Essai Citroën DS4: cross-over

Le Citroën DS4 à l’essai. 

Salon de Genève 2010, Citroen présente le concept DS High Rider qui préfigure la nouvelle DS4. Deux ans plus tard, même salon, la gamme s’étoffe vers le haut avec la présentation d’un concept DS4R, version bodybuildée de l’actuelle DS4. L’occasion est trop belle de faire le bilan sur la version THP 200 chevaux, qui coiffe aujourd’hui la gamme de familiales premium de Citroën, pour mesurer si il  faut attendre la DS4R ou se ruer d’ores et déjà sur cette THP200 en cherchant la bonne affaire.

D’emblée, la ligne interpelle. Nous connaissions déjà quelques variantes à la traditionnelle berline : les coupés 4 portes comme la Mercedes CLS, les breaks surélevé tendance SUV comme l’Audi A6 Allroad et les SUV coupés comme le BMW X6, mais Citroen réussit la gageure de nous proposer une nouvelle variante : la berline compacte sauce SUV. Piochant à droite et à gauche sans vergogne les éléments de style, Citroën courait le risque d’aboutir à un mélange indigeste. Pourtant, force est de constater que la mayonnaise a vraiment bien pris, car le résultat est cohérent, élégant et dynamique. La face avant est particulièrement réussie, avec cette calandre béante donnant un air sportif à la voiture. De côté, les plis de carrosserie soigneusement travaillés confèrent à la voiture une originalité et une élégance incontestables, encore renforcées par le blanc de notre modèle d’essai.

  

La partie arrière est la moins réussie à mes yeux. Si la moitié supérieure n’appelle pas la critique, notamment avec ses feux arrières dans le prolongement du pli de carrosserie, la partie inférieure me laisse dubitatif. Tant le faux extracteur que les faux échappements me laissent définitivement sceptiques. Il faudra donc attendre la DS4R pour avoir de vrais échappements. Je ne suis pas non plus un grand fan du dessin des jantes, n’aimant pas les jantes asymétriques. Dommage d’ailleurs que le choix soit assez limité sur ce plan dans la gamme, surtout vu ce que propose la concurrence. Dernier bémol, si les portes arrières avec cette poignée incrustée dans le montant de portière, emprunté aux Alfa Romeo, sont magnifiques tant qu’elles sont fermées, leur ouverture pose vite des problèmes pratiques lors des parcages souterrains où les piliers ne seront pas vos amis, ou plus simplement lors de l’ouverture de la portière si vous êtes trop près.

Mais ces petits détails sont vite oubliés une fois installé à bord. Dès l’ouverture de la porte, l’intérieur cuir bi-ton se révèle être une véritable invitation à venir prendre place. Les efforts récents consentis par Citroen sur la qualité perçue continuent de porter leurs fruits, et c’est tant mieux. Ici le choix des matériaux est soigné, l’ergonomie bien pensée, à quelques menus détails près, comme ce compteur de vitesse optimisé pour la législation française, ce compte-tours digital difficilement exploitable sans quitter la route des yeux ou encore ces messages d’informations de synchronisation des contacts qui s’affichent par dessus le radar de recul. Un autre détail, peut-être plus contraignant, est le seuil de coffre assez haut, qui ne favorise pas le chargement d’objets lourds ou encombrants. Enfin, pour en finir avec les mauvais points, les vitres arrières sont fixes. Tant pis pour les passagers, mais après tout, ce n’est pas bien différent de beaucoup de coupés 4 places. A part ça, que du bon, le pare-brise panoramique et ses pare-soleil coulissants sont évidemment ce qu’on remarque en premier, à juste titre, tant ils apportent de la luminosité dans l’habitacle. Les pare-soleils permettent heureusement de moduler cette luminosité pour ne pas se retrouver ébloui a longueur de route.

Un soin particulier a également été porté aux matériaux même dans les parties inférieures pourtant habituellement délaissées. Ainsi les rembourrages latéraux sur lesquels viennent s’appuyer les genoux sont-ils en relief au motif DS sur notre version. Les différents éléments que l’ont est amenés à manipuler sont pareillement soignés, à l’instar des molettes des buses d’aération. Rien à redire non plus sur les sièges, dont le confort est digne de la réputation de la marque, sans pour autant négliger le maintien latéral. Quelques petits équipements ingénieux complètent le tableau, comme la boite à gants réfrigérée, et l’ingénieuse lampe de coffre amovible.

Les premiers tours de roue pour s’extraire de Genève mettent en exergue le confort de cette DS4. Que ce soit le dessin des sièges, leur rembourrage, ou le travail des suspensions, tout s’accord en harmonie. L’entrée de l’autoroute me permet d’avoir un aperçu de l’échappement qui, bien qu’un peu «forcé» sonne juste. Malgré cela, une petite déception m’envahit… Pour avoir eu le même bloc entre les roues avant sur la DS3R, je m’attendais à quelque chose de plus percutant à pleine charge. Serait-ce le poids ? Un passage sur nos corner scales corrobore pourtant précisément les 1391kg revendiqués par Citroën (1390kg avec le plein, avec une répartition 63.3% AV, 46.7% AR).

Une virée sur nos routes d’essai favorites confirmera cette impression, on a du mal a prendre la voiture en défaut ou à se faire peur, pas tellement à cause du châssis, mais plutôt de la sous motorisation. N’allez pas croire que la voiture se traine. Elle sait donner de la voix quand il faut, et le niveau de performance est déjà largement suffisant pour se faire retirer son permis à la première occasion. Mais une certaine frustration s’installe parfois au volant, dans ces rares moments où les routes sont dégagées, la météo clémente, et ou personne ne trouvera a redire sur votre style de conduite. On aimerait alors pousser la voiture dans ses retranchement, sentir le châssis interagir avec la route pour prendre au mieux une épingle à cheveux. Hélas, rien de tout ça ici. La voiture est rapide et efficace, mais on sent constamment qu’elle pourrait facilement encaisser quelques chevaux de plus. Voire même qu’elle devrait les encaisser, pour réaliser tout son potentiel.

Au bout de quelques jours de commuting et d’essai intensif, l’heure du plein sonne, et la consommation moyenne s’élève à 7.7 L/100km, à comparer avec une valeur normalisée en cycle mixte annoncée à 6.5. Cela n’est pas un mauvais score en soi, en ligne avec la catégorie en conditions de circulation réelle. Le tarif est plutôt bien placé par rapport à cette même concurrence, si l’on tient compte des prestations, et en fait une familiale digne d’intérêt pour qui veut une voiture différente, avec de la personnalité et un minimum de dynamisme. Mais si vous êtes de ceux qui aiment tirer le meilleur parti des situations, il vaudra peut être mieux attendre une probable DS4R pour que la voiture donne sa pleine mesure.

Face à la concurrence

Citroën DS4 BMW 118i Alfa Giulietta 1.4 Turbo Multiair Distinctive VW Golf 1.4 TSI Highline
Moteur 4 cyl 1598 cm3 Turbo 4 cyl 1598 cm3 Turbo 4 cyl 1368 cm3 Turbo 4 cyl 1390 cm3 Turbo
Puissance (ch / t/min) 200 / 5800 170 / 4800 170 / 5500 160 / 5800
Couple (Nm / tr/min) 275 /1700 250 / 1500 320 / 2250 240 / 1500-4500
Transmission AV AR AV AV
Boite à vitesses 6 vitesses manuelle 6 vitesses manuelle 6 vitesses manuelle 6 vitesses manuelle
RPP (kg/ch) 6.95 8.05 8.03 8.51
Poids DIN (constr.) 1390 (1391) (1370) (1365) (1361)
0-100 km/h (sec.) 7.9 7.4 7.8 8.0
Vitesse max. (km/h) 235 225 218 220
Conso. Mixte (constr.) (6.4) (5.8) (5.8) (6.3)
Réservoir (l) 60 52 60 55
Emissions CO2 (g/km) 149 137 134 145
Longueur (mm) 4275 4324 4351 4199
Largeur (mm) 2052 1765 / 1984 1798 / – 1786 / –
Hauteur (mm) 1523 1421 1465 1480
Empattement (mm) 2612 2690 2634 2575
Coffre 385 350 350 / 1305
Pneumatique AV 225/45R18 195/55R16 205/55 R 16 205/55 R 16
Pneumatique AR 225/45R18 195/55R16 205/55 R 16 205/55 R 16
Prix de base (CHF) 36490 39800 36600 36650
Prix de base (EUR) 26350 28000 26250 27260

Nos sincères remerciements à Citroën Suisse pour le prêt de cette DS4.

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