Citroen DS3 Racing : Essai
Après s’être acquitté des tâches familiales convenablement, et du commuting de façon surprenante, il est grand temps de profiter du weekend qui approche. Je me dégourdis les roues sur les routes de l’arrière pays, direction les cols vaudois. J’allonge les rapports gentiment, au fur et à mesure que la température monte. Même sans forcer le trait, les reprises sont spectaculaires. Le couple est confortable et permet de dépasser sans risque, même si je le sens un peu trop creux à mon goût en dessous des 3’000 tr/m. Les grandes courbes s’avalent à un rythme impressionnant si l’on ne fait pas attention au compteur. Les virages se font à présent plus serrés, mais la voiture reste imperturbable. Plus large (voies élargies de 30mm) et plus près du sol (assiette rabaissée de 15mm) que ses consoeurs de la gamme DS3, la Racing est impériale en conduite rapide. Si l’allonge du moteur est assez enthousiasmante jusqu’à 5500 tr/m, et bien accompagnée par l’échappement qui sonne toujours juste, elle n’invite en revanche pas à aller chercher systématiquement les derniers tr/m, faute de hargne dans les hauts régimes. Une certaine circonspection m’habite à l’approche de la première épingle, et j’opte pour un freinage conservateur. Inutile! les étriers Brembo à 4 pistons de la DS3 sont largement à la hauteur, et malgré la descente de l’autre coté de la vallée, jamais ils ne seront pris en défaut, tant en endurance qu’en efficacité.
Un enchaînement de virages serrés confirme les bonnes impressions que j’avais jusque là sur le châssis. Il rive véritablement la voiture au sol, mais l’amortissement doit avouer son parti pris de compromis confort/efficacité : Il manque ce petit rien qui décevra les amateurs de circuit. La motricité est toujours bonne, sauf à le faire exprès, et il suffit d’indiquer la bonne direction pour que la voiture la suive. Un seul reproche: si les remontées de couple sont bien maîtrisées, elles ne sont pour autant pas absentes, et un léger flou reste perceptible dans la direction.
Sur le plan des prestations pures, la DS3 réussit le tour de force de proposer une alternative crédible au ténor du marché, d’autant plus qu’elle a aussi pour elle son tarif. Certes, la DS3 Racing fait payer cher ses atouts. J’en entends déjà tousser à la vue des 40’050 CHF nécessaires, surtout qu’il ne faudra pas compter sur la consommation revendiquée pour faire des économies (nous avons mesuré une stabilisation sur quelques jours à 9 L/100k, en combinant tous les types de roulage, ce qui reste très correct pour ce niveau de performances). La bonne nouvelle est qu’au moins à ce prix, tout est compris ou presque. Hormis les stickers, il n’y a qu’une seule option au catalogue, l’ensemble GPS / Hifi à 1’400 CHF, là ou la facture s’envole à quelques 48’820 francs pour la Mini. A prestations inférieures en terme de performances, l’Audi A1 s’en sort très honorablement à 40’730 grâce au franc fort et aux rabais consentis par Audi actuellement (115% Audi et eurobonus), mais sans déclencher le même frisson coté sensations. Pour trouver moins cher, il faut aller lorgner du côté de la concitoyenne Clio RS Gordini, pour laquelle Renault demande 34’650 francs, mais qui reste moins performante et moins cossue. Moins désirable en somme. Comme quoi Citroën tente véritablement d’enter, avec un certain succès d’ailleurs, dans la catégorie Premium.