Fiat 500 Twinair : Essai
Sur la route, ce moteur commence par me surprendre. Pour mon premier trajet, j’emprunte une bonne centaine de kilomètres d’autoroute de plaine. Je n’ai aucun mal à suivre le flux haché de la circulation en ce vendredi soir. Les accélérations sont surprenantes, ce n’est certes pas une foudre mais passer de 80 km/h à 130 km/h ne prend de loin pas une éternité, et ne nécessite pas de rétrograder. En montagne, la bonne impression initiale se ternit un peu, le régime peine à prendre les derniers 1000 tr/mn disponibles, il faut donc user souvent du levier de vitesse. Pour les petits trajets quotidiens, j’adopte une conduite calme et essaie de suivre les injonctions de l’ordinateur de bord pour le timing des changements de rapport, déterminé à atteindre une consommation réduite. L’agrément s’en trouve largement amoindri. Le moteur, constamment dans les bas régimes, sous la plage de fonctionnement de son turbo, peine à prendre les tours.
Je dois avouer que l’expérience au volant en suivant les indications de l’ordinateur de bord pour une conduite économique n’est pas très enthousiasmante. Le bruit du moteur rappelle la Citroen 2 Chevaux avec son claquement caractéristique des bicylindres. Peu flatteur, je souhaiterais qu’il soit plus discret. A chaque montée, il faut rétrograder. La progression s’en retrouve hachée plutôt que calme et douce comme je l’attendrais d’une citadine. Le start-stop automatique intervient comme il se doit lors des arrêts, embrayage relâché au point mort. La ventilation de l’habitacle cesse de fonctionner contrairement à la radio qui continue de diffuser son programme. Le redémarrage prend juste un peu trop de temps pour ne pas pouvoir effectuer la suite des gestes – presser la pédale d’embrayage, sélectionner la première vitesse, lâcher la pédale d’embrayage – en un seul mouvement. Il faut attendre une demi-seconde avant de démarrer sous peine de caler. Autre curiosité désagréable, par moment l’action sur la pédale d’embrayage se ressent sur celle d’accélérateur, comme si leurs supports respectifs étaient connectés de manière insuffisamment rigide.
La consommation – malgré les efforts pour la diminuer – est une mauvaise surprise. Sur l’ensemble de l’essai, elle s’est établie à 7.7 l/100 km, bien loin des 4 l/100 km promis. L’ordinateur de bord s’avère toutefois précis en indiquant 7.6 l/100 km. Les maximas lus sur cet ordinateur vont de 5.8 l/100 km pour un parcourt de 100 km d’autoroute à 8.7 l/100 km pour de courts trajets en environnement péri-urbain, dont une partie effectuée en mode Eco. Difficile d’expliquer un écart aussi important sans devoir évoquer un problème de réglage de cette voiture en particulier ou, plus grave, un défaut récurrent à ce modèle. Au retour de ce véhicule de test, la question de la consommation a été abordée, et il paraît malheureusement probable que Fiat ne maitrise pas complètement cet aspect. A noter tout de même que les autres moteurs du groupe Fiat que nous avons testés (500 1.4 Sport, Abarth 500, Abarth 500 EsseEsse, Fiat Bravo 1.4 T-jet, Alfa Romeo MiTo, Alfa Romeo Giulietta QV) ne présentent pas un écart aussi significatif avec les valeurs spécifiées.
La plage de régime assez faible et une boite à vitesse aux rapports courts nécessitent de constamment jouer du levier de vitesse. J‘ai touché plusieurs fois le rupteur, surpris par le relativement faible régime maximal (6000 tr/mn) ou peut-être plutôt par la faculté du moteur à l’atteindre rapidement. Les suspensions sont plutôt fermes ce qui donne un roulis bien maitrisé, donc une bonne agilité dans les enchainements, mais un confort de roulage un peu rude à basse vitesse. Rien à dire du côté des freins, la pédale offre un bon ressenti et je n’ai pas constaté de fading lors de longues descentes.