussi de nombreuses options comprenant le système de navigation, l‘intérieur alcantara-cuir ou les phares au xenon pour ne citer que les plus chères. La couleur bleu race métallisé lui sied particulièrement bien. Les changements par rapport à la version précédentes sont nombreux mais l’Octavia ne renie pas ses origines, elle est immédiatement identifiable. Je note toutefois des dimensions en hausse, la longueur gagne 150 mm et la largeur 45 mm.
De face, la voiture reprend le style des modèles récents du groupe VW avec des phares taillés à la serpe, comme sur les Golf, A3 ou A4. Le dessin de la grille frontale suit aussi la même évolution avec notamment l’introduction du nouveau logo de la marque dévoilé en 2011. De côté, la vitre arrière bien inclinée masque l’aspect utilitaire de ce break. Les feux arrière pratiquement carrés à LED (option à CHF 180.-) reviennent sur les côtés. Question élégance, à mes yeux elle n’a rien à envier à une Audi A4 par exemple
Je m’installe à son volant et prends le temps d’observer le tableau de bord, je garde à l’esprit le positionnement de Skoda dans le groupe VW et cherche à trouver les inévitables concessions pour garder sous contrôle les coûts. Le haut du tableau de bord est en plastique structuré mou, pas désagréable au toucher et à l’œil mais quelques marques laissées par les précédents usagers de cette voiture me laisse à penser qu’avec le temps il pourrait perdre de son lustre. Rien à dire sur la qualité des ajustements. Plus bas à hauteur des genoux, le plastique n’a pas reçu de couche de mousse et montre quelques marques. Le volant est recouvert d’un cuir soyeux de belle qualité (option à CHF 420.-). Les sièges sont recouverts d’alcantara au centre et de cuir sur les côtés. L’impression de qualité générale est bien là, je ne trouve pas de différence notable par rapport à ce que Audi ou BMW proposent aujourd’hui dans leurs voitures d’entrée de gamme.
La clé dans ma poche, je démarre à l’aide du bouton placé sur la colonne de direction. Mes premiers kilomètres au volant de cette Octavia sont un trajet de quelques dizaines de kilomètres sur autoroute. Sur ce parcours, je suis tout de suite gêné par la direction montrant des points durs. Ce n’est que plus tard que je réalise que la voiture est équipée de l’assistant de maintien de trajectoire (option à CHF 490.-) basé sur la reconnaissance des lignes blanches peintes sur la route. Le fonctionnement de ce système est rappelé par un voyant au tableau de bord dont la couleur indique qu’il est à même ou non d’indiquer si l’on s’approche de la ligne blanche. L’observation de ce voyant me laisse perplexe, la proportion des trajets où il indique un fonctionnement correct est faible. Lorsque qu’il est vert, en s’approchant d’une ligne, le volant va imprimer un couple dans le sens contraire pour amener la voiture à reprendre sa trajectoire normale. En lâchant le volant il arrive même que la voiture vire toute seule en suivant la ligne blanche. J’ai trouvé l’effet de couple au volant désagréable et le fait qu’il n’est actif que sur une faible portion de mes trajets m’incitent à le désactiver. Je le fais dans le menu adéquat, mais, surprise, il reste actif tout le temps, peut-être un défaut de jeunesse ou unique à notre voiture. Je reste néanmoins très sceptique sur la valeur de cet assistant de conduite fonctionnant de manière aussi aléatoire.
Le moteur de 1.8 litres turbo développe 180 ch de 5100 à 6200 tr/mn et un couple de 250 Nm sur la plage de régime remarquable de 1250 à 5000 tr/mn. Il est vigoureux dès les bas régimes, la poussée est constante, elle permet d’envisager des dépassements sans soucis. Le couple met à mal l’adhérence des pneus en accélérant à fond en deuxième. La boite DSG double-embrayage à 7 rapports (6 vitesses sur les modèles 4×4) contribue également à l’agrément d’utilisation. Les vitesses passent sans à-coup en privilégiant une consommation de carburant optimale. La voiture incite à une conduite calme et tranquille, par exemple le démarrage est assez lent et nécessite de l’anticipation lorsque l’on veut s’inscrire dans le trafic dans les ronds-points notamment, ce d’autant plus quand le start-stop s’enclenche. Malheureusement, en descente, la logique de commande de cette boite veut qu’elle va rapidement monter tous les rapports jusqu’en 7ème, enlevant de ce fait tout frein moteur. Le mode sport s’avère inutile sur une telle voiture, pour ne pas dire totalement incongru. Sinon, l’expérience est la même que celle qu’on obtient en conduisant les modèles des autres marques du groupe VW, grâce à la standardisation des composants.
Le confort de roulement de cette voiture est remarquable. L’amortissement comme le niveau sonore permettent d’envisager les longs trajets d’autoroute en famille sans soucis. Lorsqu’on force l’allure en virage, un roulis important vient calmer notre hardiesse. La place à bord dépasse le standard des berlines compactes. L’assise assez haute et droite des sièges est plus courante sur les voitures de la catégorie en-dessous que sur les berlines, elle permet de libérer de l’espace pour les passagers arrière qui ont suffisamment de place pour les genoux, et le coffre est de dimensions royales avec 610 litres. Pleins d’astuces ont été installées pour facilité la vie quotidienne, comme des crochets pour sac à commission dans le coffre pour éviter qu’ils ne se vident au premier virage. Skoda d’ailleurs vente toutes ses petites choses pratiques sous le terme « simply clever » j’ai trouvé certaines d’entres-elles, au-delà du slogan, particulièrement utiles.
La consommation sur l’ensemble de l’essai s’est établie à 8.76 l/100km, ce qui est beaucoup par rapport à la consommation annoncée, plus de 50% de plus que les 5.7 l/100km annoncés. Mon parcours m’a conduit sur les routes de montagnes mais aussi sur les autoroutes de plaine avec peu de ville, c’est probablement en montagne que l’écart est le plus important. Le poids sur nos balances s’est établi à 1370 kg (59.5% sur l’avant, 40.5% sur l’arrière) ce qui est très proche du poids annoncé malgré une voiture très bien équipée.
Au final, je suis plutôt impressionné par cette Skoda Octavia, elle a de nombreux atouts à faire valoir. Un espace intérieur supérieur à ses concurrentes, la plateforme du groupe lui permet d’offrir un comportement de bon niveau, des moteurs et des transmissions de la même valeur que celles des marques plus premium tout en gardant le prix sous contrôle. Certes notre voiture de test, très bien équipée n’est pas très bon marché, mais je trouve remarquable de pouvoir accéder à un break de cette taille dès CHF 21’550.-. Elle n’est pas exempte de défauts, mais globalement la clientèle ne se trompe pas en votant avec son portefeuille. Les ventes de Skoda progressent de manière continue depuis plus de vingt ans pour approcher le million d’unités en 2012. Le groupe VW tient avec Skoda et l’Octavia un élément à ne pas négliger lors du choix d’une berline compacte.
Configuration du véhicule
Prix de base: Skoda Octavia Elegance 1.8l DSG | CHF 34’250 | |
Système de navigation Columbus | CHF 2’340 | |
Intérieur Alcantara / cuir | CHF 1’650 | |
Phares bi-xenon | CHF 1’480 | |
Prolongation de garantie 2 ans | CHF 1’090 | |
Système d’aide au stationnement | CHF 820 | |
Peinture Bleu race métallisé | CHF 660 | |
Sound system Canton | CHF 620 | |
Keyless | CHF 510 | |
Siège conducteur à réglage électrique | CHF 510 | |
Jantes alu 18* | CHF 500 | |
Assistant de maintien de trajectoire | CHF 490 | |
Téléphone main libre | CHF 490 | |
Volant cuir multifonction | CHF 420 | |
Réglage des feux de route | CHF 250 | |
Rétroviseurs extérieurs électrique | CHF 210 | |
Vitres teintées | CHF 190 | |
Eclairage arrière led | CHF 180 | |
Phares antibrouillards noirs | CHF 180 | |
Sélection de profil de conduite | CHF 140 | |
Récepteur DAB+ | CHF 140 | |
Prise 230V | CHF 130 | |
Controle de pression des pneus | CHF 70 | |
Détecteur de fatigue | CHF 60 | |
Buses de lave glace dégivrantes | CHF 40 | |
Eclairage intrieur additionel | CHF 20 | |
Bonus Euro | CHF -2’000 | |
Prix catalogue du véhicule d’essai | CHF 45’440 |
Face à la concurrence
Skoda Octavia Combi 1.8 TSI DSG |
Renault Laguna Grandtour 2.0 T |
HONDA Accord Tourer 2.0i S |
HYUNDAI i40 Wagon 2.0 GDi |
|
Moteur | L4 1798 cm3 Turbo | L4 1998 cm3 Turbo | L4 1997 cm3 | L4 1999 cm3 |
Puissance (ch / t/min) | 180 / 5100 – 6200 | 170 / 5000 | 156 / 6300 | 177 / 6500 |
Couple (Nm / tr/min) | 250 / 1250-5000 | 270 / 3250 | 192 / 4100 | 213 / 4700 |
Transmission | Avant | Avant | Avant | Avant |
oite à vitesses | Double-embrayage, 7 rapports | Automatique 6 rapports | Manuelle 6 rapports | Automatique, 6 rapports |
RPP (kg/ch) | 7.61 (7.51) | (8.84) | (9.94) | (9.44) |
Poids DIN (constr.) | 1370 (1352) | (1502) | (1550) | (1670) |
0-100 km/h (sec.) | 7.4 | 9.4 | 9.7 | 10.8 |
Vitesse max. (km/h) | 231 | 215 | 212 | 200 |
Conso. Mixte (constr.) | 8.76 (5.7) | (8.6) | (7.2) | (7.7) |
Réservoir (l) | 50 | 66 | 65 | 70 |
Emissions CO2 (g/km) | 132 | 199 | 166 | 179 |
Longueur (mm) | 4659 | 4803 | 4803 | 4770 |
Largeur (mm) | 1814 | 1811 | 1811 | 1815 |
Hauteur (mm) | 1450 | 1445 | 1445 | 1470 |
Empattement (mm) | 2668 | 2758 | 2758 | 2770 |
Coffre (L) | 610 / 1740 | 508 / 1593 | 406 / 1183 | 553 / 1719 |
Pneumatiques AV | 205/35R16 | 215/50R17 | 205/60R16 | 215/50R17 |
Pneumatiques AR | 205/35R16 | 215/50R17 | 205/60R16 | 215/50R17 |
Prix de base (CHF) | 34’250 (Elegance) | 37’400 | 35’200 | 39’690 |
Prix de base (EUR) | 30’000 (Elegance) | N. A. | N. A. | N. A. |
Nos remerciements à Skoda Suisse pour le prêt de cette Octavia et au garage Amag Carouge pour le soutien logistique
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