Avec sa nouvelle Classe A Mercedes change de cible et compte affronter un segment de marché dominé aujourd’hui par ses concurrentes BMW série 1 et Audi A3.
En 1997 pour la sortie de la première Classe A Mercedes avait surpris son monde avec cette petite voiture (longueur 3.6m) très bien conçue pour offrir beaucoup de place aux occupants et leurs bagages, un mini-monospace en quelque sorte. Elle avait aussi, à ses dépends, rendu populaire le test de l’élan pratiqué dans les pays nordiques, consistant à effectuer une manœuvre d’évitement à environ 60 km/h. La Classe A de 1997 échoue lamentablement effectuant même un tonneau et envoyant les passagers à l’hôpital. Mercedes est contraint de stopper la production. La suite, est probablement un bon cas d’école de gestion de crise, incluant la reconnaissance du problème, sa résolution par modification des suspensions et démonstration de la solution à l’aide d’une très grosse campagne publicitaire. La venue de Mercedes dans le segment des petites citadines fut tumultueuse mais force est de constater que le pari de vendre une petite voiture à un prix « premium » a été largement gagné malgré le scepticisme courant à l’époque.
La deuxième génération en 2008 apporte des dimensions en légère hausse et une version 3 portes tout en gardant la conception innovante et la forme en coin caractéristique de son prédécesseur. Pour la troisième génération, présentée sous forme de concept à l’IAA de Francfort 2011 et en version définitive au salon automobile de Genève au printemps 2012, Mercedes rompt avec le passé. La nouvelle Classe A reçoit un nouvel objectif, elle doit partir à la conquête des stars de la catégorie au-dessus, les compactes premium. Les dimensions évoluent de manière drastique, + 40cm en longueur, l’aspect de la voiture change totalement pour devenir une beaucoup plus classique bi-corps à 5 portes comme on en voit beaucoup.
Un des objectifs avoués de la marque est de séduire une clientèle plus jeune. Pour ce faire les stylistes ont conçu une ligne moderne avec beaucoup de caractère. Le porte-à-faux avant assez long est bien masqué par des feux étirés vers l’arrière et un spoiler également très incurvé, les grilles de refroidissement latérales sont très anglées par rapport à la grille centrale. La nervure latérale incurvée vers le haut avec la ligne supérieure des vitres latérales plongeant et un porte-à-faux arrière ultra-court lui donnent un aspect dynamique séduisant. Un détail me frappe, les montant arrières suivent une ligne différente de celle de la vitre, l’interstice, sous le spoiler étant comblé par une pièce plastique noir en trompe-l’œil. A l’arrière deux extracteurs verticaux sur les côtés (pas présents sur les versions d’entrée de gamme) contribuent à asseoir la voiture en donnant l’impression qu’elle est plus large que ses dimensions réelles. Incontestablement le style de cette voiture plait, j’ai surtout reçu des éloges de la part de jeunes femmes de mon entourage.
Mercedes propose trois lignes d’équipement : Style, Urban et AMG Sport. A noter que l’A 250 est disponible en deux versions BlueEFFICIENCY ou Sport cette dernière proposant un surplus d’attributs dont des décorations rouge à l’intérieur et à l’extérieur. Notre modèle de test est une A 250 BlueEFFICIENCY AMG Sport. Je trouve l’intérieur chaleureux, j’apprécie la finition avec, notamment des coutures rouges au tableau de bord sur le volant et sur les sièges. Cette Classe A tire un bon parti de matériaux ordinaires comme le faux carbone ou le similicuir en les assemblant comme sur une voiture haut de gamme. Je préfère ce genre de finition par rapport à du plastique moulé, structuré comme on le trouve chez Audi ou BMW dans cette gamme de prix. Le volant est lui recouvert de cuir noble agréable au touché. Seule note dissonante, l’installation de l’écran LCD au tableau de bord évoque plus une exigence arrivée trop tard dans le projet qu’une intégration voulue dès le début. En lisant la documentation, je découvre tout de même la possibilité d’obtenir un support de smartphone en lieu et place de cet écran.
La motorisation de l’A 250 est basée sur un 4 cylindres 2 litres comprenant toutes les technologies utilisées par un moteur de conception récente, soit l’injection directe, le turbo compresseur et la distribution variable. Il développe 211 ch et un couple de 350 Nm. Notre voiture est équipée en série d’une boite à vitesse automatique à double-embrayage, baptisée 7G-DCT, disposant de trois modes de fonctionnement, Eco, Sport ou manuel.
Je m’installe à bord, et me calibre par rapport à cette catégorie de voiture. La position haute du volant m’incite lever le siège, jusqu’au moment ou ma tête arrive au contact du ciel de toit, légèrement rabaissé par la présence du toit panoramique. Je reviens donc en arrière de quelques centimètres, puis ajuste le volant. A cet instant j’aurais préféré avoir une meilleure vision sur les ailes avant, mais je vais très rapidement m’adapter et la position de conduite ne va pas présenter le moindre problème tout au long de cet essai. Je prends la direction de l’autoroute et apprécie la très bonne insonorisation et le confort de cette voiture. Les longs trajets ne sont absolument pas une punition.
Sur routes de montagne, dégradées par les effets de la fin de l’hiver, notre A 250 peut montrer ses atouts. Le moteur s’avère parfaitement linéaire, il n’est pratiquement pas possible de déceler un quelconque effet turbo, bien aidé par des rapports inférieurs plutôt court, surtout le deuxième. Lorsque le rythme augmente, la voiture ne se décompose pas. Certes, les pneus neige avant sont mis à mal par le déferlement du couple, mais le comportement reste neutre, je ne décèle pas de sous-virage. Le roulis très bien maitrisé donne confiance dans les enchainements. Le châssis sport équipant notre voiture (option à CHF 425.- inclus dans le pack AMG Sport) n’est certainement pas étranger à cette bonne note.
Au démarrage la boite sélectionne le mode Eco. Les constructeurs utilisent cette technologie de boite pour atteindre leurs objectifs de consommation, ceci se fait parfois au détriment du confort d’utilisation. Ici les lois de passages semblent exagérément optimisés pour rouler sur un rapport trop élevé. Le problème dans la circulation quotidienne est que le rétrogradage nécessaire pour chaque relance ne s’effectue pas sans à-coup car il arrive après la remise des gaz, au lieu de l’avoir anticipé. Chaque rond-point ou intersection met ce désagrément en évidence. Sinon, dans toutes les autres configurations de circulation elle fonctionne sans histoire, notamment en mode manuel ou les changements s’effectuent parfaitement. En mode sport ou manuel un très discret coup de gaz accompagne les descentes de rapport.
Mercedes n’a jamais été avare de nouvelles technologies et a souvent été une pionnière dans l’introduction d’innovations. Cette Classe A ne déroge pas à cette règle en proposant de nombreuses aides à la conduite pas courante dans cette catégorie. La première est représentée par le logo d’une tasse de café sur l’affichage LCD du combiné d’instrument. Ce logo m’a interloqué sur plusieurs dizaines de kilomètres, la réponse n’est venue que d’une recherche sur Google, il s’agit de l’assistant d’attention du conducteur. Donc ce système, par l’observation des mouvements du volant, détecte la fatigue du chauffeur. En plus de celui-ci, je constate également une vibration au volant lors du franchissement des lignes blanches ainsi que des avertissements de distance insuffisante avec le véhicule précédent avec différents niveaux d’urgence.
Tout ceci est très bien, mais lors d’un long trajet autoroutier tôt le matin, de nuit, par moment sous fortes précipitations de neige, je me retrouve avec un message de plusieurs lignes, que je dois lire à plusieurs reprises, m’indiquant qu’il y a un problème avec le PRE-SAFE, je suppose qu’il est désactivé, et qu’il faut que je consulte le manuel d’utilisation. Je pense qu’un peu de neige s’est accumulée sur le senseur frontal et qu’il est masqué, mais pour en avoir le cœur net, il faudrait avoir le manuel sous la main. Je décide d’ignorer ce message et continue ma route. Peu de temps après, la radio s’arrête pour faire place à une alarme et un message avec la fameuse tasse de café m’incitant à faire une pause. Le message tenant plus de l’ordre de marche que du conseil amical, je décide tout de même de continuer mon chemin. Il insiste à plusieurs reprises pour ensuite admettre que ses recommandations n’ont pas d’effet. Ultime coup de griffe, cette fois sur l’assistant de feux de route, et son incapacité à fonctionner avec suffisamment de fiabilité pour être acceptable.
Le poids de notre voiture de test très bien équipée a été mesuré à 1479 kg dont 62.5% sont sur l’essieu avant. Sur l’ensemble de notre essai la consommation s’est établie à 8.53 l/100km avec des extrêmes à 7.77 l/100km et 9.89 l/100km, le premier sur autoroute le second pour les trajets quotidiens essentiellement urbain et péri-urbains. A noter que l’indicateur de bord s’est avéré précis, les moyennes affichées s’écartant de moins de 5% de la réalité.
L’objectif the Mercedes pour la Classe A est de rajeunir sa clientèle et surtout de prendre des parts de marché à ses concurrents germaniques. Force est de constater que ce nouveau produit est bien parti pour atteindre ses objectifs. J’ai pu apprécier les nombreuses qualités de comportement, finition intérieure et design. Il y a aussi quelques défauts, le plus marquant à mes yeux est la boite double-embrayage dont les lois de passage me paraissent en retrait par rapport à ce qu’une Audi A3 offre. Pour le reste, nous nous en remettrons au verdict des ventes, la commercialisation venant à peine de commencer nous aurons rapidement des indications à ce sujet. Les tarifs sont en ligne avec la concurrence ce n’est pas sur ce point que la différence se fera.
Prix et principales options
Prix de base A 250 BlueEFFICIENCY | 43’600.- |
Ligne d’équipement Style | 385.- |
Ligne d’équipement Urban | 800.- |
Ligne d’équipement AMG Sport | 3’085.- |
Pack nuit (jantes 18″, vitres teintées, etc..) | 600.- |
Pack exclusif (accoudoir, volant cuir, prise 12V, etc..) | 1’610.- |
Pack exclusif AMG (look carbone, volant sport multifonctions, etc..) | 1’610.- |
Climatisation | 785.- |
Intelligent light system (phares xénon, feux arrière à led, etc..) | 2’130.- |
Système multimedia & navigation (avec écran LCD et bluetooth) | 4’065.- |
Toit coulissant panoramique | 1’350.- |
Assistant de stationnement | 1’035.- |
Caméra de recul | 445.- |
Système PRE-SAFE (rétracteur de ceintures) | 510.- |
Peinture métallisée | 845.- |
Châssis sport | 425.- |
Tempomat | 385.- |
Face à la concurrence
Mercedes A 250 BlueEFFICIENCY |
Audi A31.8 TFSI |
BMW 125i | Alfa Romeo Giulietta Quadrifoglio Verde | |
Moteur | 4 cyl. turbo 1991 cm3 | 4 cyl. turbo 1798 cm3 | 4 cyl. turbo 1997 cm3 | 4 cyl. turbo 1742 cm3 |
Puissance (ch / t/min) | 211 / 5500 | 180 / 5000 – 6200 | 218 / 5000 | 235 / 5500 |
Couple (Nm / tr/min) | 350 / 1200 | 250 / 1500 – 4200 | 310 / 1350 – 4800 | 300 / 4500 |
Transmission | AV | AV | AR | AV |
Boite à vitesses | Double-embrayage 7 | Double-embrayage 7 | Automatique 8 | Manuelle 6 |
RPP (kg/ch) | 7.0 (6.85) | (7.36) | (6.61) | 6.13 (5.94) |
Poids DIN (constr.) | 1479 (1445) | (1325) | (1440) | 1440 (1395) |
0-100 km/h (sec.) | 6.6 | 7.1 | 6.2 | 6.8 |
Vitesse max. (km/h) | 240 | 232 | 243 | 242 |
Conso. Mixte (constr.) | 8.53 (6.2) | (5.6) | (6.6) | 10.3 (7.6) |
Réservoir (l) | 50 | 50 | 52 | 60 |
Emissions CO2 (g/km) | 145 | 130 | 149 | 177 |
Longueur (mm) | 4292 | 4237 | 4324 | 4351 |
Largeur (mm) | 1780 | 1777 | 1765 | 1798 |
Hauteur (mm) | 1438 | 1421 | 1421 | 1465 |
Empattement (mm) | 2699 | 2601 | 2690 | 2634 |
Coffre (L) | 341 / 1157 | 365 / 1100 | 360 / 1200 | 350 |
Pneumatiques AV | 225 / 45 / 17 | 205 / 55 / 16 | 205 / 50 / 17 | 225 / 45 / 17 |
Pneumatiques AR | 225 / 45 / 17 | 205 / 55 / 16 | 205 / 50 / 17 | 225 / 45 / 17 |
Prix de base (CHF) | 43’600 | 37’700 | 44’200 | 37’750 |
Prix de base (EUR) | 35’500 | 32’070 | 31’900 | 31’000 |
Nos remerciements à Mercedes-Benz Suisse pour le prêt de cette Mercedes A250 BlueEFFICIENCY.
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