Notre test de la Fiat 500 Twinair, la version économique de la résurrection de la mythique 500.
A l’instar de BMW avec sa Mini et VW avec sa New Beetle, Fiat a lui aussi plongé dans le néo-rétro en créant une version moderne de la légendaire 500. Voiture du peuple des années soixante pour toute l’Italie, la 500 possède encore aujourd’hui un capital de sympathie que les deux autres lui envient. La VW Coccinelle est la plus vieille des trois avec une carrière débutant en 1938, la Mini est la plus jeune, avec une mise en production en 1959. La 500 est sortie en 1957 avec pour but de proposer une citadine pratique malgré une taille réduite, moins de 3 mètres de longueur et une largeur de 1m32. Cette version fut produite jusqu’en 1975 et rencontra un important succès avec environ 3.6 millions d’unités vendues. Elle fut remplacée par la Fiat 126 qui n’acquit pas le status icônique de la Topolino.
En 2007 Fiat présente la nouvelle 500. Elle est naturellement beaucoup plus grande que sa devancière tout en appliquant la recette du succès en reprenant nombres de rappels stylistiques extérieurs et intérieurs, notamment des porte-à-faux ultra réduits, les phares caractéristiques ainsi que l’avant immédiatement reconnaissable. Elle s’écarte toutefois de l’originale pour ce qui concerne le placement du moteur, tout à l’arrière pour l’ancienne, il a trouvé sa place à l’avant sur cette version moderne. En observant les deux voitures côte à côte la différence de taille est frappante, alors que l’utilisation visée pour ces deux voitures est la même, le « progrès » sans doute ou, plus généralement, l’évolution des besoins.
Pour notre test nous disposons du nouveau modèle d’entrée de gamme : 500 TwinAir. TwinAir ? Il s’agit du nom donné par Fiat à la technologie utilisée pour obtenir un moteur économique. En fait, Fiat indique qu’il est le moteur à essence le plus écologique du monde en consommant 30% de moins qu’un 1.4l de même puissance. La promesse est alléchante, et nous allons essayer de voir si elle est tenue. Pour parvenir à une amélioration aussi importante, Fiat a développé un bicylindre de 875 cm3 suralimenté par un turbocompresseur. Il délivre 85 ch à 5’500 tr/mn et 145 Nm à 2’000 tr/mn. Il est également possible de juguler le couple à l’aide d’une touche Eco pour diminuer encore la consommation, dans ce mode nous aurons 100 Nm maximum.
Sur la route, ce moteur commence par me surprendre. Pour mon premier trajet, j’emprunte une bonne centaine de kilomètres d’autoroute de plaine. Je n’ai aucun mal à suivre le flux haché de la circulation en ce vendredi soir. Les accélérations sont surprenantes, ce n’est certes pas une foudre mais passer de 80 km/h à 130 km/h ne prend de loin pas une éternité, et ne nécessite pas de rétrograder. En montagne, la bonne impression initiale se ternit un peu, le régime peine à prendre les derniers 1000 tr/mn disponibles, il faut donc user souvent du levier de vitesse. Pour les petits trajets quotidiens, j’adopte une conduite calme et essaie de suivre les injonctions de l’ordinateur de bord pour le timing des changements de rapport, déterminé à atteindre une consommation réduite. L’agrément s’en trouve largement amoindri. Le moteur, constamment dans les bas régimes, sous la plage de fonctionnement de son turbo, peine à prendre les tours.
Je dois avouer que l’expérience au volant en suivant les indications de l’ordinateur de bord pour une conduite économique n’est pas très enthousiasmante. Le bruit du moteur rappelle la Citroen 2 Chevaux avec son claquement caractéristique des bicylindres. Peu flatteur, je souhaiterais qu’il soit plus discret. A chaque montée, il faut rétrograder. La progression s’en retrouve hachée plutôt que calme et douce comme je l’attendrais d’une citadine. Le start-stop automatique intervient comme il se doit lors des arrêts, embrayage relâché au point mort. La ventilation de l’habitacle cesse de fonctionner contrairement à la radio qui continue de diffuser son programme. Le redémarrage prend juste un peu trop de temps pour ne pas pouvoir effectuer la suite des gestes – presser la pédale d’embrayage, sélectionner la première vitesse, lâcher la pédale d’embrayage – en un seul mouvement. Il faut attendre une demi-seconde avant de démarrer sous peine de caler. Autre curiosité désagréable, par moment l’action sur la pédale d’embrayage se ressent sur celle d’accélérateur, comme si leurs supports respectifs étaient connectés de manière insuffisamment rigide.
La consommation – malgré les efforts pour la diminuer – est une mauvaise surprise. Sur l’ensemble de l’essai, elle s’est établie à 7.7 l/100 km, bien loin des 4 l/100 km promis. L’ordinateur de bord s’avère toutefois précis en indiquant 7.6 l/100 km. Les maximas lus sur cet ordinateur vont de 5.8 l/100 km pour un parcourt de 100 km d’autoroute à 8.7 l/100 km pour de courts trajets en environnement péri-urbain, dont une partie effectuée en mode Eco. Difficile d’expliquer un écart aussi important sans devoir évoquer un problème de réglage de cette voiture en particulier ou, plus grave, un défaut récurrent à ce modèle. Au retour de ce véhicule de test, la question de la consommation a été abordée, et il paraît malheureusement probable que Fiat ne maitrise pas complètement cet aspect. A noter tout de même que les autres moteurs du groupe Fiat que nous avons testés (500 1.4 Sport, Abarth 500, Abarth 500 EsseEsse, Fiat Bravo 1.4 T-jet, Alfa Romeo MiTo, Alfa Romeo Giulietta QV) ne présentent pas un écart aussi significatif avec les valeurs spécifiées.
La plage de régime assez faible et une boite à vitesse aux rapports courts nécessitent de constamment jouer du levier de vitesse. J‘ai touché plusieurs fois le rupteur, surpris par le relativement faible régime maximal (6000 tr/mn) ou peut-être plutôt par la faculté du moteur à l’atteindre rapidement. Les suspensions sont plutôt fermes ce qui donne un roulis bien maitrisé, donc une bonne agilité dans les enchainements, mais un confort de roulage un peu rude à basse vitesse. Rien à dire du côté des freins, la pédale offre un bon ressenti et je n’ai pas constaté de fading lors de longues descentes.
La position de conduite est classique des voitures contemporaines de la catégorie A, avec une assise assez haute et droite. J’aurais apprécié la possibilité de régler le volant en profondeur, étant un peu éloigné à mon goût. L’équipement intérieur est complet avec toutefois un ordinateur de bord un peu fastidieux à manipuler, l’écran optionnel posé sur le tableau de bord fait un peu tache, d’autant que les fonctionnalités proposées ne me paraissent pas essentielles : la possibilité de visionner des photos ou vidéos sur cet écran de taille réduite est un cas d’utilisation peu crédible. De plus cet ordinateur est totalement indépendant du reste de la voiture au point qu’il ne s’éteint pas tout seul lorsqu’on retire la clé de contact. Dans les petits défauts irritants, la ceinture de sécurité n’est pas très facile à atteindre, puis, il est plus simple de l’insérer à côté de son réceptacle qu’au bon endroit, le tout en se pinçant le pouce contre l’armature du siège. Par contre rien à dire sur la position du levier de vitesse, placé très haut, pratiquement sur le tableau de bord, mais dont l’accessibilité est sans reproche, ergonomiquement c’est une bonne idée.
L’intérieur est chaleureux, en Italie on sait aménager un espace avec des matériaux dont le choix est manifestement dicté par des considérations de coût tout en offrant une qualité perçue agréable. La planche de bord teinte de la même couleur que la carrosserie ainsi que la forme du compteur, les poignées de portes rappellent son ancêtre. Le volant est agréable au toucher, les sièges offrent un bon confort avec un look agréable. On se sent bien au volant de cette petite voiture, elle réussit à donner une bonne impression de qualité. L’habitabilité est généreuse à l’avant, suffisante à l’arrière avec toutefois une garde au toit plus adaptée aux enfants qu’aux adultes.
En conclusion, cette petite voiture m’a plu par son look, sa fonctionnalité, les rappels du passé sont bien présents, néo-rétro oblige, sans être caricaturaux comme sur une Mini par exemple. L’ambiance à bord est chaleureuse et donne une bonne impression de qualité que certaines voitures beaucoup plus huppées peuvent lui envier. Le moteur d’entrée de gamme s’en sort honorablement, paradoxalement je l’ai trouvé plus à son aise sur autoroute que lors des petits trajets quotidiens où mes efforts de rouler à l’économie ont péjoré l’agrément. Il reste le (gros) bémol de la consommation d’essence. Sensé être un atout, il s’est transformé en déception. Son prix juste au-dessus de CHF 20’000.- la place en ligne avec ses concurrentes allemandes, mais la Fiat 500 est plus chère qu’une Renault Twingo par exemple. La liste d’options très bien fournie offre un vaste choix d’optimisation du style de la voiture. Extérieur comme intérieur, les possibilités de personnalisation sont peu communes.
Prix et principales options (CHF)
Prix de base Fiat 500 Twinair | 21’200.- |
ESP | 700.- |
Phares bi-xenon | 990.- |
Peinture métalisée | 550.- |
Intérieur cuir | 2’550.- |
Climatisation manuelle | 1’200.- |
Climatisation automatique | 1’750.- |
Toit ouvrant électrique | 1’200.- |
Boite de vitesse automatique | 1’500.- |
Blue&Me (Bluetooth, reconnaisance vocale, touches aux volant, MP3) | 550.- |
Système audio HiFi | 450.- |
Face à la concurrence
Fiat 500 Twinair |
Renault Twingo |
VW Polo | Mini One | |
Moteur | L2 875 cm3 Turbo | L4 1149 cm3 | L4 1390 cm3 | L4 1398 cm3 |
Puissance (ch / t/min) | 85 / 5500 | 75 / 5500 | 85 / 5000 | 75 / 6000 |
Couple (Nm / t/min) | 145 / 1900 | 107 / 4250 | 132 / 3800 | 140 / 2250 |
Transmission | Avant | Avant | Avant | Avant |
Boite à vitesse | 5 vitesses manuelle | 5 vitesses manuelle | 5 vitesses manuelle | 6 vitesses manuelle |
RPP (kg/ch) | (10.94) | (11.52) | (12.59) | (14.27) |
Poids à vide (constr.) | (930) | (864) | (1070) | (1070) |
0-100 km/h (sec.) | 11.0 | 12.3 | 8.0 | 13.2 |
Vitesse max. (km/h) | 173 | 169 | 177 | 175 |
Conso. Mixte (constr.) | 7.72 (4.1) | (4.7) | (5.9) | (5.2) |
Réservoir (l) | 35 | 40 | 45 | 40 |
CO2 (g/km) | 95 | 109 | 139 | 127 |
Longueur (mm) | 3546 | 3600 | 3970 | 3723 |
Largeur (mm) | 1627 | 1654 | 1682 | 1683 |
Hauteur (mm) | 1488 | 1470 | 1453 | 1407 |
Empattement (mm) | 2300 | 2367 | 2470 | 2467 |
Coffre | 185 / 550 | 165 / 959 | 280 / 952 | 160 / 680 |
Pneus AV | 185 / 55 / 15 | 165 / 65 / 14 | 175 / 70 / 14 | 175 / 65 / 15 |
Pneus AR | 185 / 55 / 15 | 165 / 65 / 14 | 175 / 70 / 14 | 175 / 65 / 15 |
Prix de base (CHF) | 21’200 | 16’600 | 20’300 | 21’850 |
Prix de base (EUR) | 14’650 | 10’550 | 14’170 | 15’990 |
Nous remercions Fiat Suisse de St-Légier pour le prêt de la Fiat 500 utilisée pour cet essai et Thierry pour la mise à disposition de sa superbe ancienne Abarth 500 pour la séance photos.
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